
Un explorateur et sa fille partent à la recherche du mythique cimetière des éléphants, au coeur de l'Afrique mystérieuse. Au cours de leurs aventures, ils rencontrent un étrange homme blanc, vivant parmi les singes et semblant n'avoir jamais connu la compagnie des humains...
"Tarzan, l'homme singe" est LE grand Tarzan de l'Âge d'Or d'Hollywood, celui qui lance ce personnage mythique, déjà fort populaire au temps du muet, dans l'ère d'un cinéma parlant en plein essor. MGM en confie la réalisation à W.S. Van Dyke, qui a déjà fait ses preuves en matière d'aventures exotiques avec "Ombres blanches" et surtout "Trader Horn" sorti l'année précédente et largement tourné en Afrique. Ce tarzan est quant à lui tourné en Californie, recourant souvent à des plans filmés en Afrique, parfois sortis de "Trader Horn" semble-t-il. Cela ne signifie pas pour autant que "Tarzan, l'homme-singe" a été fait à l'économie. Les décors de jungle reconstitués aux Etats Unis, les scènes spectaculaires spécifiques au film sont nombreuses, mettant en particulier en scène d'efficaces interactions entre homme et animaux sauvages : un combat contre un lion et plusieurs moments avec des éléphants en particulier.
Le clou du métrage est à juste titre les scènes de séduction Jane - Tarzan, irrésistibles moments d'érotisme pré-code Hays, avec ses sous-entendus polissons et l'alchimie joueuse de ses deux vedettes, Johnny Weissmuller et Maureen O Hara. L'esprit pré-code, nous le ressentons aussi dans des péripéties violentes, avec des porteurs tombant dans le vide, dévorés par des crocodiles, etc... L'horreur culmine dans le final, dans un village peuplés de nains livrant leurs prisonniers à une sorte de gorille carnivore digne du bestiaire monstrueux Universal. Ce Tarzan, c'est aussi le son, le fameux cri de Tarzan inventé ici, et des multiples grognements d'animaux, ce métrage nous plongeant dans un vrai zoo cinématographique : gnous, lion, lionne, chimpanzé, zèbres, hippopotames, éléphants, jaguar...
Ce Tarzan étant à mi-chemin entre le temps du muet et celui de la maturité du parlant, le spectateur contemporain peut tiquer devant certains procédés un peu grossiers et répétitifs (accélérés, stock shots, rétroprojections). Et puis évidemment devant une vision de l'Afrique et un traitement des vrais animaux dans le cadre d'un tournage qui ne passeraient plus aujourd'hui au cinéma...
Cependant, la fougue, l'intensité, la générosité spectaculaire, le charisme de son couple mythique font de "Tarzan, l'homme singe" un grand classique du cinéma d'aventures sur la magie duquel le temps n'a que bien peu de prise...
Vu sur le coffret dvd français Warner ci-dessus, qui se trouve très facilement à un prix dérisoire au vu de son contenu. Copie 1.33 4/3, qui gratte pas mal (d'autant plus qu'il y a pas mal de plans truqués et de stock shots) ; mais vu l'âge, c'est acceptable. Bande son mono anglaise elle aussi assez stridente, mais rien de choquant pour un métrage de 1932...