Entre onze heures et minuit - Henri Decoin - 1949

[DPG]

Un flic. Un truand retrouvé assassiné. Ce truand ressemble comme deux gouttes d'eau au flic. Ni une ni deux, ce dernier va donc prendre sa place pour résoudre l'enquête.

Petit polar sympathique des années 40 taillé autour de l'immense Louis Jouvet. Si l'enquête est assez banale bien qu'elle se laisse suivre sans ennui, le film vaut surtout le coup d'œil pour le (double) jeu de Jouvet. On se laisse donc porter pendant 1h30 à savourer ce film typique du cinéma français de l'époque, entre les bons mots de Jeanson, un casting savoureux où le moindre petit rôle parvient à exister, et une ambiance du Paris d'après guerre qui rend immédiatement nostalgique. Decoin n'a certes pas la trempe ou le mordant d'un Clouzot, mais il s'applique en bon artisan à nous raconter ce récit sans faute de goût et avec un certain amour du travail bien fait. Agréable divertissement, à défaut d'un classique du polar.

[Superwonderscope]

Vu sur la chaine Gaumont Classique, dans une copie somme toute médiocre...

Tout à fait d'accord avec le commentaire ci-dessus. Savoureux est bien le mot. Mais c'est aussi traversé par des plans extrêmement bizarres : il y en a un sur une poitrine femme lors d'une scène de danse... pourquoi? - idem pour la scène du métro aérien qui va en tant/en arrière deux fois... erreur ou volonté?
Un vrai Film Noir à la française -aux relents expressionnistes. Des jeux d'ombres expertement mis en scène et photographiés, des effets de lumière sur les personnages révélant plus ou moins leur duplicité.
Une volonté de suspense jusqu'au-boutiste, et un plan final que je trouve très ambigu

Spoiler : :

JOuvet va t il emmener le criminel à son destin. opus?

et avec un effet visuel très réussi. Techniquement, c'est un des films de Decoin les plus pointus. Quand on voit ce naturalisme et le côte plan-plan de Bonnes à Tuer, il y a un monde.

Maintenant, ça reste du film noir français 50's avec ce que cela comporte de misogynie rampante. les femmes sont manipulatrices, garces, prostituées. Ce qui n'était pas le cas des années 30.

Jouvet n'a pas trop à se forcer,il est limite en roue libre, mais ça ajoute au charme général de l'entreprisE. En fait, je me disais que la carrière d'Henri (ici henry) Decoin devrait être redécouverte car il s'y cache un metteur scène qui ose beaucoup plus de chose que ses pairs.

[Machet]

En lisant le résumé et les thématiques soulevées, je me dis que John Woo aurait mieux fait de remaker ce film plutôt que son The Killer.