À couper le souffle !
Dans un premier temps, on apprend à connaître Alex, sa passion, son enfance, son éthique, sa proximité avec la nature, sa façon de gagner sa vie, sa petite amie, leur frigo... Bon... Et son rêve, celui d'escalader cette fameuse montagne (un mur tout lisse) sans corde. Le film se concentre dans un deuxième temps à sa préparation (encordée), se focalisant sur des passages extrêmement dangereux. On le voit analyser, tenter, glisser... Une erreur de jugement, un muscle défaillant, et la sanction est immédiate.
Au fur et à mesure, l'équipe du film, devenue son ami, n'est plus très à l'aise avec ce projet, lui disant bien de ne pas se sentir obligé de faire cette performance "pour le film". Une question soulevée à plusieurs reprises, car cette montée en "free solo" doit d'abord être une joie et non un devoir. Il faut d'ailleurs voir l'équipe sincèrement souffrir pendant sa montée, refusant de regarder dans l'oeilleton de leur caméra.
Un aspect psy jalonne Free Solo : rien n'oblige Alex à prendre un tel risque, mais c'est quelque chose de plus fort que lui, d'inexplicable, contre-nature, dans le sens où nos réflexes fondamentaux cherchent plutôt à nous prévenir des dangers. Comme un condensé de vie, avec la mort toujours présente, aucunement banalisée, mais totalement acceptée. Si il glisse, c'est fini.
Arrive la montée en elle-même. J'ai rarement eu autant le vertige en regardant un film. Insoutenable à regarder tant le risque est permanent. Il faut le voir s'appuyer sur des micros fentes, changer de pied, se contorsionner, grimper à l'intérieur d'une faille. Avec toujours, ce vide, donnant des frissons. Typiquement le film à voir sur le plus grand écran possible (d'autant que les paysages sont grandioses).
Vu sur Disney+... Côté Bluray, on n'est pas gâté. À ce jour, il y en a trois : un UK, un allemand, un australien. Aucun n'est sous-titré.

Free Solo a reçu plusieurs prix prestigieux, dont l'Oscar du meilleur documentaire 2018. 1000 fois mérité ! Si vous êtes curieux, je vous laisserai voir sur la chaine officielle Youtube de l'Académie des Oscars le discours lamentable de la réalisatrice, qui après une introduction woke, remercie tout le monde, dont l'amie du grimpeur, en disant que le documentaire serait chiant sans elle


