Les Maris Les Femmes les Amants - Pascal Thomas (1988)

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Superwonderscope
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Les Maris Les Femmes les Amants - Pascal Thomas (1988)

Message par Superwonderscope »

Comme tous les étés, une bande de potes parisiens (Stevenin, Ceccaldi, Robin...) se retrouvent à l'ile de Ré. leurs femmes restent à Paris le temps de quelques jours - et les histoires extra-conjugales (ou pas) vont bon train.

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Sorti en janvier 1989, le film fut un petit succès inattendu (540 772 entrées) tant personne n'en attendait quoique ce soit. pas de stars. une bande annonce atypique. une affiche intrigante et une sortie en fin de vacances de Noel. le truc casse-gueuele.. Moi y compris, je suis allé le voir - car à l'époque j'allais tout voir - et j'en ressorti totalement conquis. On se sent un peu comme dans Hotel Du Nord 50 ans après, cette vision d'un microcosme sous la loupe grossissante de la caméra.

Revisité sur le très très beau Blu ray de chez Rimini, c'est avec ce même sentiment que j'ai retiré la galette du lecteur. Un film choral comme la France pouvait en produire à la fin des années 80/début 90, mais avec une personnalité hors du commun. Un rythme trépidant qui ne faiblit jamais, un mélange entre poésie, cruauté, mélancolie et franche comédie.

les dialogues (souvent écrits au pied levé, le scénario n'existait plus sur le tournage d'après l'entretien de Pascal Thomas) sont brillants, les acteurs ont une fraicheur inattendue - et ça se sent dans le rendu très vif de l'ensemble. ca ne faiblit jamais et on en pince pour le seul qui semble s'en sortir dans cette pagaille: jean-François Stevenin - double cinéma de Pascal Thomas, qui reste peu égratigné et son côte fantasque le sauve.

TOUS les acteurs sont formidables. Ce ton enlevé, enjoué, avec des personnalités radicalement opposées. Catherine Jacob: étincelle, sens de la répartie unique. Hélève Vincent (qui détestait son rôle) est parfois à hurler de rire et des petites scènes insérés adroitement ça et là, rend cette femme dépressive ultra attachante. Ceccaldi, brillant et trop peu utilisé comme tel. des petits rôles assassins: Helena Manson (que j'adore. la religieuse du Corbeau, c'était elle) a un personnage de vieille bourgeoise acariâtre dominatrice au cordeau. Débuts de Ludivine Sagnier, 10 ans, et déjà pétillante.

Il ya quelques moments gênants, à postériori. Thomas aime bien les poitrines féminines visiblement, et de voir Vanessa Guedj se dévêtir à 12 ans avec ses débuts de puberté... ça n'a rien à faire là et honnêtement, j'ai trouvé cela limite. Tout comme cette vision de "l'Afrique" (inévitablement, les seuls noirs du films sont des marabout adeptes du sacrifice de poulet ou une ancienne pensionnaire de culte protestant). Même si on est dans le registre de la comédie, ce qui me gênait déjà à l'époque est identique ici.

Thomas filme une certaine petite bourgeoisie parisienne heureuse de l'être. Avec leurs travers, certes, mais leur complaisance et inconscience du monde qui les entoure. On sent l'influence du médium publicitaire dont la manière est montée le film, mais ça participe à un côté très peu français dans ce que le cinéma donnait de mou et convenudans ces années là. Marque Gassot, aussi : le producteur sortait de la vie est un long fleuve tranquille.


Bref, 117mn de pur bonheur de petit groupe en ébullition. Thomas réussi à nous faire pénétrer dans leur petit monde sans problème réll( Stevenin dit à un moment "les vrais problèmes sont au Liban" . toujours d'actualité, hélas) que leur nombril. C'est attachant, drôle, cruel (
Spoiler : :
il ya quand même une des jeunes filles qui tue son grand père par pure méchanceté et qui tente de se suicider!
mais emprunt d'une bienveillance envers tous.

Très bon.

Entretien avec Pascal Thomas, trop court et limite frustrant, car on sent qu'il en a sous le pied d'anecdotes, de création. Dommage que cela ne couvre pas plus que cela la fabrication du film.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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