Année : 1988
Réalisateur : Piccio Raffanini
Interprétation : Virginia Hey, Gérard Darmon, Gioia Scola, Dario Parisini, Teagan Clive, Eva Grimaldi, Kid Creole
Musique : Gabriele Ducros
Durée : 89 minutes
Genre : Giallo futuriste !
Dans un futur indéterminé, Diane (Virginia Hey, superbe) est une photographe des plus prisées. Sa spécialité : le sexe artistique. Lors d'une soirée, son ex, George (Gérard Darmon !), réalisateur de films bondage, lui fait rencontrer Teagan (Teagan Clive), un manequin bodybuildé qu'elle ne tarde à "utiliser"... Quand Teagan est retrouvée morte, menotée et baillonnée dans le plus pur style SM, les soupçons de la police (Dario Parisini) ne tardent pas à se porter sur Georges. Mais les meurtres s'accumulent, et une video montre que l'assassin serait en fait une femme... Par ailleurs cible des désirs de son assistante (Gioia Scola) et de son éclairagiste (ou je ne sais plus trop quoi), Diane mène l'enquête au péril de sa vie...
Ce film très mineur est une curiosité à plus d'un titre. Très tardif (1988), il représente assurément un des derniers gialli, alors que le cinéma italien était déjà largement sur le déclin... Pourtant, le film n'est pas une oeuvre post moderne, nostalgique ou réflexive, mais bel et bien un pur produit d'exploitation de son époque. Il nous permet donc de voir ce qu'aurait pu devenir le genre si les italiens avaient continué à faire des gialli, ce qui n'est certes guère intéressant vu qu'ils n'ont pas continué, mais quand même ! Et le résultat est assez particulier... Ce qui frappe, c'est de voir à quel point les couleurs excessives chères à Argento se marient bien avec l'esthétique typiquement 80's : Raffanini choisit fort judicieusement de faire évoluer son film dans le milieu des nightclubs, des partouzes jet sets aux couleurs criardes, des belles voitures de sport qui crèvent les yeux, des néons bariolés, et bien sûr, des laboratoires photo... Un mariage organique poussé dans ses derniers retranchements par Raffanini qui n'hésite pas à soumettre son concept au portnawak le plus typiquement 80's : figures classiques du genre proposées via la technique du "montage musical" videoclipesque (y a même Grace Jones sur la BO !), pistolets lasers façon "Star Wars" car faut faire de la SF... Du délire ! Pourtant, le film produit étrangement son effet, d'autant plus que le casting enterre tout... Virginia Hey en vedette, alors connue pour "Mad Max 2", et maintenant pour la série TV "Farscape", et surtout, surtout, notre Gérard Darmon national, rapellant ainsi le bon temps des coprods européennes... En faisant se rencontrer la perversité inhérente au giallo et le pire trash 80's pour mieux les faire ressortir, Raffini réussit donc un film suintant la vulgarité dans tous ses plans, et ce, pour le plus grand plaisir du spectateur

Film édité en VHS et en LD aux USA. Sans doute dispo ailleurs.
Pour l'anecdote Virginia Hey était de passage à Paris il y a peu à l'occasion d'une convention SF, j'ai voulu aller faire dédicacer ma VHS toute pourrie mais je me suis dégonflé
