Messiah of evil / Le messie du mal - Willard Huyck - 1973
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Messiah of evil / Le messie du mal - Willard Huyck - 1973
Kikavu?
ça sort en dvd zone 2 chez Zylo le 5 Octobre.
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Re: Messiah of evil - Willard Huyck - 1973
Moi pas vue...mais une bien bonne nouvelle je trouve! !!merci pour l'info! ! 

Re: Messiah of evil - Willard Huyck - 1973
Excellent film "atmosphèrique" de "Zombies" et de malédiction funeste avec les habitants d'une petite ville qui deviennent de plus en plus étranges. L'un des grands oubliés du genre des années 70 à mon avis vu qu'on ne le cite que très rarement. Pas difficile à trouver puisqu'il fait parti du domaine public...
Réalisé par le futur réalisateur de "Howard the Duck".
Réalisé par le futur réalisateur de "Howard the Duck".
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Re: Messiah of evil - Willard Huyck - 1973
Ce qui frappe c'est la haute tenue visuelle du film. Une recherche constante et réussie de l'esthétique, que ce soit dans le décor principal de la villa d'un peintre toute en trompe-l'oeil via des peintures murales impressionnantes (quel en est l'artiste original ?), ou dans la construction de plans en lignes de fuite (couloir d'hôpital, rayons de supermarché, rues désertes découpant une bourgade vide et sur-réelle). Un plaisir constant de l'oeil.
Et pour qui ne goûte ce genre de considération esthétique, une atmosphère prenante de désertification, soutenue par une double voix off, motif narratif mettant en parallèle plusieurs niveaux de temporalité.
Des acteurs aux faciès improbables, typiquement 70's. Des situations sous tranxène débouchant sur des images d'une poésie morbide (la séance de cinéma, la visite de la superette), amenant à l'esprit des réminiscences d'autres oeuvres singulières de l'époque (je pense au Massacre des morts-vivants de Jorge Grau). Une progression dramatique amenant à un nihilisme attendu. On peut donc encore découvrir des bandes qui nous surprennent et nous émeuvent plus de 35 ans après leur création.
Et pour qui ne goûte ce genre de considération esthétique, une atmosphère prenante de désertification, soutenue par une double voix off, motif narratif mettant en parallèle plusieurs niveaux de temporalité.
Des acteurs aux faciès improbables, typiquement 70's. Des situations sous tranxène débouchant sur des images d'une poésie morbide (la séance de cinéma, la visite de la superette), amenant à l'esprit des réminiscences d'autres oeuvres singulières de l'époque (je pense au Massacre des morts-vivants de Jorge Grau). Une progression dramatique amenant à un nihilisme attendu. On peut donc encore découvrir des bandes qui nous surprennent et nous émeuvent plus de 35 ans après leur création.
Re: Messiah of evil - Willard Huyck - 1973
Vu ce jour. Certes j'ai aimé le film, mais mon commentaire sera moins enthousiaste que le précédent.
En effet le film est beau, visuellement soigné et possède une atmosphère très réussie.
Son esthétique et son ambiance sont ses deux premières qualités.
Pour ma part, je ne le comparerai pas à d'autres car je le trouve assez unique. De plus, ce n'est pas un film de zombies.
Mais je trouve que la progression dramatique est un peu son point faible. Le rythme est quand même assez lent et s'il y a plusieurs scènes très intéressantes, à d'autres moments l'ennuie affleure un peu.
Un bon film mais pour moi, pas un chef d'oeuvre méconnu.
L'édition DVD d'Artus est de bonne qualité, au format respecté et en vostfr (erreur sur la jaquette).
En effet le film est beau, visuellement soigné et possède une atmosphère très réussie.
Son esthétique et son ambiance sont ses deux premières qualités.
Pour ma part, je ne le comparerai pas à d'autres car je le trouve assez unique. De plus, ce n'est pas un film de zombies.
Mais je trouve que la progression dramatique est un peu son point faible. Le rythme est quand même assez lent et s'il y a plusieurs scènes très intéressantes, à d'autres moments l'ennuie affleure un peu.
Un bon film mais pour moi, pas un chef d'oeuvre méconnu.
