Assassin(s) de Mathieu Kassovitz (1997)

[Superfly]

Ben perso je crois que la violence, les jeux vidéo violents peuvent avoir un impact sur des esprits faibles, sans éducation, malléables etc ... ce qui marchait sous le III Reich (la propagande nazi), ce qui marche dans la publicité (va acheter ce merveilleux beurre) ne marche plus de nos jours. C'est étonnant. Tout image a un impact sur nous.
Après depuis des années, la télé nous abruti et surtout depuis 10ans avec des jeux anodins, nous pousse les uns contre les autres. Il suffit de voir des trucs comme Un Diner presque parfait ou un simple repas entre des gens doit se transformer en compétition.
Kassovitz est juste en avance.
Il suffit de lire quelques articles sur la perception du sexe chez les jeunes de nos jours pour s’apercevoir des dégâts des images diffusées.

[Cosmodog]

Je suis d'accord. Sauf qu'un "esprit faible" n'est pas la norme. Le problème de "l'esprit faible", ben c'est qu'il est un "esprit faible", rien d'autre. Lorsqu'un gamin meurt en sautant d'un balcon après avoir vu Superman, personne ne demande qu'on interdise Superman. Lorsqu'un autre se suicide pour revivre comme dans "Le roi lion", personne ne demande qu'on interdise les films Disney. Lorsqu'un couple de tueurs se réfère à "Tueurs nés" d'Oliver Stone, c'est le scandale !! Faut interdire les films violents !!

Alors que certaines personnes influençables puissent l'être par des jeux ou films violents et que cela engendre des comportements violents, je le conçois bien, mais ça relève de l'exception (et heureusement d'ailleurs !). Sinon, tous les ados ou presque seraient des tueurs en puissance, de même que tous les forumeurs de Devildead !! La quasi totalité des gens ordinaires savent faire la part des choses, avoir un minimum de recul.

Il ne faut jamais penser aux "esprits faibles" dans le domaine de la création, parce que si tu fais tout en fonction de ça, tu nivelles vers la bas, tu asceptises tout, pour encore une fois la marginalité. On ne fait pas de l'art en fonction des cons. Tant pis pour eux.

Les émissions Tv de merde (téléréalité etc) renforcent l'individualisme, ça c'est sûr. ça ne fait pas pour autant des tueurs en puissance de tout un chacun. Tu ne deviens pas prêt à tuer ton prochain parce tu regardes Naguy ou les pubs pour les déodorants. A la limite, disons que Kassovitz exprime le fait ça te ramollit le cerveau et que cela te rend moins critique et conscient de la réalité des choses. Sauf que dans le film, Kasso l'acteur a beaucoup de mal à tuer, alors qu'il s'avilit de TV. Il y est entrainé par Serrault, ce n'est pas une déviance de sa part à la base. En revanche, Serrault, vu son âge, n'a pas eu de TV à dispo pour l'abrutir et en faire un tueur de sang-froid. D'où déjà contradiction et idées confuses, comme je le disais. Quand au petit jeune, OK, il joue à des jeux "Shoot en up" en plus et donc pour lui c'est naturel. Je ne crois pas cela pour la masse, donc c'est anecdotique et Kassovitz se plante et joue les réac (un peu comme le mouvement contre les rollistes y'a un dizaine d'années). Combien de centaines de millions de jeux de ce type vendus ?

En revanche, je crois tout à fait que la violence de la société, sociale, l'individualisme forcené rendent les individus plus violents. Là je suis d'accord, mais ce n'est pas ce que dit Kasso dans son film.

Et pour finir, je n'aime pas en général l'argument des "esprits faibles", l'argument classique de Télérama contre tout film un peu excessif. Déjà parce qu'on ne fait pas de l'art en fonction des cons, comme déjà dit, mais parce que ce type de critique sous-entend que tu te situes au-dessus de la mélée, un esprit fort en somme, et que la condescendance n'a pas sa place dans le débat et m'énerve au plus haut point. Impossible par exemple pour moi d'aimer "Funny Games", car c'est exactement ce que fait Haneke avec ce film pédant.

[arioch]

Il est clair qu'à une période, il était mal vu de jouer aux jeux de rôles. Il y avait eu des émissions à la télévision pour nous expliquer que c'était "mal". A ce moment là, tout le monde se branlait des jeux vidéo qui était jugés comme un truc de gamin. Et puis les mêmes psychologues sont venus à la télévision pour nous dire que le jeu vidéo, c'était "mal". Dans le même temps, j'écoutais du Hard Rock et, ça aussi, c'était "mal". Je cumule les tares, je devrais être un serial killer suicidaire mais j'ai mal tourné et je ne le suis pas devenu. Rappelons que déjà dans les années 50, le cinéma d'horreur, c'était "mal", tout comme la bande dessinée.

En fait, le gros du problème, c'est surtout l'encadrement d'une personne. Sauf qu'en général, il est plus facile d'accuser n'importe quoi d'autres plutôt que la famille. Il y a quelques années, un mec roule dans une bagnole de sport à une vitesse infernale, pas loin de chez moi, sur le couloir de bus et renverse une mère et ses enfants. Sa défense ? Il avait regardé un rally automobile à la télévision. C'est inepte de sortir une telle connerie mais cela donne une explication.

Autre truc qui me gêne, le fait qu'aujourd'hui, pas mal de monde semble trouver bien les films qui ont des messages moralement répréhensibles ou bien doté d'une violence gratuite parce que c'est transgressif. Et fustiger un cinéma qui va véhiculer des valeurs morales. Alors, elles sont peut être concon ces valeurs morales mais elles sont bien meilleures, à mon sens, que leur contraire. Mon dieu, je suis réac !

