Azrael - E.L. Katz (2024)

[antropophagus]

Les plus :
- La noirceur générale même si on sent que c’est parfois un peu forcé tant c’est nihiliste.
- Du gore bien insistant et réaliste, de quoi satisfaire les amateurs : ça gicle abondamment et les gros plans sont bien appuyés.
- Une réalisation soignée et une belle photographie, servies par des éclairages naturels. J’ai comme qui dirait l’impression que les auteurs sont de grands fans de Robert Eggers.
- Le traitement sonore est lui aussi très efficace et participe à l’immersion.

Les moins :
- L’actrice principale manque de charisme ; pour le coup, elle fait penser à Anya Taylor-Joy mais sans dégager la même intensité.
- Une histoire volontairement minimaliste qui ne raconte pas grand-chose et donne l’impression de tourner en rond (l’héroïne se fait (re)capturer et s’échappe à plusieurs reprises).
- Ils ont oublié qu’un bon film commence par de bons personnages : autant la protagoniste que les autres (la communauté, le black, le gars en pickup) ne sont pas développés du tout, et on se fout un peu de ce qui leur arrive...
- Ça se touche quand même pas mal le nombril (citations bibliques, absence quasi totale de dialogues, etc.).

À la croisée entre The Road (le monde dévasté, la désespérance), The Descent (les créatures et le gore), The Witch (la réalisation, les bois, le côté mystique) et Furiosa (l’héroïne vengeresse), on sent que les auteurs sont des cinéphiles et avaient à cœur de proposer un film très chiadé, malgré un budget modeste. Force est de constater que c’est bien foutu, mais malheureusement il est difficile de se sentir impliqué et d’y voir autre chose qu’un exercice de style esthétiquement maîtrisé mais finalement assez creux. Malgré ses défauts, le film mérite quand même d’être découvert.