L'édition DVD d'Artus est de bonne qualité, au format respecté et en vostfr (erreur sur la jaquette).
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Re: Messiah of evil - Willard Huyck - 1973
Pour qui n'a pas encore goûté ce fleuron de l'étrange, ne pas louper sa diffusion sur Arte ce jeudi 22 septembre 00h30, sous le titre "Le messie du mal" ...
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Re: Messiah of evil - Willard Huyck - 1973

Une jeune femme vient rendre visite à son père, installé au bord du Pacifique et dont elle n'a plus de nouvelles. Elle se rapproche d'un dandy accompagné de deux amies, attiré par le mystère qui entoure Point Dune, ville peuplée de curieux personnages que la lune finit par rendre fou les uns après les autres...
Dans les années 70, un couple de scénaristes proches de George Lucas (on leur devra surtout le scénario d'American Graffiti, ainsi qu'après celui d'Indiana Jones et le Temple maudit) se voit confier la réalisation d'un film à la condition expresse que ce soit de l'horreur. Willard Huyck et Gloria Katz relèvent le défi, et cela donnera un petit film bricolé avec peu de moyens (moins d'un million)mais dont ils seront parvenus malgré cela à en tirer le maximum. Tourné en 2 mois en 1971, ils engagent pour cela des proches côté technique, quelques acteurs pas trop onéreux, ainsi que des chômeurs pour les figurants. le résultat met quelques temps à sortir à destination des drive-in, puis il sera ressuscité au début des années 2000 en format physique (bénéficiant au passage d'une restauration). C'est que s'il a d'abord connu son petit succès d'estime, Messiah of Evil a fini entretemps par atteindre le statut de film culte.
Il faut dire que le résultat détonne par rapport aux productions du genre de l'époque, parmi tous les cauchemars américains proposés par le nouveau cinéma américain d'alors, avec son côté arty inspiré du cinéma européen, italien (les couleurs de Mario Bava, comme le fera Dario Argento en abordant sa période fantastique) comme français (les voix off). Et surtout il y a une ambiance proche de Lovecraft, sans être directement liée au mythe : une petite ville côtière, des habitants possédés qui fixent la mer, un artiste qui perd le sens de la réalité... sans oublier que le récit débute dans un hôpital psychiatique où le personnage principal (une femme, première entorse à HPL) a été enfermée suite aux événements qu'elle a vécus et qui vont nous être ensuite révélés.
Le rythme du film est assez lent, mais c'est un plaisir pour les yeux tout du long et il est ponctué de moments marquants. Le film n'ayant pas pu être réellement terminé comme prévu, l'histoire n'est pas très claire, mais cela ne fait au final que renforcer le côté mystérieux de l'ensemble. De plus, il y a de bonnes idées, comme les fresques qui recouvrent les murs de la maison du paternel, semblant scruter sans cesse les visiteurs. Le danger peut surgir à tout moment des rues désertées, mais impossible donc de trouver refuge dans cette demeure, pas plus qu'un supermarché (avant Dawn of the Dead) ou une salle de cinéma, se refermant comme des pièges sur les personnages.
Les réalisateurs ne reviendront pas au genre (Huyck fera 2-3 comédies, dont... Howard the Duck !), et si les références aux classiques sont là, qu'il s'agisse de Carnival of Souls ou de La Nuit des Morts Vivants, leur film aura eu lui aussi son petit impact - conscient ou pas - auprès d'autres réalisateurs. Comment ainsi ne pas penser par exemple à John Carpenter, surtout pour L'Antre de la Folie ?
PS : Pré-générique, un homme fuit avant de périr de la main d'une jeune fille. Il s'agit de Walter Hill (aucun lien avec l'actrice principale Marianna Hill), qui pour la promotion d'Alien quelques années plus tard se souviendra d'ailleurs de la phrase : "No one will hear you scream."
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Re: Messiah of evil - Willard Huyck - 1973
J'ai hâte de recevoir la version restaurée par les Anglais de Radiance :
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Re: Messiah of evil - Willard Huyck - 1973
Le comparatif est tombé avec l'ancienne édition :
http://www.dvdbeaver.com/film9/blu-ray_ ... lu-ray.htm
http://www.dvdbeaver.com/film9/blu-ray_ ... lu-ray.htm
Re: Messiah of evil - Willard Huyck - 1973
Revu sur le blu ray du Chat qui fume.
