C'est une ballade douce-amère un peu désabusée matinée de comédie un peu loufoque que le film propose. la solitude du coureur de fond, cinéaste qui se démène dans des cinémas de province. Invité par une programmatrice (Nathalie Richard, épatante) en mode pleureuse obsessionnelle.
Tout porte au cafard - la Normandie hors saison, au secours - et malgré tout, le ton se distingue par un optimisme lunaire, entre rebondissements inattendus et chassé-croisé amoureux. Le film et le réel se confondent quelque peu - l'acteur principal du film du réalisateur est aussi son petit ami dont la relation se délite à l'écran tout comme dans la vie.
Ca m'a fait aussi découvrir Bertrand Belin en acteur, mais aussi un chanteur dont je ne connaissais pas l'univers, et qui colle parfaitement au film. il fait partie d'une galerie de personnages étranges, qu va de la réceptionniste de l'Hotel qui connaît a Mouette de Tchekov sur le bout des doigts, le caissier du cinéma trop grand pour son age, le gars de l'accueil du cinéma qui ne voit que négatif... un petit monde à la dérive mais qui va faire en sorte que le gouvernail de Géraud se remette sur le droit chemin.
Imparfait mais avec le coeur au bon endroit, de la poésie tranquille au refus des conventions (la fin est assez symptomatique) et résolument heureux.
Le film est passé totalement inaperçu à sa sortie française en janvier 2019 (2 647 entrées), je ne l'ai découvert que complètement par hasard sur Arte, aussi sur Prime.
a noter que, dans un cas de figure assez courant, le film est beaucoup plus connu à l'étranger que sur son territoire d'origine.