
Comédie musicale de John Waters, "Hairspray" est une chronique nostalgique de son Baltimore natal au début des années 60, au tournant de la décennie, quand les 50s rétrogrades cédaient le pas aux idées nouvelles de la décennie naissante. Une chronique nostalgique qu'on pourrait rapprocher des "American Graffiti" et autres "Happy Days", mais ce serait oublié que nous avons quand même affaire à John Waters qui, sous des dehors de fausse candeur, n'oublie pas de pervertir un peu la donne, en particulier par le biais des méchants. On se crève les boutons à grand renforts de bruitages insistants, on éructe des horreurs racistes, une jeune fille blanche amoureuse d'un garçon Noir se voit soumis à des traitements psychiatrique hors du commun, la mère de l'héroïne est jouée par le travesti Divine qui incarne aussi un directeur de télévision aux idées réactionnaires, etc...
Certes, "Hairspray" reste tout de même un film relativement "gentil", reprenant au fond des idées classiques sur le mouvement des droits civiques (la musique comme vecteur de reconnaissance d'une culture Noire revendicative). Mais il lui reste suffisamment de liberté de ton et de situations incongrues pour montrer que Waters n'est pas non plus dupe des conventions du cinéma hollywoodien et nous offre, quoi qu'il en soit, un vrai film indépendant américain, dans le bon sens du terme, avec à la fois un fond, et aussi une forme divertissante et entrainante ponctuée par une bande-son éblouissante, brassant une quantité impressionnante de "Golden Oldies" américains.
Vu sur le dvd metropolitan ci-dessus, avec une bonne copie 1.85 16/9, en particulier grâce à un télécinéma extrêmement agréable et naturel ; on regrette juste quelques plans ponctuels "sales" avec une nette remontée du bruit vidéo. Superbes couleurs ! Piste anglaise 5.1 (remix de la piste ultra stereo d'origine) de bonne facture, sans plus. STF et vf mono d'origine dispos, évidemment.