
A la décharge du film, je me suis trop hypé à l'idée de retrouver un actioner nerveux digne des 90's, ce que City of Darkness n'est pas vraiment. L'introduction est pourtant très emballante, avec son ambiance et ses décors de dingue, mettant en valeur de l'architecture-porn déglingo qui a même fait évoquer l'univers de Blame. Et oui, les scènes de baston sont bien rentre-dedans, mais la caméra s'avère trop mobile et cutée pour permettre de bien profiter des performances des acteurs. Le résultat est donc moins estomaquant qu'à l'époque, même si cela témoigne sans doute d'une meilleure sécurisation des cascadeurs.Dans les années 80, le seul endroit de Hong Kong où la Loi Britannique ne s’appliquait pas était la redoutable Citadelle de Kowloon, une enclave livrée aux gangs et trafics en tous genres.
Fuyant le puissant boss des Triades Mr. Big, le migrant clandestin Chan Lok-kwun se réfugie à Kowloon où il est pris sous la protection de Cyclone, chef de la Citadelle. Avec les autres proscrits de son clan, ils devront faire face à l'invasion du gang de Mr. Big et protéger le refuge qu'est devenue pour eux la cité fortifiée.
De plus, le film fait le choix de piocher dans différents genres, du kung-fu fantastique à la bromance chevaleresque. Chaque aspect pris à part est chouette mais l'équilibre de l'ensemble n'est pas parfait, avec l'écueil de désamorcer ses propres enjeux. Difficile de conserver son ton sérieux quand tu as le perso de King, certes sympathiquement over the top, dans le coin. Quant au regard porté sur Kowloon, il est peu clair, avec une romantisation de l'ode à la famille et à la liberté qui banalise la réalité sordide des conditions de vie.
Je n'ai donc pas réussi à me laisser emporter par le film, sans cesse retenu par ses imperfections frustrantes que n'ont pas compensé ses nombreuses qualités formelles. Mais sans doute que je l'apprécierai mieux au prochain visionnage, en toute connaissance de cause de sa véritable nature.