[Machet]

Je suis d'accord. Ils se sont plantés. En fait, si on gomme tout ce qui est relatif à la télévision (de toute façon beaucoup trop appuyé), on obtient un film intéressant sur deux gamins paumés qui se trouvent un père. La mise en scène étant l'une des plus belle de son réalisateur, cela aurait donné un bon film..., qu'il n'est pas en l'état, parasité par un vieux gros message à la con passablement hypocrite.

[dario carpenter]

En revanche, je crois tout à fait que la violence de la société, sociale, l'individualisme forcené rendent les individus plus violents. Là je suis d'accord, mais ce n'est pas ce que dit Kasso dans son film.

voir des films violents et jouer à des jeux de bastons nous tranforme en tueurs insensibles. Ce que je ne crois pas. Ce que je qualifie de réac.

Je n'ai pas l'impression que c'est à cause de ce qu'ils regardent que les jeunes du film deviennent des tueurs, à mon sens c'est plus la solitude, cette violence de la société justement qui les pousse à à ces extrêmités:
pas d'horizon professionnel, pas de famille ( père absent ou Mr Wagner son substitut qui renie Kassovitz et congédie le jeune), l'exclusion fatale du collège à la fin, etc

[dario carpenter]

Le making of:

https://vimeo.com/135030579

[Chris]

Merci pour le making of
Petite question : ce making of est-il présent sur le DVD ?

[dario carpenter]

Podcast consacré au film:

https://www.podcastics.com/podcast/epis ... 97-303191/

[Machet]

Quand ils veulent pour le bluray ! En 2027 pour les 30 ans du film ?

[dario carpenter]

En attendant l'équipe du film revient sur ASSASSIN(S) pour Première:

https://www.premiere.fr/Cinema/Oral-sto ... -Kassovitz

[Machet]

Merci.

[Superwonderscope]

Interview intéressante mais au bout du compte je me dis… qui va bien pouvoir acheter ça?
Le film est oublié de beaucoup (presque tout le monde?) hormis par une poignée de fans. Donc entre les ayants droits, l’éventuelle sortie dans une collection quelconque histoire de faire la claque, (ou une mega aide à la diffusion par le CNc) je ne vois vraiment pas comment ça peut sortir - et fonctionner. Si oui tant mieux, mais j’ai des doutes sur la faisabilité et le succès de l’entreprise.
Du film, je n’en ai quasiment aucun souvenir. Hormis le fait que j’avais envie de l’aimer et que je suis ressorti de là circonspect et que je  m’étais bien fait chier.

[dario carpenter]

Interview intéressante mais au bout du compte je me dis… qui va bien pouvoir acheter ça?

L'interview date de 2017, donc ça répond peut-être à ta question!

Bon Guillermo Del Toro l'a mis dans sa liste des films "oubliés" à redécouvrir, donc peut-être qu'il achètera ce Blu Ray s'il sort un jour!:

https://letterboxd.com/ben_macdonald/li ... il/page/2/

Vilified after La Haine, This unflinching, soul-crunching tale of brutality is horribly relevant.

Pour ma part je serais curieux de voir en bonus de l'édition HD -si elle sort un jour- la conférence de presse cannoise apparemment houleuse de l'époque, avec les journalistes agressifs et l'emportement de Serrault.. plus sérieusement, un commentaire audio de Kassovitz, son producteur, son co scénariste et son directeur de la photo serait le bienvenu.

Du film, je n’en ai quasiment aucun souvenir. Hormis le fait que j’avais envie de l’aimer et que je suis ressorti de là circonspect et que je  m’étais bien fait chier.

ah moi je me souviens que tu avais dit que c'était "pas mal"...enfin "pas mal" peut-être en comparaison des "Rivières pourpres"!

Vu à sa sortie.
J'ai pas compté, mais pas mal de personnes du public ont mis les voiles pas bien longtemps après le début...

J'ai personnellement été tétanisé tout le long, m'étant gravement identifié au personnage joué par Kassovitz.
Un grand choc.

Je le revois de temps en temps (le DVD se trouve pour pas cher du tout...), c'est clairement très bien foutu au niveau réal , la BO, Burwell et le reste ("c'est un cauchemar, un cauchemar sans fin, un cauchemar où les gens se shootent pour un rien...") est absolument superbe.

A la revoyure, le propos peut paraitre maladroit. Mais finalement, je crois que même si les sabots sont un peu gros, la démonstration possède un fond de vérité, sur le débat, si délicat, à propos de la violence montrée/réelle et de leurs rapports. Clairement ce que veut dire Kassovitz est réac, mais dans le bon sens du terme selon moi (réac= qui fait réagir).

J'attends avec impatience le nouveau montage plus nerveux annoncé.

Pareil, en salle à l'époque j'y avais été à reculons à cause du scandale cannois et de l'interdiction aux moins de 16 ans, donc peut-être que mes attentes étaient basses (et je n'avais pas vu non plus "La haine") mais le film m'avait impressionné par son atmosphère lancinante et triste, sa réalisation, sa direction d'acteurs, sa bande-son. Un film difficile, peu aimable, un peu brouillon certes mais un film étrange, intéressant dans ses divers thèmes et finalement singulier dans la production française à l'époque, et qui mériterait donc une belle édition 2K/4K!

[Atomu]

Revu 27 après. J'avais bien apprécié lors de sa sortie ciné malgré quelques défauts : naïveté du propos et un peu trop long.
Mais les qualités sont bien présentes : Michel Serrault est formidable, l'ambiance dépressive et mortifère est palpable. Et j'aime beaucoup aussi cet environnement réaliste de cette France des pavillons et des quartiers "difficiles".

[dario carpenter]

Mathieu Kassovitz revient sur le film, à partir de 17 minutes dans la vidéo:

https://www.youtube.com/watch?v=7jKuvNN ... annel=Brut