
En 1978, deux films et un téléfilm vont lâcher des abeilles sur les USA. le rigolo et ridicule The Swarm, le TV Terror from the sky (suite de The Savage Bees) et ce The Bees du metteur en scène des Doigts du Diable. Assez curieusement, le film penche plutôt du côté de Phase IV (avec des abeilles), plus qu'autre chose.
On est plongé dans une série B méxicano-américiane qui balance entre le film catastrophe, la presque parodie du genre (il y a des moments autres qui penchent pour cette explication) et l'incompétence crasse.
91mn où, avec un sérieux presque papal, john Saxon proche pour des abeilles tueuses aux vertus de production de miel qui résoudraient les problèmes économiques des pays émergeants. si, si. Oui demi-tour vers un mode d'éradication des-dites abeilles parce que, ben, elles sont dangereuses, finalement.
Les attaques d'abeilles sont nombreuses, à faire pâlir Irwin Allen. Problème: elles sont toutes quasiment ridiculement jouées. Niveau crédibilité, zéro. Hormis la première mort d'un gamin piqué à répétition et qui se noie.
Il ya des scènes en dehors de ce monde : un vieux perclus de rhumatismes qui paye un dollar deux gamins pour aller lui ramasser des abeilles afin qu'elles le pique car "ça lui fait du bien"

Angel Tompkins est veuve de Claudio brook au début du film et deux jours après, elle tombe dans les bras de John Saxon

Saxon est en mode téléguidage, mais se lache avec quelques bagarres et son savoir-faire en karaté. Le meilleur reste probablement Carradine, en professeur éclairé. Il joue bien, le bougre, et semble s'amuser de l'inanité du projet. Il écarquille les yeux comme pas permis et apporte un peu de légèreté. Idem pour Angel Tompkins qui semble elle aussi bien s'amuser!
Côté effets spéciaux, on oscille entre des transparences médiocres, voire hideuses. Un chargement de stock-shots d'avions et d'hélicoptères qui s'écrasent, de foules en panique qui courent dans les rues - et subitement, on fait un bond de 15 ans en arrière dans les fringues et les coiffures -. Les maquillages sont un peu à la truelle, mais ca passe pas trop mal.
Pour faire "riche", il y a une séquence d'une parada à pasadena où il y a carrément Gérald Ford qui fait coucou pendant le défilé. Voulu ou pas, ça marche avec les séquences de l'aéroport de Mexico qui donne un aspect plus série A.
Malheureusement, Zacarias ne sait pas comment mélanger le tout et on assiste, parfois hilare, à un truc qui ne sait pas ce qu'il veut être. Il ya des moyens, mais assemble de manière parfois non-sensique. Il entre dans la catégorie "tellement mauvais que c'en est bon" par la grande porte et, quelque part, c'est dommage. Car le message écolo proféré - qui se vérifie quelque peu parfois aujourd'hui -, se termine de ânière dramatique
Spoiler : :
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J'allais aussi oublier une musique hors sol, oscillant avec du Bee (ahah) Gees de supermarché et des mélodies sans aucun rapport avec les images...à moins qu'on assiste à, en effet, une volonté de semi-parodie.
Ca se laisse voir, mais c'est quand même bien mauvais, sauf dans le département comédie (in)volontaire. parfaitement grotesque, filmé au chalumeau, joué par des dindons inexpressifs... il faut le voir pour le croire
Vu sur le Blu ray Vinegar Syndrome de 2016. le film est resté inexplicablement inédit en france au cinéma, alors que des trucs bien pires sont sortis. Interview du réalisateur, qui semble vraiment persuadé d'avoir fait un film important via son sujet (certes ambitieux. sur le papier) et qui éclaire sur son montage et sa sortie retardée aux USA. le film a été financé/acquis par New World, et Warner a payé une certaine somme à Corman pour que The Bees sorte après The Swarm pour éviter la confrontation. Les deux films étaient unilatéralement mauvais (pour des raisons différentes), il n'y avait pas raison, au final. je n'ai pas réussi à retrouver les traces des résultats pour celui-ci. Moins d' 1 million de $, c'est sûr, à sa sortie en novembre 1978.
Voir le film annonce US qui joue clairement sur le côté Vintage du film (Corman sait très bien ce qu'il avait acheté)-, en reprenant un montage typique des années 50