Suite à une lettre reçue d'un vieil ami aristocrate, Guillaume de Saint Lambert, Jean Duprey part donc avec sa fiancée pour le château où il demeure pour découvrir que Guillaume se meurt, emporté par une étrange maladie que subit sa famille depuis plusieurs génèrations.
Dés lors, La nuit des damnés va distiller une ambiance assez particulière, envoûtante et inquiètante à la fois.
Le film est à la croisée du film gothique traditionnel avec son château, ses pièces feutrées aux lourdes tentures éclairées aux bougies, ses nuits d'orage et du film de satanisme propre aux années 70, son coté psychédelique, ses fumigènes multicolores et ses orgies sexuelles

L'interet du film repose avant tout sur son atmosphère. Admirablement photographié, Ratti joue avec les couleurs, les ombres, son décor macabre.
Son château semble alors prendre vie, posséder une âme, une âme diabolique. Sous les yeux de la pauvre héroine, envoûtée, les tableaux paraissent s'animer, les rideaux s'agitent tels des fantômes dans une tempête, les armures se font menaçantes et les nombreuses statues semblent s'animer comme une kyrielle d'êtres inquiètants guettant dans les replis des rideaux comme de terribles gardiennes de secrets.
Les violons grincent, les choeurs se font stridents, l'orage gronde, Ratti connait les rouages du gothique italien et réussit un petit tour de force esthétique et ambiant.
L'aspect satanique s'inscrit quant à lui dans le courant en vogue dans le genre en ce début de décennie. Couleurs psychédeliques et fumigènes abondants, prêtresse sexy et encapée de noir, sacrifices sur autel, La nuit des damnés s'attarde alors sur de longues scènes saphiques entre les incubes de la prêtresse et les futures sacrifiées.
Du sexe assez osé pour l'époque, uniquement lesbien sur lequel Ratti insiste longuement, trop peut être, la longueur et le coté répétitif venant casser quelque peu le rythme déjà un peu bancal du film.
Pour le reste, on assiste à une enquête poussive menée sur les deux sacrifices commis, enquête qui emmenera à découvrir le secret de famille des Saint Lambert.
Voilà le point faible de cette nuit des damnés, l'enquête survole, tout semble être téléphoné, aucun véritable suspens, Ratti abat ses cartes trop rapidement, l'enquête étant digne d'un Sherlock Holmes du pauvre en culottes courtes- le pire la decouverte de l'anagrmme de la sorcière digne d'un cours preparatoire

La fin n'apporte aucune surprise, la prêtresse immortelle perdra sa jeunesse eternelle et redeviendra une horrible sorcière fripée aux nez crochu, tres bel effet réalisé image par image, et le château finira en flammes!
Oeuvre étrange, La nuit des damnés se laisse donc regarder sans déplaisir aucun malgré ce deséquilibre scénaristique qui peut ennuyer et la maigreur de l'histoire.
Mais ce mélange de sexe, de satanisme et de gothique saura plaire aux amateurs qui ne resteront pas indifferent aux charmes de ce film... et des heroines.
On y retrouve Pierre Brice, protagoniste du Moulin des supplices et en prêtresse sombre, la féline et Angela De Leo vue ds Juliette de sade et Roma de Fellini.