Noir comme le souvenir - Jean Pierre Mocky - 1995

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DPG
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Noir comme le souvenir - Jean Pierre Mocky - 1995

Message par DPG »

Synopsis
Une petite fille sauvagement assassinée. Un assassin introuvable. Une petite ville en émoi et une famille déchirée. C'était il y a dix-sept ans. Aujourd'hui, alors que tout le monde semble avoir oublié, l'impensable surgit. La tombe de la petite victime est profanée ; sa mère entend sa voix sortie de nulle part ; la poupée de l'enfant, disparue avec elle, refait surface


Jolie découverte que ce Mocky méconnu des 90's adapté d'un roman noir de Carlene Thompson. Une ambiance de province étouffée Chabrolienne, un meurtre d'enfant, une vie qui continue, et les fantômes du passé qui ressurgissent un beau jour. On retrouve un Mocky très à l'aise dans ce portrait au vitriol, entre lâcheté, non-dits, poussière sous le tapis et personnages à la dérive. Le film offre une belle ambiance qui n'est pas sans rappeler les giallos ou autres films de genre, aidé par une superbe ritournelle enfantine de Gabriel Yared qui habite tout le film. Le casting est assez hétérogène, il y a à boire et à manger. Birkin apporte une certaine fragilité touchante, Azema fait du Azema (chacun jugera), Stevenin reste pro et juste, pour les seconds rôles par contre, c'est la roulette, on passe du correct au plus fébrile voire carrément à l'ouest / amateur... Du Mocky deuxième partie de carrière en somme, avec ses qualités et ses défauts... Idem pr la mise en image, c'est parfois inspiré, parfois plus laborieux. Certains meurtres fonctionnent bien, d'autres séquences "choc" apparaissent plus bâclées ... C'est tout sauf maitrisé, mais ça garde un côté spontané, brut, rentre dedans, qui a toujours été la marque de fabrique du réal. En cela, le film garde une vraie personnalité, un charme, une fraicheur. C'est du Mocky, c'est généreux, bordélique, en dents de scie, mais ici ça fonctionne plutôt bien ds l'ensemble, et le tout fait encore vraiment "cinéma". Bref, sans crier au génie, ça reste très sympa, belle petite découverte. On pt le découvrir en replay sur le replay d'Arte, avec qques autres titres de Mocky !

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Superwonderscope
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Re: Noir comme le souvenir - Jean Pierre Mocky - 1995

Message par Superwonderscope »

vu à sa sortie au cinéma et revu sur le DVD sorti il y a quelques années, qui se tient encore relativement bien.

UN MOcky en bonne forme. Un thriller-suspense qui louche quelque peu vers du Agatha Christie/Giallo, mâtiné de remarques provinciales à la Chabrol. mais avec cette immanquable patine Mocky, à mi chemin entre le grotesque, me sérieux du sujet et le tourné à la va-vite. Ici 21 jours de tournage qui marquent des scènes parfois à la hussarde. Birkin semble parfois à côté de la plaque dans ses dialogues, mais elle s'y donne, elle en devient parfois émouvante. je trouve que Sabine Azéma s'en sort plutôt bien dans un nième rôle de fofolle de service, qui vire dans le derniers tiers à quelque chose de plus sombre. Jany Holt, surprise de le revoir ici - ce fut son dernier film, et elle y est très bien. Benoit Régent, très ambigu, décéda le lendemain de la fin du tournage d'une overdose. Quelle tristesse.

Il y a une ambiance qui rappelle Litan (dont on voit quelques images ca et là), un côté ris sur le vif - je rejoins tout fait DPG sur la notion de fraîcheur. Mêle si cela apparait "bâclé" par certains, aux vues des canons de la narration habituelle, avec Mocky, il y a encore quelque chose de la patte d'un auteur. Il s'attarde sur de vraies gueuels qui font, l'espace d'une mage, un saut dans le réel, et la le cinéma qui enjolive.
L'intrigue tient plutôt bien la route, quelques 30 ans après et le suspense fonctionne jusqu'au bout. Noir comme le souvenir possède une véritable identité de son auteur, facilement reconnaissable qui, malgré les défaits, le rendent très attachant.`
Interview de 9mn de Mocky sur le DVD qui, toujours aussi exotique, réussit encore à tirer à la couverture à lui :D
film annonce, galerie de photos.

Le film rencontra un échec, bien immérité à mon sens. 80 383 tickets vendus. je me souviens d'une sortie tronquée, malgré de bonnes critiques.
ce fut l'avant-dernier film de Mocky à bénéficier d'une véritable série nationale, les restes demeurèrent vastement confidentielles. (bon, en voyant certains de ses derniers films, je le comprend tout à fait, les deniers étaient pratiquement irregardables). Je pense que Mocky ne s'est jamais tout à fait remis du passage à la décade 1990 qui marqua une vraie perte d'interêt. il n'eut que des échecs: Il gèle en enfer, malgré la polémique de l'affiche.Sa tentative de film familial, Divine Enfant, fut tout aussi sanglant. Celui, plus grave financièrement, de Ville à Vendre, ou son pire Bonsoir - et ses financiers non plus. Le public s'était éloigné.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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