Le septième sceau - 1957 - Ingmar Bergman

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Manolito
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Le septième sceau - 1957 - Ingmar Bergman

Message par Manolito »

Titre suédois : Det sjunde inseglet

Image

En Suède, à la fin du moyen âge, un croisé suédois rentre dans son pays ravagé par la peste...

"Le septième sceau", le film le plus connu de Bergman, un classique monumental d'un certain âge d'or du cinéma d'auteurs mondial, au même titre qu'un "2001", un "Guépard", un "7 samourais" ou un "8 1/2".

Bergman est déjà connu pour certains films ("Monika" notamment), mais "Le 7ème sceau" l'impose définitivement. Un titre à l'influence considérable ayant donné lieu à moult clins d'oeils, de Roger Corman à Woody Allen, de John McTiernan à Bill & Ted... C'est simple, à partir du moment où un personnage rencontre la Mort personnalisée (même si l'idée n'est pas totalement inédite, cf. "Les trois lumières" de Fritz Lang), on ne peut que se rappeler ce chevalier jouant aux échecs avec la Mort sur une plage sauvage !

Déjà très expérimenté dans la mise en scène (ciné et théâtre), Ingmar Bergman signe ici un film à la maîtrise parfaite en terme de dialogues, de direction d'acteur hors du commun, de réalisation fluide.

Plongeant ses racines aussi bien dans le cinéma scandinave (de "La charette fantôme" à "La sorcellerie à travers les âges" en passant par "Jours de colère") que dans l'art du moyen âge, Bergman donne vie aux frises et danses macabres du XVème siècle et y appose son angoisse métaphysique. Les scènes mémorables sont nombreuses, c'est aussi "Le septième sceau" qui impose au monde l'acteur Max Von Sydow, aujourd'hui encore monument du cinéma mondial qu'on croise chez "Game of Thrones" ou "Star Wars VII" - en général dans des rôles mystiques évidemment !

Est-ce pour autant mon Bergman préféré ? A le re-vision, j'ai trouvé que la fin patine un peu, avec une dose de bouffonnerie un peu lassante, un propos existentialiste légèrement insistant.

Franchement, je minaude, et j'envie les jeunes spectateurs qui découvrent "Le septième sceau" pour la première fois, avec des yeux neufs...

Revu sur le bluray studiocanal français, franchement de très, très bonne tenue !
leWalrus
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Re: Le septième sceau - 1957 - Ingmar Bergman

Message par leWalrus »

Découverte de cette année 2021. Une année charnière pour ma cinéphilie puisque les confinements et la confrontation avec la mort me mènent vers ces classiques que je n'ai pas encore vu. :mrgreen:

Donc je lance le Septième Sceau. Film considéré comme une œuvre absolue, un chef d’œuvre.

J'ai vu le film il y a 2 mois et j'ai voulu laisser murir et décanter. Car, parfois, il faut savoir être patient avec le bon vin.
Mais point d'ivresse ici. Juste un film solide, ancré dans son époque même si résolument avant-gardiste, mais point définitif.

Je note surtout quelques longueurs et quelques scènes assez incroyables (la taverne, le groupe de religieux qui traverse le village en se flagellant :shock:, la dernière image) et surtout une réflexion sur la vie, la mort et l'art en général.

Oui c'est beau, oui c'est bien joué. Et oui... ça a vieilli.
J'ose le dire : le film propose une thématique forte et est intelligent. Trop peut-être, car il manque l'universalité.
Ce n'est que mon avis et il est clair que le Septième Sceau grave certaines images dans l'esprit du spectateur - pour toujours. C'est déjà beaucoup. C'est déjà beaucoup plus que ce que le cinéma m'a apporté ces dernières années.

Je le reverrai (et le rêverai) c'est certain.
bluesoul
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Re: Le septième sceau - 1957 - Ingmar Bergman

Message par bluesoul »

Decouvert sur Prime hier (en plus de Jungfrukällan du meme Bergman et Teorema de Pasolini (decidemment une fin d'annee studieuse en ce qui me concerne) et pareil que LeWalrus dans le sens qu'il est difficile d'en parler "a chaud" tellement c'est un film qui merite de "decanter".

A vrai dire, je pense avoir vu le film soit dans l'emission cinephilique d'A2 le vendredi soir ou celle du dimanche soir sur FR3 car me rappellant le final (mais rien d'autre).

Quelques points qu'on note sur le coup tels un traitement "theatral" assez marque a mon sens. Ainsi, on a souvent l'impression que la facon dont les personnages "declament" leurs textes ne depareillerait pas, voire meme serait plus en phase avec une performance sur une scene et face a un public.

Bergman ayant a ce stade de sa carriere une experience dans le theatre et le cinema, et ne connaissant pas plus que ca sa filmo, je ne pourrais dire s'il soir melange les deux (consciemment) ou s'il voit sa realisation quelque peu phagocite (inconsciemment) par son experience du theatreou encore s'il essaye de faire du "theatre filme" point barre.

A noter par example le comedien/artiste qui simule sa mort avec un couteau truque, mort que tous ses compagnons acceptent sans probleme, sans verifier et...sans emotion "naturelle", pour ensuite quand ses compagnons sont partis, apparement s'adresser au public dans ce qui semble etre un brisage du quatrieme mur, ce qui est--surtout a l'epoque--beaucoup plus concevable au theatre qu'au cinema.

Bon, le message philosophique se prete a un interpretation theatrale, mais avec du recul (67 ans, quand meme), ca fait aussi plutot "viellot", comme si le realisateur ne metrisait (en 1957) pas encore vraiment le media qu'est le cinema.

Pour le reste, c'est un film a (re)decouvrir et a mediter et qui merite d'aller au-dela des versions pop-cultures que sont Bill and Ted, The Simpsons ou Meaning of Life des Pythons.

A voir!

P.S. la copie sur Prime (copie 4K) est a tomber a la renverse! :shock: 8))
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
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