
La psychanalyste Ann Hecker ( Annabella Sciorra) voit Eve, l'une de ses patientes, adepte du bondage (Deborah Kara Unger) pendue dans sa galerie. Celle-ci a découvert que la jolie Dr sortait avec l'un de ses ex (Jamey Sheridan). Mais la patiente aussi pour un peintre adepte du sadisme (John Leguizamo), également patient du Dr Hecker, et suspecté de nombreuses agressiosn sur des anciennes amies. L'inspecteur Morgenstern (Antony laPaglia) suspecte le peintre, mais il semble que d'autres choses se dessinent dans les relations troubles du Dr.
Dans la vague de thrillers érotiques qui ont fait surface après le suspect de Basic instinct, Whispers in the dark fait figure d'outsider méconnu. En même temps, près de 20 ans après, il fait plus office de thriller hitchockien mâtiné de whodunit. Epicé de quelques scènes érotiques, entre bondage et rêveries nocturnes de la psychanalyste, troublée par les confessions d'Eve. Là où un film comme Color of Night tenait dans l'aspect érotique comme finalité, il s'agit plus ici d'un élément déclencheur que moteur; L'emphase est fait sur le suspense psychanalytique.
Alan Alda et Jill Claybuurgh interviennent de manière assez subtile comme les parents de substitution de Ann Hecker. Elle se confie à eux (Alda est son mentor et psychanalyste, jsutement), tout en se perdant dans une spirale psychologique qu'elle ne maitrise plus. Leguizamo offre un intéressant personnage borderline au bord d'exploser, voir la scène où il attache et commence à torturer Annabelle Sciorra, il est assez inquiétant.
Vu en salles en mai 1993, j'avais plutôt apprécié la construction du film, le jeu intelligent des acteurs principaux : surtout A. Sciorra que j'aime beaucoup et un Jamey Sheridan assez discret, ce qui faisait un habile changement dans le registre appuyé de certains machins comme Consenting Adults (quelle purge!), ou du jeu facile des intervenants dans Body Of Evidence, Disclosure ou autres pillages hitchockiens genre Final Analysis.
On pourra reprocher des rôles trop peu dessinés (le flic, par exemple). une mise en scène discrète, ne s'appuyant pas sur des effets faciles. Peut-être trop timorée, car le film ne génère que peu de tensions - hormis sur la fin dès la scène de l'aéroport. Ce n'était pas forcément le but, mais si la progression dramatique est régulière, il manque comme un petit quelque chose pour le rendre mémorable. Il y a par ailleurs une sublime photo de Michael Chapman (les scènes nocturnes et extérieur lors des vols d'avion au dessus de NYC sont des modèles de lumière)
Il s'agit par ailleurs du dernier film écrit et réalisé par Christopher Crowe, qui semble s'etre retiré du monde du ciné et de la télé depuis 2004?
Revu sur la laserdisc NTSC Paramount - 1.85:1 et dolby surround. Une copie de bonne facture, en fait, j'étais même assez surpris de la fixité des couleurs et du son "velouté", qui magnifiait par ailleurs la très belle partition de Thomas Newman.
NB : la photo ci-dessus était l'affiche originale sur le LD et le CD.