J'avais trouvé les deux précédents films de Triet (Sybil & Victoria) sympas, sans crier au génie non plus, mais là c'est une énorme claque !

J'en attendais pas spécialement grand chose, et j'ai été cueilli comme rarement par cette dissection d'un couple étalée sur 2h30 qu'on ne voit pas passer. Tous les acteurs sont formidables (mention spéciale à Arthur Reinartz, parfait en avocat général agaçant comme il faut, et au gamin, toujours très juste et tout en sobriété), le récit est prenant de la première à la dernière seconde. Le scénario est d'une diabolique précision. Tout se tient, se recoupe. On passe d'un point de vue à un autre, on plonge en apnée dans l'histoire de ce couple, ses non-dits, ses engueulades, ses frustrations. Le titre faisant ainsi écho à la chute du mari, mais aussi à la déliquescence de ce couple. On multiplie les points de vue, les sources (flashbacks, enregistrements...) mais rien n'est jamais gratuit, tout se fait écho, se complète, se répond, dans le portrait de cette famille brisée. C'est vraiment du très grand cinéma pour moi, ça frappe fort et juste, c'est prenant, touchant, déstabilisant, mais jamais gratuit ou vain. Une très belle Palme d'Or, à voir absolument !
