A force de vouloir trop retrancher, par peur de se confronter à des passages obligés (un baiser ou une scène d’amour par exemple) Jeff Nichols passe à côté de sa love story, pourtant au centre de son récit, et nous laisse sur le trottoir. Benny (Austin Butler) le rebel sans cause, est résumé à deux traits de caractère. Il en va de même pour bon nombre de personnages, qu’on aura du mal à saisir, faute d’en savoir plus sur leur vie en dehors du club de moto (et le pourquoi du besoin de ces échappées).
Reste une reconstitution superbe, une mise en scène dans un scope soigné et des acteurs magnifiques (Jodie Comer et le toujours très magnétique Tom Hardy bouffent l’écran). 8 ans après Midnight Special et Loving, Jeff Nichols (que j’admire - je considère Mud comme un chef d’oeuvre) revient en petite forme donc, avec un film à mi chemin entre son premier (Shotgun Stories) et une chronique Scorsesienne (Mean Streets, Les Affranchis…). Son moins bon film, malheureusement, mais tout de même recommandable, ne serait-ce que pour ses comédiens principaux (j’en pince pour Jodie, j’avoue).
Mention à Michael Shannon, complètement destroy, qui explique le « Trumpisme » avant l’heure (enfin si on veut).
The Bikeriders - Jeff Nichols (2024)
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Il y a un p'tit détail qui me chiffonne
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Re: The Bikeriders - Jeff Nichols (2024)
Je suis pas du tout d'accord sur le côté central de la love-story. Pour moi elle sert avant tout à avoir un point de vue extérieur et dépassionné, d'ailleurs Nichols choisit de ne pas montrer la passion du début de la relation, il filme la rencontre et passe directement dans le quotidien.
Je n'ai pas vu toute la filmo de Nichols, j'ai adoré Mud et Take Shelter, nettement moins Midnight Spécial, et celui-ci me semble à la fois très proche et différent des autres. Il garde une forme de singularité, sait prendre son temps sans ennuyer (mais le film est nettement plus découpé que ses précédents) et il abandonne les ambiances fantastiques pour adopter un point de vue presque anthropologique en montrant les bases d'une mini-société dont les fondements mêmes (code de conduite, autorité...) vont contribuer à la rendre incontrôlable. Bref, beaucoup aimé.
Je n'ai pas vu toute la filmo de Nichols, j'ai adoré Mud et Take Shelter, nettement moins Midnight Spécial, et celui-ci me semble à la fois très proche et différent des autres. Il garde une forme de singularité, sait prendre son temps sans ennuyer (mais le film est nettement plus découpé que ses précédents) et il abandonne les ambiances fantastiques pour adopter un point de vue presque anthropologique en montrant les bases d'une mini-société dont les fondements mêmes (code de conduite, autorité...) vont contribuer à la rendre incontrôlable. Bref, beaucoup aimé.
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Re: The Bikeriders - Jeff Nichols (2024)
pareil j'ai trouvé le film assez désincarné, les personnages restant des silhouettes, les enjeux du scénario peu captivants , du coup pas mal d'ennui, j'ai senti le temps passer...Machet a écrit : ven. juin 28, 2024 1:12 am A force de vouloir trop retrancher, par peur de se confronter à des passages obligés (un baiser ou une scène d’amour par exemple) Jeff Nichols passe à côté de sa love story, pourtant au centre de son récit, et nous laisse sur le trottoir. Benny (Austin Butler) le rebel sans cause, est résumé à deux traits de caractère. Il en va de même pour bon nombre de personnages, qu’on aura du mal à saisir, faute d’en savoir plus sur leur vie en dehors du club de moto (et le pourquoi du besoin de ces échappées).
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Re: The Bikeriders - Jeff Nichols (2024)
Après plusieurs semaines de lobbying obsessionnel en d'autres sujets (suivez mon regard fatigué...), des plans de bitume enfin traversés par d'intéressants personnages incarnés. L'amour et la mort, au cinéma, c'est ici, inattendus et inévitables. L'empathie et la gorge serrée en bout de course, les passions assouvies. Sans autre besoin.
Re: The Bikeriders - Jeff Nichols (2024)
Très bel hommage à une époque révolue. J'ai aimé ces personnages laissés sur le bord du chemin par la société. J'ai aimé cette vision de l'esprit de liberté qui s'estompe. Un conte nostalgique et désenchanté.
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Re: The Bikeriders - Jeff Nichols (2024)
Mouais... Pas convaincu pour ma part. On feuillette un joli livre d'images, mais il n'y a pas grand chose pour nous accrocher dans ce catalogue de bikers. Les acteurs sont bons et charismatiques, la reconstitution soignée, la BO chatoyante, mais ça ne raconte pas grand chose, on ne sait rien d'eux, on ne s'attache à personne... On suit ça sans ennui, mais sans passion non plus. Il y a parfois un côté "le club de bikers pour les Nuls" vu que tout reste en surface, convenu, sans surprise... Du coup, même les moments censés être marquants tombent un peu à l'eau (en plus de se voir venir à des km). L'impression que le sujet a juste été survolé, évoqué de loin, au lieu d'avoir été pris à bras le corps. Dommage...
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "