Bien des enquetes menees par les plus fins limiers de la police judiciaire s’arretent soudain devant l’impossible, incroyable, le surnaturel. C’est alors qu’intervient Guillaume Martin Paumier, chef de la brigade des malefices.
Sherlock Holmes de la feerie, Maigret de la sorcellerie modern, expert des sciences occultes, famillier de l’invisible, l’inspecteur Paumier ne refuse aucune des voies ouvertes sur l’inconnu.
Il a accepte d’ouvrir pour nous quelques dossiers, de nous faire participer a quelques-unes de ses etranges enquetes…Fin de citation.
La France, pays de Descartes, et dont la television (nationale) a toujours prefere se montrer cartesienne, a pourtant de-ci, de-la, laisse entrevoir des mondes plus “fantastiques”.
En effet, des creatifs, se sont longtemps battus dans les bureaux memes de la television francaise pour essayer d’arriver a faire passer leurs idees quant a la notion de “divertissement” sur les ondes etatiques.
Ainsi, lorsqu’on parle de gens tels Michel Subiela, convaincu et menant un combat dicte par la “foi”


Si le public a toujours embrasse des oeuvres non pas “interdites” (apres tout, elles sont passees en prime-time sur les chaines nationales), les “elites” de l’epoque les ont toujours tres mal percu.
A ce titre, la presente serie LBdM est un contre-exemple patente(!) de ce qui devrait paraitre comme impossible a la television si “cartesienne”; jouer le tout-va sur l’imagination, la feerie et le fantastique teinte de merveilleux.
Prenant la forme d’une serie d’enquetes effectuees par un bureau “specialise”, mais “officieux” des forces de police, la serie prefigure les enqueteurs du para-normal ou du sur-naturel (Aux Frontieres du Possible TV (1971), X-Files TV (1993) ) tellement populaire de nos jours.
Aux commandes de l’enquete, l’on retrouve le toujours souriant et savant es feerie; l’inspecteur Paumier (Leo Campion), flanque de son adjoint-disciple Albert (Marc Lamole), tous deux “supervises” (tellement peu) et en fait (trop) souvent mis en doute par l’inspecteur principal (Jacques Francois) et son fidele lieutenant; l’inspecteur Muselier (Jean-Claude Ballard).
Il est interessant de noter, qu’a l’instar de la direction de la television nationale—toujours dubitative, pour ne pas dire “mefiante” quant au fantastique, les superieurs / collegues de Paumier et Albert, n’en hesitent pourtant pas a faire appel aux “qualifications” de ces derniers pour resoudre l’insoluble (ou dans le cas de l’ORTF; divertir le public!). “Cartesien”, donc, mais pas psychorigide, donc.

Les personnages sont donc:
L’inspecteur Guillaume Martin Paumier: chef de la “Brigade des Malefices”, ouvert a tous, ainsi qu’a toutes les enquetes, aussi “etranges” qu’elles soient, il possede pour les approcher, un savoir encyclopedique en matiere de feerie, de surnaturel et de fantastique. Toujours souriant (et a l’aise) dans le bureau-capharnaum esoterique qui lui sert de bureau (“cadeau” de ses superieurs sans doutes

Albert: adjoint de l’inspecteur Paumier, il est le chainon-manquant entre un officer de police et un “disciple”. Toujours a l’avenant, et tout aussi ouvert, pret a recevoir conseil et enseignement de son “maitre”.
L’inspecteur principal: assez dubitative de Paumier et de son service, il n’en reste pas moins pret a faire appel aux services de ce dernier lorsque son experience se voit mise en defaut par l’impossible. Ayant tout du “fonctionnaire” grade et assermente, il n’en tient pas moins la securite de ses concitoyens a coeur et reste pret a risquer gros et donc…a miser sur Paumier. Pas psychorigide, donc
L’inspecteur Muselier: encore plus dubitatif quant a la Brigade des Malefices et a son apport a maintien de l’ordre que son superieur, il n’en reste pas moins un excellent “flic”, plus que rode et professionnel, et qui s’il renacle a suivre les ordres de son superieurs et de travailler avec Paumier…le fera. Pas psychorigide non plus.
Si le concept est on ne peut plus singulier, l’on peut constater que le casting est tres equilibre, et que si les occasions ne manqueraient pas (elles ne manquent pas, en fait) de donner aux “originaux” l’occasion de pratiquer la mise en boite des “cartesiens”, ceci n’arrive pas reellement, et tant la Brigade que les forces de police travaillent de concert, la premiere en offrant son “expertise” sur des sujets “rares “et “pointus”, les deuxiemes en procurant des services plus courus, mais importants (p.ex. logistique ou personnel) pour la resolution de l’enquete.
Une serie ou tous les personnages jouent plutot a niveau egal, et meme si des doutes subsistent, travaillent ensemble. Malheureusement un equilibre qui a tendance a s’etre emousse dans les versions ulterieures du concept…
La serie, n’ayant beneficie que d’une seule saison de six episodes (a duree variable), restera, et meme si le “format” perdurera et se developpera a l’avenir, comme (selon que) un veritable otni (objet televisuel non-identifie) ou une veritable farfeluosite assez inclassable, mais incroyablement attachante.
Attachante de par ses acteurs—a la tete desquels Leo Campion, chansonnier, regent de Pygologie du College de Pataphysique et Grand Maitre de la Confrerie des Chevaliers du Taste Fesses (non, cela ne s'invente pas: http://fr.wikipedia.org/wiki/Léo_Campion, dont la personalite a du fortement influencer la serie dans son concept et qui, visiblement, donne beaucoup de lui-meme dans le role de Paumier. Ceci ayant du egalement aider les autres acteurs a se fondre dans leurs roles respectifs, tout ce beau monde s’etant visiblement bien amuse a l’ecran.
Attachante egalement de par les sous-entendus dans les situations et dialogues, qui parviendront a tres vite se mettre en poche un public pas dupe de ce qu’on ne lui montre pas (allusions coquines incluses!

Melange assez improblabe de post-soixante-huitardisme assume matine de culture baba-cool (vraissemblablement quelque peu enfumee de substances peu licites

Une serie qui au final tranchera avec toute sa descendance, le tout doublee d’une “experience” des plus recommendables, donc.
La Brigade des Malefices: 4.5 / 5