Massacre at Central High / Les baskets se déchainent - René Daalder (1976)

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Massacre at Central High / Les baskets se déchainent - René Daalder (1976)

Message par Superwonderscope »

Sorti chez nous sous le titre de Les baskets se déchainent (pour surfer sur le succès de Lache-moi les baskets?), le film assez rare sort en Blu ray en 2016:

http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=9724
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Superwonderscope
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Re: Massacre at Central High - René Daalder (1976)

Message par Superwonderscope »

Curieux que ce film n'ait pa plus de résonance que cela. Le titre promet un proto slasher, mais ca n'est pas du tout ce que le film est. Encore moins avec son titre francais idiot.
le film passa totalement inaperçu a sa premiere sortie US, avant de ressortir en 1980 a la faveur de la vague de slashers et de gagner une certaine aura critique pour son audace thématique.

A la revoyure, le film d'exploitation tend vers une structure a la Carrie - un jeune homme arrive dans un nouveau lycée tyrannise par un groupe de harceleurs et decide de prendre les choses par la manière forte, jusqu'au meurtre. Ca melange vie du lycée, scenes sexy inutiles et meurtres qui pointeraient presque vers un slasher... sans en être un. Avec le recul, ce film reste un peu hors norme et hors genres, tentant un melange de commentaire social, allégorie politique et film de drive in. Et on sent assez fort que Heathers a puise énormément de ses sujets dans ce film-ci.

Le scenario pointe rapidement les differences de classe social, le mécanisme du fascisme et la balance des pouvoirs lors de la chute du pouvoir en place. Les opprimés libérés bouclent la boucle et deviennent les nouveaux oppresseurs. C'est assez fascinant de voir cela dans un film visant le public ado/adulescent. Petit être du a l'identité néerlandais de son auteur qui arriva avec un autre bagage culturel. Il n'y a aucune adulte de representé, sauf a la toute fin de la scene du bal (carrie again), ne gardant le point de vue que des lycéens - qui comme d'habitude ont largement passe l'age d'être au lycée.

Curieusement, le film arrive en son milieu et se braque dans une autre direction plus subversive, allant vers une sorte de brulot nihiliste. Les meurtres sont là aussi inventifs (accident de deltaplane, bombe, et une remarquable cascade de van partant en marche arrière. Et la scene contre la glissière de sécurité le long du vide m'a parue particulièrement dangereuse pour le cascadeur.

Il faudra passer par des dialogues assez mauvais par moments, des decisions nonsensiques de certains persoannges a des moments clés. Lors de la tentative de viol des deux jeunes femmes par le groupe des 3 gars, la seule témoin ne semble pas vraiment concernée par la gravite de la situation qu ce soit pendant ou après. Meme les jeunes femmes après coup, qui apparaissent meme pas secouées, l'important étant que la blonde apparaisse seins nus devant la camera. Andrew Stevens et la cohorte de jeunes actrices/acteurs passent tous a poil (sensation post hippie ou influence batave du réalisateur, allez savoir), quelque chose qu'on ne reverra qu'assez peu par la suite, hormis le focus sur la nudité feminine dans le slasher post 1981.

C'est un semi-échec curieux, précurseur d'Halloween et des films d'horreur et de vengeance pour adolescents, décérébrés et sans intérêt, des années 1970 à nos jours. Ce film d'exploitation à petit budget suscite la curiosité par son originalité et sa volonté, au moins, de dire quelque chose d'intéressant, même s'il ne parvient jamais à tenir ses promesses. et cette bande musicale, au secours!

Le film est sorti en France en 1978 et remporta malgré tout 438 703 entrees, a la faveur d'une affiche assez trompeuse, il faut dire. Notez le short central qui point clairement Lache Moi les baskets, sorti peu avant avec un énorme succès public (2 998 000 entrees!)

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