Quel film étrange. Malheureusement je n’ai pas été convaincu par la proposition, pourtant singulière : un héros semi paraplégique, drag queen, amoureux transi de sa prof de théâtre, communiquant par télépathie avec ses nombreux chiens. Intriguant n’est-ce pas ?
Mais dès le début, Besson nage dans les clichés, avec la famille du héros, tous plus affreux les uns que les autres. Le récit nous est raconté depuis une prison de quartier, alors qu’une psychologue lui pose des questions sur sa vie. On remonte ainsi le temps et la piste nous amenant à comprendre les raisons de son enfermement. La relation à ses chiens qui lui obéissent au doigt et à l’oeil est trop fantastique (sans jamais l’être réellement) pour qu’on puisse l’accepter. Je dirai même que Besson passe à côté de son sujet, car les toutous sont là, mais on ne sent pas de moments d’affection ou de complicité réelle entre lui et ses chiens. Ils font juste parti du décors. Le héros leur donne à manger, dit que ce sont ses bébés, mais c’est tout. Bref, ça ne fonctionne pas. Puis le film bascule dans une intrigue noire avec des sbires et des fusils à pompes… soit une intrigue facile déjà vu 100 fois, mais plaquée sur un personnage en or.
Car le seul point vraiment réjouissant est le personnage principal et l’interprétation de Caleb Landry Jones. Le gars est tellement doué, sa proposition est tellement juste et touchante, qu’il a presque réussi à sauver le film à lui tout seul.
Pour le reste, en terme technique c’est plutôt propre. Besson a du métier, aucun doute là dessus. Petit film, joliment photographié. Musique de Serra, ce qui fait plaisir (non pas que la musique soit mémorable, mais j’aime bien l’idée de le voir continuer à écrire pour son ami de toujours).
Dogman - Luc Besson (2023)
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
Dogman - Luc Besson (2023)
Il y a un p'tit détail qui me chiffonne