
Chet, qui s'était juré de ne plus se mêler des histoires des autres, vient un soir au secours d'une jeune femme qui s'est fait agressée dans un terrain vague. Chet est alors contacté par Hagen un caïd psychopathe à la bande duquel il a appartenu dix ans avant...
Pas de thread non plus pour "Rue barbare" sur ce forum..


Avec "Rue barbare", Béhat inaugure une série de films noirs qu'il tournera dans le contexte d'un cinéma français des années 80 en pleine déconfiture, avec encore "Urgence" ou "Les longs manteaux". "Rue barbare" avait été promu comme un film provocateur et violent, un espèce de Mad Max français, avec sa belle affiche étalée dans tout Paris, nous montrant un Bernard Giraudeau moustachu arborant un poing américain !
En fait, "Rue barbare" s'inscrit plutôt dans la tradition des chroniques banlieusardes sordides du genre "Buffet froid" ou "Série noire", mais revisité par toute une esthétique sortie en droite ligne de la culture punk et de la bd française pour adultes d'alors. Une banlieue entre BD de Margerin et albums de Trust, peuplé de personnages secondaires hauts en couleurs. Une banlieue du temps des mobs et des blousons noirs, d'avant NTM et les casquettes de travers !
Sa promotion est un peu mensongère, il ne faut pas s'attendre à un déferlement de violence et d'action, "Rue barbare" étant plus un film d'ambiance et de dialogues, servi par une excellente distribution. La confrontation entre Donnadieu et Giraudeau en héros prolo fait vraiment des étincelles et porte à elle seule le film !
Film français des années 80 oblige, toutes les actrices du film se retrouvent nues à un moment ou à un autre... Mais si le film avait connu une interdiction "au moins de 13 ans", c'était surtout pour certaines scènes de sadisme ou sa sanglante baston finale, véritable moment "à part" du cinéma français !
Hélas, malgré toutes ses ambitions, Béhat n'est ni Corneau, ni George Miller. S'il trouve le ton et l'ambiance justes, s'il a à son service une excellente galerie d'acteurs, sa mise en scène n'est pas très inspirée, souvent molle et maladroite. Tout cela manque de nerfs et d'inspiration, et c'est bien dommage ! Béhat est un peu l'homme des projets immédiatement sympathiques, mais qui ne réussit jamais vraiment son coup...
"Rue barbare" contient son lot de moments cultes, avec en particuliers d'excellents seconds rôles comme jean-Pierre Kalfon dans le rôle du frère rocker dégénéré de Chet, ou Michel Auclair qui joue leur père, vieil obsédé sexuel louchant sur sa belle-fille prostituée !
Une réussite un peu mineure de la série B française, mais une réussite sympathique tout de même, avec en particulier une photo soignée et un très bon travail de repérages sur les décors naturels ! Je serai d'ialleurs curieux de savoir où il a été tourné...
Vu sur ciné cinéma star dans une très bonne copie 1.78 16/9, piste mono d'origine excellente - musique de Bernard Lavilliers incluse, avec synthés analogiques, vocoder et basse fretless garantis d'époque ! Signalétique "-12" hélas, en plein dans l'image forcément !

Existe en dvd français chez studiocanal :
