88mn assez passionnantes, qui reviennent de manière chronologiques sur une vie hors du commun - de ses débuts dans un film des années 50, tendance dramatique. Sa carrière qui se poursuit dans des films plus risqués (elle était appelée "la Reine du lit"), ses succès dans la chanson -et puis à la rupture d'avec son mari producteur/acteur, un hiatus - et sa nouvelle carrière dans l'horreur où elle régna pendant plus de 10 ans.
Le documentaire révèle des pans entiers d'un système de production / diffusion qui m'était totalement inconnu. Egalement, met en avant les curiosités de Java - à savoir un mélange de religions et de races, comment la situation politique de l'ile a influé sur la production cinématographique. tant par les sujets que par la manière de les montrer. C'est là où le film prend une autre direction , englobant la situation de l'archipel et la carrière de l'actrice.
Ou aussi comment le film d'horreur est devenu un moyen d'expression des auteurs, et surtout, du fait du système de diffusion cinéma, comment le genre est devenu ultra-populaire au sein des populations non urbaines. Une idée de la géopolitique qui a influé sur le cinéma même.
Avec des interventions de producteurs, critiques et une jeune essayiste sur Suzzanna (avec l'explication du Z supplémentaire au fil des ans) qui montre à quel point l'impact va au delà des années 70/80.
ET il y a aussi cette curiosité de son second mari, de 23 ans son cadet, et toute la fin de la vie de l'actrice qui a été tragique. ce qui explique aussi l'aura mystique de Suzzanna - la plupart lui attribuant des pouvoirs paranormaux, à l'image de ses rôles. Plusieurs intervenants assurant qu'elle leur a apparu en fantôme après sa mort. Dont son second mari, ce qui est parfois assez perturbant dans sa manière de s'exprimer. Il explique assez bien que la perception occidentale aura beaucoup de mal à comprendre l'influence de la civilisation indonésienne, les croyances (il y a 44 entités maléfiques existantes, sans compter leurs variations), le surnaturel présent à chaque coin de rue. Et c'est vrai qu'il est délicat de pleinement croire ses dires.
En tous cas, cela m'a donné envie de voir d'autres films avec Suzzanna ( sa "Reine des Serpents" semble assez incroyable , surtout avec l'explication du maquilleur officiel de l'actrice, concernant sa coiffure de véritables serpents), plus encore avec la mystique qui règne autour d'elle.
88mn, 1.78:1, en version anglaise et indonésienne avec sta. le Blu ray est codé A.