Inserts (VF: Gros Plan) - John Byrum (1975)

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Superwonderscope
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Inserts (VF: Gros Plan) - John Byrum (1975)

Message par Superwonderscope »

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Années 30. Un réalisateur alcoolique et impuissant n'ayant pas su gérer le passage au parlant (Richard Dreyfuss) voit sa carrière résumée à tourner des films pornos pour des bordels et autres gros plans hard. Il tourne une scène avec une ancienne actrice cocaïnomane (Veronica Cartwright) et son étalon qui se prend pour un acteur (Stephen davies). le tout sous l'oeil du financier (Bob Hoskins) et sa protégée (Jessica Harper) qui aimerait bien elle aussi non seulement voir mais participer.

Le sujet casse-gueule par excellence, qui a quelque peu coulé la carrière de Stephen Davies. Financé en partie par Richard Dreyfuss, le film se déroule intégralement ou presque dans une seule pièce, le lieu de tournage. Il s'agit plus d'une histoire d'amour désespérée qu'autre chose, mais avec des performances assez hallucinantes de chacun des participants.

J'ai été scotché par la scène de quasi viol avec Veronica Cartwright: elle y est absolument hallucinante de vérité, mise à nu au propre comme au figuré. la scène est quand même super osée :shock: même aujourd'hui, j'en étais plutôt géné de la voir mise à mal comme cela. Y compris pour la douce et perverse Jessica harper, c'est juste incroyable de la voir se donner comme cela à la caméra. Byrum a réussi un tour de force d'écriture et de direction d'acteur.
Sur le discours, Hollywood broyeur de rêves et fabricant des machines à perversions. Rien de bien neuf sur le discours, s'inspirant de faits réels, avec des élans de vrais personnages qui arrivent en sous-main, comme Clark Gable voulant ilpoérativement travailler avec Dreyfuss, qui est en voie d'auto-destruction. Un constat assez terrible, noir, avec un humour amer et délabré à peine salvateur. Il ya pas d'exploitation des corps ici, mais beaucoup de désolation et de solitude. Une sorte de film dans le film, avec aussi une des rares fois où le récit possède la même durée que l'histoire. (du moins il me semble).

Le film avait été classé X aux lors de sa première présentation à la censure, coupé de près de 15 minutes en Grande Bretagne pour sa sortie. le film était sorti intact en France, pour faire ses 90 436 curieux d'un cinéma assez unique en son genre. Le film est fascinant, pas pour tous les gouts. Mais révèle surtout, surtout une Veronica Cartwright impressionnante. Que sa carrière ait été aussi discrète est une honte.

Le Blu ray de Twilight Time trainait depuis quelques mois sur mon étagère T.T et il fait partie des disques que je n'avais pas encore ouvert (dédicace madxav :D ). Bien m'en a pris. Il est vraiment de très belle qualité. grain fin, lumières travaillées qui ressortent superbement, détails au taquet;
Dommage que les bonus soient inexistants, hormis la musique en piste séparée. J'aurais beaucoup aimé en savoir plus sur sa fabrication..
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
dario carpenter
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Re: Inserts (VF: Gros Plan) - John Byrum (1975)

Message par dario carpenter »

Superwonderscope a écrit : sam. août 03, 2019 10:14 am Y compris pour la douce et perverse Jessica harper, c'est juste incroyable de la voir se donner comme cela à la caméra. Byrum a réussi un tour de force d'écriture et de direction d'acteur.
Effectivement les acteurs sont très bons, je situe Jessica Harper pour le Argento et le De Palma (j'aimerais bien voir "Tout l'or du ciel" avec Steve Martin) et Richard Dreyfuss pour 'Les dents de la mer" et "Etroite surveillance" (mais pas vu l'autre Badham dramatique "C'est ma vie après tout") que forcément ça fait un peu un choc de voir d'autres facettes de leur talent, sur un sujet bien délicat. Un film assez amer dans le fond, avec une jolie fin. Il me semble que feu Bertrand Tavernier était un défenseur de ce film, c'est grâce à son "50 ans de cinéma américain" que j'ai appris l'existence de ce film méconnu. Il faudrait que je revoie l'autre Byrum, "The razor's edge" avec Bill Murray et Theresa Russell, moins fort mais pas inintéressant dans mon souvenir.
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