Le jour où la terre prit feu - Val Guest - 1961

Science-Fiction, Horreur, Epouvante, Merveilleux, Heroic Fantasy et tout le toutim du Fantastique !

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
bluesoul
Messages : 5135
Enregistré le : sam. sept. 27, 2008 4:09 pm
Localisation : Tokyo dans les annees 70s, baby! Yeah!

The Day the Earth caught Fire (1961) – Val Guest

Message par bluesoul »

Dans un Londres calcine par un soleil et embrase par une chaleur infernale, un homme erre dans les rues ravagees alors que des haut-parleurs essaiment des messages alarmants. Journaliste, il parvient a joindre son journal par telephone, et commence a dicter son article. La fin du monde a commence il y a exactement 90 jours...

Val Guest aime le film de genre, et aussi la science-fiction et cela se sait. Realisateur de films films comme The Quatermass Xperiment (1955), Quatermass 2 (1957) et The Abominable Snowman (1957), une grande partie de sa carriere a ete vouee a procurer des frissons science-fictionnels et autres aux spectateurs des salles obscures.

TDtEcF fait partie de ces films de fin du monde immediatement reconnaissables de par leurs titres “sensationnalistes”.

La, ou il se differencie de ses « congeneres » est dans son style de narration. En effet, et contrairement a beaucoup de films qui epousent le point de vue gouvernemental / militaire ou scientifique du desastre, donc un point de vue directement « implique » dans la creation(!) ou l’empechement(!) de la catastrophe-titre (voire les deux(!) ), TdtEcFsuivra le deroulement de la catastrophe de son debut a sa « conclusion » (quelle qu’elle soit) a travers les yeux de journalistes. Le recit suivra ainsi la constatation des « symptomes » annonciateurs du desastre, l’identification de ce dernier, son amplification, jusqu’a son epilogue...

Ce traitement, meme si original, et peu (re-)utilise depuis, risque d’etre neanmoins deconcertant pour le fantasticophile amateur de films catastrophes, et pour le spectateur lambda, car a l’arrivee, quelle que soit la nature des « manchettes » (science-fictionnelles ou non) de nos journalistes-heros, l’implication du spectateur est tres limitee, tout autant que peut l’etre celle d’un lecteur de quotidien d’ailleurs, car “subissant” l’information, plus que la “vivant”.

Le traitement est egalement peu « sensationnaliste » et tout en retenue. S’il y a des scenes de meteo devenue folle et de ravages climatiques, celles-ci restent sobres car recyclant souvent des images d’actualites de l’epoque. Leur inclusion judicieuse apporte a ce titre un certain cachet “realiste” (et pour cause).

D’autres scenes, telles le brouillard ou la tempete qui ravagent Londres ont malgre une tres belle utilisation de maquettes ont perdu de leur impact sur un public moderne. Par contre, les scenes (les seules en “couleurs” d’ailleurs) d’ouverture et de cloture du metrage, ainsi que les scenes montrant la penurie et la rationalisation de l’eau, les regroupements du public sur des places publiques pour les annonces officielles, la Tamise asechee et les orgies « aquatiques » apres l’annonce de la fin du monde programmee restent plus qu’impressionantes et contrebalancent le traitement tres (trop?) « humain » de la catastrophe, qui malgre son excellente interpretation s’apparente quand meme parfois a du melo (ici, pas a prendre au sens negatif du terme) sur un arriere-fond « apocalyptique ».

Mais, ces details ne nuisent pas a l’ensemble, tant le talent et la matrise de Val Guest eclatent a chaque instant du recit, tant dans le traitement a niveau « humain » que « spectaculaire » de son sujet, et les scenes d’ouverture et de cloture restent ainsi longtemps en memoire...

A noter aussi, le traitement "realiste" du metier de journaliste, souvent "denature", car trop romance ou galvaude, et qui ici, trouve toute sa justesse grace a d'excellents interpretes et un scripte solide.

A l’arrivee, et meme si le sujet se rapproche enorment d’un certain episode de La Quatrieme Dimension, la duree du metrage et son approche originale permettent une mise en scene toute en gravite et « realiste » de son sujet, le tout--encore une fois--excellement servi par son casting, Janet Munro, Edward Judd et surtout, Leo McKern en tete. A noter aussi l’exploitation judicieuse du contexte de nuclearisation de l’epoque, qui sans aucune demagogie se permet une critique des messages « officiels » et de la politique de l’epoque. L’un dans l’autre, un « classique » qui a malheureusement tendance a se faire oublier dans le genre souvent domine par des films plus “eclatants”, et qui a une epoque ou dereglements climatiques et penuries d’eau dans de vastes regions se font ressentir, merite d’etre revu et medite.

A voir, car loin de generer l’ennui, plutot un enrichissement intelligent du cinema de fin-du-monde.

The Day the Earth caught Fire : 4.5 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
DPG
Messages : 5461
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 1:03 pm
Localisation : Higher, toujours ailleurs

Le jour où la terre prit feu - Val Guest - 1961

Message par DPG »

Les États-Unis et l'URSS réalisent simultanément un puissant essai nucléaire dans le cercle arctique. Des séismes et des phénomènes climatiques inhabituels se produisent alors.

