Je remonte ce thread car j'ai regardé le troisième volet récemment (la tanière de la bête donc) et j'ai pris une méchante claque
Le point de départ du film, qui est le plus racoleur des trois, n'est vraiement pas représentatif de ce qui va suivre. Le film est le plus abstrait des trois premiers, le rythme est également plus posé, laissant l'intrigue quelque peu en suspens. Par contre, le film regorge de plans magnifique et d'idées de mise en scène totalement folles et poétiques. J'ai cru comprendre que la Toei avait moyennement apprécié le résultat et c'est pourquoi le quatrième opus n'a pas été tourné par Ito (une catastrophe soit dit en passant).
J'avais déjà acheté à l'époque les deux premiers volets de la série des Sasori et j'ai pris le coffret rien que pour le troisième volet. Je vais zapper les deux autres métrages sans Kaji Meiko par contre Je suis très content de mon achat mais j'aimerais quand même noter : la qualité de la copie du premier est inférieure à celle proposée par le DVD HK Video aujourd'hui épuisé. Par contre, le second est meilleure, surtout la compression.
"Suicides, assassinations, mad bombers, Mafia hitmen, automobile smash-ups: The Death Hour. A great Sunday night show for the whole family. It'd wipe that fuckin' Disney right off the air."
faudrait retrouver une intro de jean-pierre dionnet de cinema de quartier c+ quand ils ont diffusé 701, je présume qu'il a du faire un topo du réalisateur
La Femme Scorpion, ou pourquoi j'adore le cinéma bis japonais des 70's. A partir d'un canevas d'exploitation rodé, le film de prison de femmes (ou WIP), dont il respecte le cahier des charges crapoteux (nudité féminine, violence, sadisme des gardiens, saphisme, évasion), Shun'ya Ito laisse libre cours à sa puissance créatrice avec le côté pop du manga adapté, des éclairages expressionnistes et des scènes fantasmagoriques (l'affrontement sous la douche) qui le sortent immédiatement de la simple itération de ce genre cinématographique. Il en assume d'ailleurs la violence en la décuplant, dépeint la tyrannie absurde de jusqu'au boutisme de l'administration pénitentiaire, montre les rapports de force constants entre les groupes sociaux et au sein de ceux-ci, fait des parallèles étonnants entre le drapeau japonais et la perte de virginité, et, sans être féministe, prouve une conscience aiguë des dynamiques patriarcales en dépeignant une femme victime des hommes et des systèmes institutionnels de domination organisés par ceux-ci.
La résistance de son héroïne à l'oppression leur est d'ailleurs insupportable et tous s'associent pour tenter de la briser. Mais tel le numéro 6 du Village, c'est un personnage qui s'affirme et se construit dans l'adversité, roc inaltérable de volonté et de résilience, prête à souffrir tous les supplices pour atteindre son objectif : la vengeance envers un homme, envers les hommes. Dans le rôle de Nami/Sasori, l'iconique Meiko Kaji qui grave là sa légende : qui mieux qu'elle pour incarner cette puissance dans un simple regard si perforant ? Si Shun'ya Ito apporte un savoir-faire technique indispensable, c'est bien le charisme magnétique de Kaji, et sa voix avec le désormais célèbre titre Urami Bushi, qui amène la Femme Scorpion au firmament du genre.
Je me faisais la remarque que refaire un même film de nos jours entrainerait sans doute une levée de bouclier de tous nos réactionnaires (quelle attaque insupportable contre le drapeau et nos valeurs !), voire un dépôt de plainte du ministre de la Justice.