
Pour un vigilante movie, c'est une curieuse perspective. Les premières minutes montrent une jeune femme en robe à fleurs, lisant un livre de poésie en marchant, faisant des pas de claquettes dans la rue. Avant de tuer un homme trop pressant.
On ne sait pas bien où se situe la temporalité (années 50?), cela donne un mélange de surréalisme, de ton très décalé. Tout est à l'avenant : traitement des couleurs, ton naïf, tenues vestimentaires hors sol -mais quand elle se met en tête d'éliminer la racaille qui s'attaque aux enfants, elle a le don de se trouver face à des situations sanglantes et se bronsonise. Une dualité d'opposition qui donne une imagerie et un ton décidément bien à part.
La scénariste-réalisatrice en fait un personnage prisonnier d'une capsule temporelle, une anomalie dans le XXIe siècle. Son film est court (88mn), le ton incisif, le montage rapide si bien que le rythme donné à l'ensemble fait avancer très vite, sans gras notoire au sein des personnages et de l'histoire. Les deux seconds rôles comme Jean Smart

Jusqu'à face qu'elle rencontre le shérif du coin (qui veut être le meilleur accordéoniste du monde), la réalité va brusquement la rattraper - mais elle continue à nettoyer les rues. Le couple Katie Holmes/ James Badge Dale fonctionne très bien sur ces oppositions de caractère, là aussi en dehors des canons habituels.
Là où j'ai commencé à tiquer, c'est que l'auteur épouse le point de vue de Miss Meadows, et fait tout pour qu'elle croise les pires salopards - justifiant ses actes. Cela aurait pu être de la pure bande dessinée, mais le film au ton bizarre se transforme en "Ange de la vengeance", avec
Spoiler : :
Le scénario révèle des trous biens pratiques, comment sur les évidences et portes ouvertes à enfoncer. Est-elle déséquilibrée - vu le trauma expliqué en toute fin de film c'est possible, mais le film n'explore pas vraiment cette possibilité.
Tourné en 17 jours pour à peine 3 millions de $, le film perte un coté élaboré à la hâte, mais le rythme sauve le tout. Au final, le film va rapidement disparaitre de mon cerveau, mais nul doute que les nostalgiques du monde d'avant et autres Melonistes ont du apprécier le message.
Vu sur Prime.