
Hundreds of Beavers n'a pas volé sa réputation d'OFNI culte en devenir. Mash-up déjanté des Looney Tunes, du Terry Gilliam des Monty Pythons, de Buster Keaton, du jeu vidéo et plus si affinités, le film assume un concept improbable dans le paysage ciné actuel et fonce à toute berzingue dedans, charge à vous de monter dans le bolide pour jouir de son ride frappadingue (au risque sinon de vous sentir totalement étranger à sa proposition). La montée en puissance est perceptible d'un acte à l'autre, partant d'une succession de gags bruts pour ensuite développer un semblant de scénario autour de la chasse trappière (et de l'amour, bien sûr), bénéficiant d'un gain en moyens techniques (bon, ça reste des gens dans des costumes de lapins et castors, hein).Un producteur de cidre perd tout son capital dans une explosion et doit survivre aux conditions difficiles du grand nord. Il en vient bien vite à devoir chasser des castors dont les intentions architecturales sont mystérieuses.
Quelle richesse et quelle inventivité dans les idées ! Le film n'arrête quasiment jamais, difficile au sortir de la séance de se remémorer toutes les séquences tant ça foisonne, sans pour autant donner l'impression de perdre en cohérence. Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas autant bidonné devant l'absurdité jusqu'au-boutiste d'un tel humour ; faut dire que Ryland Brickson Cole Tews a un vrai talent de pantomime, rien que sa tronche m'amuse. Sur le fond, difficile de dégager une réflexion thématique devant cet écocide matiné d'ultra-violence (c'est fou comme les effets spéciaux les plus archaïques, tels le lancer de costume vide contre un mur, fonctionnent le mieux), sauf à y voir une critique de l'avidité destructrice des humains... et des castors ?
Un must-see, indéniablement.