La malédiction / Roc ou la malédiction - Daniel Wronecki (1973)

[Superwonderscope]

Cevennes, XIXe siècle. Un étranger nomme Roc (Claude Titre) arrive dans un village recule, se prétendant maréchal ferrant. Celui du village se suicide au meme moment et moyennant argent, le nouveau rachete tout à la veuve. Et se met a dos le village qui le prennent pour un sorcier.

Adapte de la nouvelle Le Diable en sabots de Claude Seignolle, un spécialiste du folklore local et croyances des campagnes, donne un telefilm assez curieux.

Format court, tout petit budget, tournage en decors reels dans un petit village du Gard. Ca commence par une scene assez dure avec un cheval - honnetement je ne m'y attendais pas - a qui le maréchal coupe brutalement la queue et la cautérise au tison. Brutal. Reel ou pas, c'est terrible a voir.

la suite est plus dans le ton des telefilms francais 70's. jeu théâtral un peu poussé, dialogues ampoulés et camera assez sur pied, tres peu de mouvements. C'est rugueux, ambiance pauvre campagne, decors pauvrets et manipulation de la masse des paysans par une guérisseuse qui voit son business lui échapper.

Claude Titre est hyper imposant en mystérieux étranger, c'est largement lui le meilleur de l'ensemble. Peu de dialogues, mais une presence magnétique- Ils semble posséder aussi des dons de guérisons (dont il refuse de se faire payer), connaissances mécaniques qui font accourir plusieurs personnes au village. La jeune femme pointée du doigt comme idiote, nommee Benette, change de comportement a son contact.

Il reste un conte sur la peur de l'autre, le refus de voir un étranger s'intégrer dans un village (quelque chose d bien present encore dans les campagnes françaises, l'ayant vécu a plusieurs reprises) mais surtout de le voir faire mieux que tous, A moins qu'il ne posse des pouvoirs, puisque, coincidence ou pas, tout semble changer a son arrivée.

La copie sur la chaine Madelen de l'INA est tres laide , a la definition hasardeuse. C'est assez statique, convenu dans le style, quelque peu surdoué - mais avec une violence eruptive finale bizarre pour l'époque. Pas une réussite, mais suffisamment étrange.

Le générique indique La malédiction, mais il est aussi connu sous le titre de "Roc ou la Malédiction".

Ajout :

le récit a été adapte de nouveau en 1996 par la television belge, remplaçant le maréchal ferrant par un atelier de mécanique auto - et la guérisseuse revêche interprétée par Annie Cordy.