J'ai découvert ce film il y a plus de 14 ans, et je me souvenais encore de certaines scènes, preuve que c'est un film marquant, alors que j'en oublie certains 1 mois après le visionnement.
Je ne retrancherais pas grand chose à ma critique de l'époque.
Le film possède de très beaux décors dans la maison, et des paysages urbains vides surprenants.
Sa plus grande qualité est cette ambiance inquiétante, parfaite.
La voix off, que je considère parfois comme une facilité, convient très bien. Même le rythme assez lent ne m'a pas dérangé.
Le film utilise des motifs répétitifs, et se révèle très intéressant. Même le final me convient, même s'il n'explique pas tout.
Il y a quelques passages un peu plus creux, mais rien de grave.
Un film fascinant.
La copie est bonne, subsiste quelques rares défauts. Son aussi très bon.
Les suppléments semblent intéressants.
Je n'ai vu que l'interview audio du réalisateur. S'il s'embrouille parfois, il donne des infos intéressantes sur sa carrière.
Messiah of evil a eu un budget de moins de 100 000 dollars, qui n'est jamais sorti en salle.
Pour les influences, Willard Huyck parle de Lovecraft.
Concernant les êtres malfaisants, il parle de goule.
Or, il se trompe puisque la goule est "Sorte de vampire femelle, qui séduit les mâles vivants...".
Ils ont à la fois des caractéristiques du mort-vivant et du vampire, sans être vraiment ni l'un ni l'autre.
C'est une autre étrangeté de ce film, qui laissent des part d'ombres.
Il y a deux autres suppléments, j'y reviendrais.
J'ai découvert ce film il y a plus de 14 ans, et je me souvenais encore de certaines scènes, preuve que c'est un film marquant, alors que j'en oublie certains 1 mois après le visionnement.
Je ne retrancherais pas grand chose à ma critique de l'époque.
Le film possède de très beaux décors dans la maison, et des paysages urbains vides surprenants.
Sa plus grande qualité est cette ambiance inquiétante, parfaite.
La voix off, que je considère parfois comme une facilité, convient très bien. Même le rythme assez lent ne m'a pas dérangé.
Le film utilise des motifs répétitifs, et se révèle très intéressant. Même le final me convient, même s'il n'explique pas tout.
Il y a quelques passages un peu plus creux, mais rien de grave.
Un film fascinant.
La copie est bonne, subsiste quelques rares défauts. Son aussi très bon.
Les suppléments semblent intéressants.
Je n'ai vu que l'interview audio du réalisateur. S'il s'embrouille parfois, il donne des infos intéressantes sur sa carrière.
Messiah of evil a eu un budget de moins de 100 000 dollars, qui n'est jamais sorti en salle.
Pour les influences, Willard Huyck parle de Lovecraft.
Concernant les êtres malfaisants, il parle de goule.
Or, il se trompe puisque la goule est "Sorte de vampire femelle, qui séduit les mâles vivants...".
Ils ont à la fois des caractéristiques du mort-vivant et du vampire, sans être vraiment ni l'un ni l'autre.
C'est une autre étrangeté de ce film, qui laissent des part d'ombres.
Il y a deux autres suppléments, j'y reviendrais.
Modifié en dernier par japi le mer. août 07, 2024 8:41 pm, modifié 1 fois.
Re: Messiah of evil - Willard Huyck - 1973
J'ai terminé les suppléments.
Le second, le plus long, est un documentaire, qui revient sur le film et sur les films indépendants de genre de l'époque.
C'est intéressant, même si certains propos sont en décalage avec le réalisateur.
Parfois plus crédibles, lorsqu' un des intervenants évoque bien une sortie en salle (sans doute limitée), parfois moins pertinents en évoquant les influences.
Dans le dernier bonus, une critique parle du gothique. On s'éloigne vraiment du film pour moi avec la littérature, mais on y revient après.
Pour moi, c'est le bonus le moins convaincant.
C'est l'édition de Radiance, la plus belle à ce jour, sans les commentaires audio.
