Vu sur Prime (Japon).
Houlaaaa,ca envoit du lourd.
Base sur un roman de William Bradford Huie, entre autre journaliste et ecrivain sur (notamment) les mouvements civils aux USA, le film choisit une direction resolument "bis", mais aussi TRES confrontationnelle (un euphemisme(!) ).
N'ayant pas lu le bouquin de Huie, il est difficile d'affirmer a quel point roman et adaptation se recoupent ou s'eloignent l'un de l'autre, mais a l'arrivee le film semble nettement plus viser le circuit "grindhouse" que les pages "societe" des grands journaux.
En fait, vu l'etalage de violences en tous genres, l'on est pas loin du racollage pur et simple.

Viols, emasculation, lynchage, meurtres, executions et massacres tous teintes de racisme primaire, clair que le film ne fait pas dans la dentelle (un euphemisme(!) ).
Par contre, aussi vil que le film peut paraitre comme "divertissement", est-il pour autant a vouer aux gemonies? C'est la qu'il faut s'arreter, reprendre son souffle et y regarder a deux fois a mon hunble avis.
Si le recit enchaine les violences a tire-larigot, il se degage quand meme l'idee d'un cercle ou un viol entraine un meurtre qui entraine un autre meurtre au quel on repond par un autre viol, et ce, jusqu'a l'explosion de violences finale qui consumera la plupart du cast.
On se retrouve ainsi face a un ehchainement d'evenements ou les parties en presence (la communaute, le Klan et les blacks du coin--representes par un "vigilante" ethnique ne font que repondre a la violence par encore plus de violence dans une escalade sans fin), escalade qui les consumera donc (presque) tous et, on ne peut que s'en douter, laissera la communaute balafree a jamais.
ll est aussi interessant de noter que les partis en presence ont toute un representant; le chef local du Klan pour, bien sur, le KKK, le sheriff (Lee Marvin) pour la communaute et un proprietaire foncier (Richard Burton) pour l'aile progressive et l'aspiration aux changements d'un facon pacifique, ainsi qu'un "revolutionaire" violen.Si leurs fonctions repsectives sont a la base resp. noire, grise et blanche, leurs positions individuelles sont par contre unanimement "grises".
Ainsi, le chef du Klan et pour des raisons economiques et politiques (cad l'image du coin dans les medias nationaux) prefere que les Klanistes limitent leurs exactions pour ne rester que dans le "folklorique" (p.ex. croix brulee, etc), le sheriff etant le plus "gris", car essayant de maintenir un equilibre precaire et voue a l'echec a moyen-long terme entre les forces en presence et ne fait qu'accumuler les compromis, et ce, jusqu'aux plus innomables, tandis que le representant de l'avancee sociale se limite a surtout parler mais a n'agir que peu tandis que le revolutionnaire tire sur tout ce qui bouge.
Essentiellement, les trois representants ne sont que des "tigres de papier" et de par leurs compromis ne font que soit implicitement viser a / accessoirement maintenir un status quo impossible tandis que le revolutionnaire ne chercher que la violence en reponse a la violence, et ce, sans chercher a atteindre quoi que ce soit d'autre.
Ainsi, le Klan sont surtout de (dangereux) agites, les progressistes be beaux-parleurs et le sheriff / la societe regardent ailleurs. La recette est, bien sur, explosive au final et le coeur du recit semble surtout mettre les trois forces en presence les pieds au mur, tant leurs (in)actions ne font au final que laisser place aux elements les plus radicaux tant d'un cote (les Klanistes) que de l'autre (O.J. Simpson dans le role d'un "justicier" ethnique).
Apres, bon...il y a le message et (ahem), la facon de le transmettre.

La, le film n'y va pas de mains mortes

et on est TRES loin de Sidney Poitier dans In the Heat of the Night.
Cote casting, vu le cote du film resolument "bis", on a (quand meme) avec Cameron Mitchell (tres a sa place dans un produit de serie B), Linda Evans et surtout le duo Lee Marvin et, un tres mal caste, Richard Burton. Notons que si ces deux derniers etaient deja tres alcoholiques a l'epoque, et ce, au point de ne plus se rappeller avoir joue ensemble (dans le present film(!)

), Burton, lui a quand meme BEAUCOUP de mal a tenir sur ses quilles et on devine qu'il n'est guere plus qu'une eponge sacrement imbibee sur le tournage

. A ce titre, un grand moment de la prestation de Burton le fait se battre et demonter un Cameron Mitchell qui l'aide quand meme beaucoup, tellement Burton a du mal a tenir debout

.
Au final, le film est a mon sens plus qu'une simple addition de ses differentes composantes et est a voir avec plus de recul pour ce qu'il a a dire, mais bon, il n'en demeure pas moins eminemment criticable sur bien des aspects.
Un film bancal donc, mais un film neanmoins interessant. Egalement un film a reserver a un public sacrement averti.

En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.