
Voilà un film qu'il est original et bien. Et qui prouve qu'on peut faire un film sur la possession démoniaque autrement que les conneries habituelles (la nonne et j'en passe).
Cela démarre sur un ton assez léger, en mode documentaire sur un animateur de talk show en voie de garage et qui tente un coup le soir d'Halloween en invitant des célébrités autour du surnaturel, dont un qui va tenter de démonter tout ce monde. en pointant les trucs de hypnotiseurs et autres spécialistes de possession.
Le film s'articule autour de la diffusion en direct, mélangeant ainsi à la fois le genre found footage (il est indiqué au début qu'il s'agit des master tapes retrouvées après que le show fut supprimé de l'antenne) et à chaque coupure de pub, e montrer l'envers du décor et la tension qui monte à la fois sur la plateau , dans le public et au sein de l'équipe.
Le scénario mélange très habilement les thèmes de la faillite personnelle (l'animateur, brillamment joué par David Dastmalchian, a perdu sa femme et est envoie de perdre son boulot), des superstitions et autres manipulations d'audience, la course à l'audimat... le tout sur des modèles de talk shows US. On aura facilement reconnu les emprunts à Jimmy Kimmel et son partenaire de scène Guillermo Rodriguez, entre autres.
La reconstitution de 1977 est aussi très bien vue, de l''habillage télévisuels aux gimmicks musicaux. Le budget a beau être bas, il y a des trésors d'ingéniosité.
ET les effets spéciaux sont à 95% des effets mécaniques qui , lorsqu'ils interviennent vers le derniers tiers, sont là aussi très réussis. On sent évidemment l'autre clin d'oeil à Scanners (le narrateur, d'ailleurs, n'est autre que Michael Ironside), mais il ya deux séquences qui m'ont quand même surpris après tant d'années à bouffer du gore et autres effets de transformation corporelle. Notamment le final, spectaculaire!
Evidmment, le film ne peut s'empêcher de marcher sur des plates-bandes exorcistiques avec la possession de la jeune fille présente en direct. Certaines facilités de scénario mènent au final (avec un décrochage assez curieux en toute fin de parcours qui nombre le film dans une sorte de rêverie paradoxale), avec - voulu ou pas - un autre bin d'oeil à Fury.
Cela rappelle quelque peu le faux documentaire Ghostwatch (si vous n'avez pas vu, précipitez vous dessus), evidmment, mais LNWTD demeure assez unique en son genre. Une très belle surprise, malgré les emprunts évidents. Et, evidemment, le diable existe

NB : le filma aussi créé une petite controverse, les auteurs australiens ayant utilisé de l'intelligence artificielle pour une partie du montage du film.
le film reste à ce jour le plus gros succès du petit distributeur IFC.