On a connu Umberto Lenzi, caché ici sous le pseudonyme de Humphrey Humbert, beaucoup plus inspiré par le passé. Celui qui jadis fut l'un des spécialistes du giallo érotique et autres polars musclés suivit dans les années 80 la mode du film d'horreur plutôt violent et réalise cette fois un petit film d'épouvante qui au final n'est pas plus mauvais qu'un autre.
Accumulant les poncifs du genre, Ghosthouse n'apporte rien au théme de la maison hantée mais il se laisse voir sans déplaisir.
Sur une trame plus que classique, une bande de jeunes emménagent dans une maison maudite où jadis une petite fille et son horrible poupée clown a été témoin du massacre de sa famille avant d'être elle même tuée et emmurée avec sa poupée, Lenzi parvient à donner à son film un certain intéret grâce à une agréable photographie d'une part mais aussi à de bons effets spéciaux qui réjouiront les amateurs de gore.
Outre les traditionnels portes qui battent, l'apparition de chiens noirs et autres visions ponctuées par la petite fille et son clown hideux, fausses peurs et sang coulant des robinets, on aura droit à un égorgement, quelques têtes massacrées à la serpe et autres armes, un cadavre dans une machine à laver jusqu'au final où des murs sortent des bras décharnés avant le maelstrom final et sa pluie de plumes.
Si on reste plutôt sage niveau sang, Ghosthouse arrivait à la fin d'une periode où le cinéma gore transalpin se mourrait et s'assagissait, tout ceci reste trés visuel et esthetiquement reussi.
La musique empruntée au Bloody Bird de Michele Soavi à laquelle on a rajouté cette entêtante comptine d'enfant aide à créer un certain climat de terreur que la présence de cette hideuse poupée vient renforcer.
Le film trouve bien ironiquement là son meilleur acteur, l'interprétation étant bien souvent assez quelconque ce qui est le lot de la plupart de ces séries d'horreur.
On retrouvera avec nostalgie le vétéran Donald O'Brien toujours aussi fou lors de la séquence pré-générique du massacre de la famille puis régulièrement tout au long du film, maniant trés bien la serpe.
A ses cotés, l'ex-lolita terrible et perverse du Bis italien, la toujours aussi vachaude Lara Wendel sortie des touche-zizis de La maladolescenza et des plans grosse touffe nubile de ses erotico-diableries.
Ni moins bonne ni plus mauvaise qu'une autre série à laquelle appartient Ghosthouse, le film de Lenzi, gentil artisan du film transalpin, demeure un petit plaisir qui fera le temps de quelques minutes regarder d'un oeil inquiet votre vieille radio amateur ou votre clown d'enfance!
Le corbeau cibiste qui adore qu'on lui chante des comptines!
