The Saviour / La justice d'un flic - Ronny Yu (1980)

[Superwonderscope]

Un polar inédit avec un flic aux trousses d'un tueur en série qui viole et tue des prostituées à Honk Kong. Sorti en DVD cantonais en 2008, mais épuisé depuis à ma connaissance, le film arrive en France chez Spectrum Films pour (j'imagine) début 2020, vues les informations à disposition:

http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=10804

[Shinji]

Une présentation avec quelques séquences pour se faire une idée :



Le flic a des allures figées (une autre façon de dire qu'il n'a pas l'air de très bien jouer), mais il semble qu'il y ait dans le film des éléments empruntés au giallo alors...

[comte vonkrolock]

Merci Shinji sa donne bien envie dans ma liste après le confinement. Sa va faire beaucoup d'achat vu qui a aussi tout un tas de Ringo Lam qui arrive aussi en HD

[Shinji]

tout un tas de Ringo Lam qui arrive aussi en HD

Il y a quoi en plus de Full Alert ?

[savoy1]

The saviour n'est pas inédit en France. Il était sorti en vhs sous le titre La justice d'un flic, chez l'éditeur Select. ... "Ce sale boulot aura ta peau Kinting".
Lointain souvenir de ce polar violent, typique d'un certain cinoche cantonais des 80's, c'est à dire des situations grossières et outrancières, servies par des interprétations grimaçantes. Le tout, c'est à préciser, desservi par ces post-synchro francophones sans nuances, typiques, elles, des années 90.
Est-ce à revaloriser ? ... Rien n'est moins sûr, me concernant, pourtant gavé aux vhs Kara et Souda Films.

[comte vonkrolock]

tout un tas de Ringo Lam qui arrive aussi en HD

Il y a quoi en plus de Full Alert ?

Il n'ont pas parler de sortir aussi dans un proche avenir Full Contact... J'ai du rêver dsl
Après y a de quoi faire avec The Dragon Fighter et Devil Hunters

[DPG]

Un inspecteur de police aux méthodes expéditives est sur la trace d’un tueur en série qui s’en prend à des prostituées.

2e film de Ronny Yu ressorti récemment en BR chez Spectrum Films.
Une belle réussite. 1h22, emballé c'est pesé. Enquête policière bien troussée, perso principal charismatique, entre Dirty Harry et Belmondo, dur au grand coeur. Le film part comme un polar classique, mais il emprunte bp à gauche à droite, influences giallo sur les meurtres du sadique, côté brut de décoffrage tendance polar NY (Friedkin, Lumet) sur le filmage de l'enquête et de Hong Kong. Ça reste simple, mais efficace, on est bien dedans d'un bout à l'autre, et si la mise en scène reste assez sage, il reste quelques prises de liberté bienvenues. Une belle petite découverte.

Le BR offre une très belle copie et plusieurs suppléments qui ont l'air cool (pas encore maté). Par ctre, carton jaune sur le sous titrage qui contient une pelletée de fautes. On croirait avoir affaire à un fan-sub, pour un produit récent vendu 20 balles, ça fait pas très sérieux....

[Teurk le Sicaire]

Premier film officiellement estampillé Ronny Yu (même s'il avait déjà partagé la caméra avant), The Saviour assume ses inspirations américaines sans perdre sa nature hongkongaise. On y suit l'inspecteur Harry, heu non, Tong, qui flingue ses suspects, clope à tout-va, doit se fader un nouveau partenaire, enquête sur un tueur de prostitués et parraine à ses heures perdues un gamin victime de harcèlement (ce qui l'amuse beaucoup, surtout quand son protégé se pointe avec un double cocard). La réalisation frappe d'emblée par son enthousiasme, entre accélération du rythme, plans astucieux (le lavage du couteau ensanglanté filmé du fond de l'évier) et photographie nocturne parfois splendide. L'inspecteur nous promène dans les bas-fonds, barres HLM locales et petits appartements à demoiselles en location (un lien frappant avec le récent Mad Fate qui semble indiquer que cette industrie n'a pas évolué en 40 ans).

Bon, le récit est monté de manière bordélique mais cela renforce la côté galère de l'enquête. Dommage que le film s'embourbe après la révélation de l'identité du tueur qu'il faut pourtant réussir à inculper, quitte à employer des stratégies borderlines et surtout trop longuettes. La fin est également décevante par son caractère expédié. Arnaud Lanuque nous apprend en bonus que ce n'était pas celle souhaitée par Ronny Yu, son idée initiale étant jugée trop subversive. Julien Sévéon revient lui sur la bio et la filmo du réalisateur, pur autodidacte qui a vraiment appris sur le tas, son côté touche-à-tout et ses références cinéphiliques occidentales favorisées par ses études aux USA.

À retenir le plus beau placement produit Gilette lors d'un suicide par auto-égorgement et le doublage d'époque (sorti sous le titre La Justice d'un flic) à la francisation digne des Inconnus d'une ribambelle de gamins de 5 ans tous nommément cités (vive les Barnané, les Jean-François et les Claude).