1923 - Lady Franklin (Sarah Miles- sort d'un profonde dépression suite à la mort de son mari. Elle rentre dans sa demeure, flanquée d'un chauffeur nommé Ledbetter (Robert Shaw) dont elle loue les services. Une relation étrange se noue entre les deux.

Palme d'Or ex-aequo en 1973 au Festival de Cannes, le film est bizarrement tombé dans l'oubli, jusqu'à ce qu'ESC effectue une sortie Blu ray/DVD. Même là, on ne peut pas dire que cela ait eu l'effet escompté.
Et c'est bine dommage, car le film est une jolie découverte. Une approche classique, automnale et, le titre français est pour une fois efficace, l'histoire d'une méprise. Sur fond d'étude sur le système britannique de classes, qui anticipe de plusieurs années des produits comme Gosford Park ou encore Downton Abbey.
Robert Shaw est authentique en chauffeur à l'ambition économique dévorante qui voit en sa cliente le moyen de gagner un argent dont il manque cruellement en qualité d'ancien major de l'armée. Elle voit en lui un moyen de s'ouvrir au fond et de sortir de sa torpeur, au mépris des règles édictées par la société anglaise.
Sarah Miles offre une interprétation haut de gamme dans ce personnage de la Haute Société qui revient à la vie pour mieux se faire torpiller par un membre de sa propre caste. Au mépris d'un Robert Shaw à la masculinité foret, boxeur, soldat, violent... mais qui, au fond
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C'est très surement mis en scène, avec un calme académique mais qui regorge de détails, de très discrets mouvements de caméra latéraux qui révèlent l'indicible, les petits détails qui font comprendre que la scène représentée n'est pas aussi anodine. C'est très finement joué , ciselé -et doté d'une très belle musoiqe de Mark Wilkisnon (qu'on retrouve dans les bonus, en Français à presque 100 ans, et avec des souvenirs de méthode de travail qui étonnant aujourd'hui!). Beaucoup de scènes sont filmées directement depuis la voiture, donnant à des moments de regard sur l'autre un réalisme presque documentaire, notamment sur le niveau de pauvreté post-guerre.
cela révèle une cruauté dans ce système de classes vieillissant, dans la même mesure que Le Messager (dont la source provient du même auteur). Entre le côté froid et calculateur de Ledbetter (et presque diabolique, dont un plan impressionnant où il apparait littéralement la bave aux lèvres) et celui calme, retiré de Lady Franklin. Le film, à défaut d'être un grand moment, est une vision furtive et subtile de deux personnes qui ne s'aperçoivent pas qu'ils ont affaire en face à un être humain.
la seule limite du film étant peut-être de diligenter le fait que le système de classes est une méprise en soi. La fin, assez violente, porte plus en soi les stigmates des années 70 sur la révolte sociale que d'un événement qui eut pu avoir lieu dans les années 20.
Très belle reconstitution, le type de film qui me plait à peine après sa vision, mais qui grandit quelque peu après.
Le film avait été discret à sa sortie, avec 198 247 entrées en France, soit un chouïa de plus que la Baie Sanglante.
Le Blu ray français est vraiment très beau, avec un superbe sens du détail.