Harriet Craig (Rosalind Russell) est obsédée par son statut social, les possessions matérielles dues à son rang et de la volonté de dominer toute le monde - son mari y compris. Jusqu'a être mêlée a une affaire de double meurtre.
Deuxième version de la pièce éponyme qui reçut lue Prix Pulitzer, il s'agit d'une curiosité puisque filmé par une des rares femmes réalisatrices américaine, sous contrat a la Columbia.
Elle changea quelque peu la vue misogyne de la pièce, qui prenait part pour le mari, pour étoffer la psychologie du personnage principal - et lui apporter une perspective autre.
un sujet récurrent chez Arzner, qui montra assez souvent la cote répressif du mariage hétérosexuel. Où l'homme peut croire a posséder entièrement une femme - et où la femme doit entrer en compétition pour les hommes - le reste étant jeté aux oubliettes.
le film se veut dynamique, sur 74 minutes, en faisant un festival pour Rosalind Russell, qui excelle dans un rôle difficile de femme sophistiquée, presque cruelle dans son approche de l'autre.
Malgré tout, le film s'avère statique, sans grand ressort. le drame qui s'installe manque d'épaisseur sur les motivations des personnages secondaires - et le budget étroit ne permet pas beaucoup de miracle d'un point de vue visuel, assez quelconque. les deux morts arrivent comme un cheveu sur la soupe, et se trouvent tout autant expédiées pour l'explication.
Les personnages les plus interessants demeurent les femmes, des servantes a la voisine, les plus riches en terme d'envergure. ne se cantonnant pas a de simples symboles ou silhouettes. une rareté.
Une vraie curiosité sur le traitement cependant, par la seule réalisatrice US a cette époque. Une trajectoire féminine hors du commun, à la fois pour la réalisatrice et son héroïne, dans un monde d'hommes.
Le film fit l'objet d'une troisième adaptation en 1950, mis a jour et taille sur mesure pour Joan Crawford. cette version s'avère bien meilleure.
le hasard fit que je vois d'abord la version de 1950, puis de voir celle-ci a la cineñatheque de Madrid (dans le cadre d'une cycle pour les 100 ans de la Columbia), dans une copie 35mm américaine étonnamment de bonne qualité. Pour un film qui a quasiment 90 ans, un miracle.