Sorti récemment dans la collec Make My Day, un sympathique film d'anticipation apocalyptique signé Val Guest, vieux routier du cinéma de genre british, notamment real de deux épisodes de "Quatermass" pour la Hammer. C'est dans cette veine de SF "scientifique" et réaliste qu'on se replonge ici. Le ton adopté est très sérieux, on suit les évènements à travers le quotidien d'un journal, et la multitude de détails de ce petit monde nous permet de nous immerger à merveille et de rendre crédible toute la progression. Ici, pas de révélation fracassante à chaque coin de rue, mais une enquête minutieuse, des petits détails qui s'agencent petit à petit, et un récit qui prend son temps pour avancer, doucement mais surement, vers une situation inéluctable. Un joli soin est apporté à ces personnages, tout le monde existe, du petit stagiaire au collègue bougon, du redac chef tout puissant au journaliste sur le déclin, cela participe grandement à la réussite du film, tout autant que son argument fantastique. Mais pr le reste, la partie SF existe et fonctionne bien. Pas mal de stock shots, des jolis matte painting, toute une patine "à l'ancienne" qui garde aujourd'hui encore beaucoup de charme. Un joli scope N&B usant parfois de teintes sépias, une ambiance rétro qui sait se montrer inquiétante, mais surtout, un film qui reste grandement d'actualité. Entre préoccupations écologiques, réchauffement climatique, secrets d'état, tout reste très moderne, et même le côté "guerre froide" a repris du poil de la bête au vu de l'actualité. Bref, une belle découverte, joli film de SF, sérieux et prenant, bien emballé, efficace, à voir !

Le BR en lui même offre une copie de toute beauté ! Côté bonus, une petite présentation de Thoret, simple mais efficace (à voir de préférence après visionnage pr éviter les spoilers). Une itv de 30 de Philippe Rouyer, pas inintéressante, mais un peu longue pr ce qu'il a à dire. Des intéressantes remise en contexte historique, mais pas mal de descriptions un peu plan plan de ce que le film nous raconte...

Le film est en double programme avec "Le cirque des horreurs" de Sidney Hayers

Image
Image
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
Manolito
Site Admin
Messages : 21654
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 2:17 am

Re: Le jour où la terre prit feu - Val Guest - 1961

Message par Manolito »

Une jolie perle du catalogue Studiocanal effectivement, film-catastrophe à l'écriture soignée, à l'ambiance londonienne charmante, mais aussi au propos catastrophe d'une actualité littéralement brûlante ! Une ambiance apocalyptique certes limitée par un budget restreint, mais néanmoins un film sympathique et un peu méconnu de la SF british à découvrir.

Vu sur Mycanal.
Superwonderscope
DeVilDead Team
Messages : 21551
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 9:09 am
Localisation : Pyun City

Re: Le jour où la terre prit feu - Val Guest - 1961

Message par Superwonderscope »

redécouvert sur le Blu Ray de toute beauté de chez Kino Lorber, en compagnie d'un tres bon commentaire audio de Val Guest et un autre que je n'ai pas encore écouté.

également avec 3 films annonce (le film titre, The Earth Dies Screaming et Quatermass Xperiment), 4 sports TV du film et 4 spots radios.

Par contre, comme je n'ai pas le disque français, le ratio n'est pas du 2.35:1 ou du 2.39:1, mais beaucoup plus proche d'un 2.25:1. BFI a fournit le master a KL, et comme je n'ai pas non plus le disque anglais, aucun element de comparaison. le filma été tourne en DyaiiScope, après recherche, le procédé français qui avait quelques soucis d'image déformée sur les bords. ceci expliquant cela?

Encore plus aujourd'hui avec les feux dévastateurs qui ravagent l'Espagne, le Portugal et la France pour ne citer que l'Europe, le film fait office de précurseur dans le domaine du dérèglement climatique. Tornades, pluies diluviennes, tremblement de terres, feux de foret infernaux, tout est deja présent, y compris la notion inexistante de lanceur d'alerte dans le personnage de Janet Munro.

Ce qui étonne est en effet un traitement anti-hollywoodien au possible. Plus un drame mai avec des persoannges avec de la vraie chair autour. Edward Judd en papa divorcé a l'agonie de ne pouvoir passer du temps avec son fils existe vraiment a 'écran, pas un pale avatar de la SF US des années 50.
Janet Munro offre elle un personnage indépendant, sachant ce qu'elle veut - sans se laisser dicter par quiconque. Avec un timide érotisme qi pointe le bout de la poitrine. Tres en avance sur sont temps a beaucoup d'égards.

Le scope de Val Guest est ample et offre de belles images de catastrophes en tous genres; certes, pas mal d'images d'archives - qui sont ensuite recrées en studio pour faire le lien -, un travail assez important sur les mattes paintings (par le grand Les Bowie), les miniatures, et un melange d'effets optiques avec des stocks shots et des lieux reels de Londres. Un travail complexe que Val Guest a delibermeent choisi de montrer peu, mais qui donne quelques images chocs bienvenues. L'utilisation combinée de ces techniques a donné au film une certaine dimension documentaire, traduisant efficacement la menace croissante qui pèse sur la planète en la présentant comme une réalité plausible et imminente plutôt que de s'appuyer sur des effets spéciaux ouvertement fantastiques. Ces effets ont été conçus pour être subtils et efficaces, offrant un contexte visuel au déroulement de l'histoire et à la découverte scientifique de la situation critique du monde.

Hormis un montage expert extrêmement fluide, autre point de réussite : les dialogues et l'écriture. Ils sont fins, tranchants et délivrés sur un jeu de reparties frénétiques. inhabituel pour un film de cette trempe. Les it que Val Guest soit un ancien journaliste n'est pas étranger a la salle de news décrite. le film bat a plate couture les Hommes du president sur le frénésie d'une salle de presse, 14 ans auparavant, et dans un tout autre contexte. Le film remporta le Bafta du meilleur scenario en 1962.


Le film est sorti en Belgique sous le titre le <jour ou la terre brulera, et fut également distribue dans le Nord de la France uniquement fin mars 1963. Il est reste inédit sur l'ensemble de notre territoire.

Une excellente réussite, qui se bonifie avec le temps. Et terriblement prémonitoire.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Répondre