Une belle édition du Chat qui fume donc, à laquelle je n'ai qu'une petite critique à formuler.
J'aurai préféré un boîtier digipack 3 volets plutôt qu'un boitier avec étui.
Sans doute, parce que le film n'était pas inédit, mais c'est un peu dommage.
Le second, le plus long, est un documentaire, qui revient sur le film et sur les films indépendants de genre de l'époque.
C'est intéressant, même si certains propos sont en décalage avec le réalisateur.
Parfois plus crédibles, lorsqu' un des intervenants évoque bien une sortie en salle (sans doute limitée), parfois moins pertinents en évoquant les influences.
Dans le dernier bonus, une critique parle du gothique. On s'éloigne vraiment du film pour moi avec la littérature, mais on y revient après.
Pour moi, c'est le bonus le moins convaincant.
C'est l'édition de Radiance, la plus belle à ce jour, sans les commentaires audio.
Une belle édition du Chat qui fume donc, à laquelle je n'ai qu'une petite critique à formuler.
J'aurai préféré un boîtier digipack 3 volets plutôt qu'un boitier avec étui.
Sans doute, parce que le film n'était pas inédit, mais c'est un peu dommage.
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Re: Messiah of evil - Willard Huyck - 1973
Une jeune femme part à la recherche de son père, artiste retiré dans une petite ville côtière et dont la correspondance de plus en plus enfiévrée laisse comprendre qu'il se passe de drôles de trucs dans le coin. Et effectivement, l'ambiance sur place est des plus étranges, entre folklore de lune rouge, hostilité lancinante de la populace et atelier à l'architecture démente (y'a un lit king size suspendu). Messiah of Evil est un pur produit des 70's, flottant dans un éther intello-psychomystique qui requiert de passer outre quelques imperfections et de se laisser porter par son atmosphère lovecraftienne. Et le jeu en vaut la chandelle tant le film propose de belles choses : l'exploitation des environnements naturels comme urbains est vraiment chouette, parvenant à infuser une angoisse diffuse qui trouve son apothéose dans la décoration guedin de l'atelier.
Deux scènes retiennent particulièrement l'attention : l'attaque dans la supérette qui joue parfaitement de l'incongruité de la solitude dans des espaces habituellement surpeuplés, et la séance de cinéma particulièrement oppressante. Les acteurs sont bien dans le ton (super Michael Greer en investigateur dilettante trompant son ennui par la chasse au mythe) et rendent acceptable des comportements très tolérants envers le surnaturel. Dommage que la fin soit un peu rushée, ce qui s'explique par les conditions de tournage du film.
Les bonus du BR du Chat reviennent ainsi sur les spécificités du gothique américain, sur le caractère culte de Messiah of Evil, sa place dans le cinéma d'horreur et sa gestation difficile, le budget s'étant rapidement montré insuffisant, contraignant Willard Huyck et Gloria Kat à abandonner leurs rushs pour retourner écrire les scripts de Georges Lucas. C'est deux ans plus tard qu'un distributeur se lancera dans sa finalisation avec quelques reshoots et une voix off qui auront au moins eu le mérite de lui permettre une carrière underground.
Deux scènes retiennent particulièrement l'attention : l'attaque dans la supérette qui joue parfaitement de l'incongruité de la solitude dans des espaces habituellement surpeuplés, et la séance de cinéma particulièrement oppressante. Les acteurs sont bien dans le ton (super Michael Greer en investigateur dilettante trompant son ennui par la chasse au mythe) et rendent acceptable des comportements très tolérants envers le surnaturel. Dommage que la fin soit un peu rushée, ce qui s'explique par les conditions de tournage du film.
Les bonus du BR du Chat reviennent ainsi sur les spécificités du gothique américain, sur le caractère culte de Messiah of Evil, sa place dans le cinéma d'horreur et sa gestation difficile, le budget s'étant rapidement montré insuffisant, contraignant Willard Huyck et Gloria Kat à abandonner leurs rushs pour retourner écrire les scripts de Georges Lucas. C'est deux ans plus tard qu'un distributeur se lancera dans sa finalisation avec quelques reshoots et une voix off qui auront au moins eu le mérite de lui permettre une carrière underground.