Vu sur Prime (Japon).
Un tres bon Hui! Mieux que The Contract (1978) et pas loin du niveau de The Private Eyes (1976).
Si avec The Contract j'avais l'impression de voir la periode de films a critique sociale de Pierre Richard (pas le personnage de Pierrot lunaire, je parle du contexte social de certains films de Richard), ici je vois beaucoup le personnage de Louis DeFunes. Pas dans une sens de colere hysterique, mais dans le sens du personnage fort avec les faibles et faible avec les forts, mesquin et malmenant ses troupes tout en montant en epingle ses "reussites" quitte a un peu malmener--decidemment--la verite
.Hui semble assez bien connaitre le cinema comique etranger, francais par exemple, mais aussi l'humour des Pythons qui ne semble jamais vraiment etre loin tant dans son cote "vache" ou "pince-sans-rire (deadpan en anglais)", voire absurde.
Hui retravaille ainsi le tout en mode "social" couleur locale hong-kongeaise. Je ne connais pas assez le comique social italien, mais pense qu'il aurait aussi pu etre mis a contribution tant Hui et ses freres (dans la vie) et collegues/trouffions, pour ne pas dire souffre-douleurs (a l'ecran) se font des vacheries (Sam et Ricky) pour monter dans la hierarchie ou pour y rester au sommet (pour Michael). Pas etonnant que Hui s'est ainsi trouve un public dans les classes ouvrieres de Hong-Kongs qui, tout comme les personnages de ses films, se prend a rever de lendemains meilleurs en regardant le ciel a travers les grilles des egouts.
Des gags varies, avec pas mal de gags qui assaillent les zigomates sortant de nulle part, de situation "henaurmes" font passer un excellent moment en compagnie de cette troupe de bras-casses de la securite.
Bref, tres recommande aux amateurs donc.
Ajout: A me re-lire j'ai un peu l'impression que je fais peut-etre passer Hui pour un moine copiste ou un real/scenariste qui vit de ses citations. Non, loin de la.
je pense que Hui connait ses "classiques", que ce soit la critique sociale de Pierre Richard, le personnage authoritaire de DeFunes, l'humour absurde des Pythons, l'humour pince-sans-rire britannique, la comedie sociale all'italianna ou--je viens de m'en rendre compte avec la scene du repas--l'humour bon enfant de Bud et Terrence, mais il parvient a en tirer la quintessence qui fait que ca "marche", qui fait que malgre la brutalite (ou a cause de la brutalite) du recit on rit chez Richard, que malgre le cote mesquin et histrionique de DeFunes on ne parvient pas a le detester, que l'absurde ou le pince-sans-rire se fond bien dans le contexte hong-kongeais, de meme que la comedie sociale italienne ou le cote affectueux, voire un peu poetique de Bud et Terrence.
En y repensant, et c'est sans doute a cause des uniformes, Michael, Sam et Ricky en bras casses a "badge" (de societe de gardiennage s'entend, hein) on meme un cote Keystone Cops hong-kongeais qui passe tres bien le cap de la declination culturelle.