Rich and Famous / Riches et Célèbres - George Cukor (1981)

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Superwonderscope
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Rich and Famous / Riches et Célèbres - George Cukor (1981)

Message par Superwonderscope »

L'amitié orageuse entre deux femmes (Jacqueline Bisset et Candice Bergen) de 1959 a 1981, l'une écrivaine reconnue, l'autre autrice de romans trash.

Dernier film de George Cukor (il avait alors 80 ans) qui est la seconde adaptation de la piece Old Acquaintance de John Van drivent. Il y a eu une premiere version éponyme en 1943 avec Bette Davis et Miriam Hopkins.



Il en fait une mise a jour aux annees 80 et de la situation de la femme indépendante, et des choix offerts entre carrière et vie privée. Quelque chose qui restait relativement absent de la premiere adaptation qui, Code Hays oblige, faisait abstraction de la sexualité du role joue par Jacqueline Bisset. Ce qui est interessant, c'est que l'actrice a révélé il y a peu que c'était un des deux roles qu'elle préfère dans sa carrière - ce type de role brisant son image de glamour et de belle potiche, qu'elle n'aurait jamais eu si elle n'avait pas été investie dans la production.

Le film oscille entre comedie aux vannes acides et drame lorgnant du cote du mélodrame, avec une légère satire du milieu littéraire et des romancières a la Jackie Collins. Un produit de son époque, aux relents d'un cineaste qui tente de garder la main sur un récit. centre sur des femmes. Pas vraiment le coeur des preoccupations d'une Amérique reaganienne qui s'éveillait aux films pour ados et l'action testoteronee.

La direction d'acteur est parfois curieuse, Candice Bergen force le trait dans des costumes ahurissants (c'est voulu, mais quand meme!). Si le film échoue parfois a cree des persoannges secondaires avec beaucoup de chiar au tour de l'so - meme David Selby, c'est le personnage de Jacqueline Bisset qui intéresse le plus. Car il est assez evident que Cukor effectue un film a l'orée de sa vie pour faire un point sur sa propre existence. >Un point que beaucoup auront complement manque.

Dans la scène la plus sulfureuse du film, elle rejoint le club des passagers ayant atteint l'orgasme en haute altitude avec un autre passager de première classe (Michael Brandon), l'événement culminant au moment où l'avion touche la piste. La mise en scène de ce moment par Cukor paraît étrange - montage alterne entre l'ouverture du train d'atterrissage et le moment de penetratione t d'atteinte d'orgasme par le couple! -, car elle est censée être drôle, mais Cukor la traite avec une certaine elegance. Vient ensuite la rencontre de Bisset avec un adulescent (Matt Lattanzi) habillé – et abordant Bisset – comme un prostitué, et l'on comprend alors les intentions de Cukor.

Si la présentation binaire carrière ou mariage pose problème d'un point de vue féministe, c'est une stratégie fréquemment employée par les artistes homosexuels pour justifier leur célibat (ex: Henry James). Cukor était l'un des leaders de facto de la communauté gay d'Hollywood, mes si totalement dans le placard pour le reste du monde, et il a eu des partenaires beaucoup plus jeunes que lui. Le fait que Bisset soit amoureuse d'un homme marié (david Selby) et apprécie des hommes plus jeunes qu'elle (matt Lattanzi et Hart Bochner) — la scène avec Lattanzi est révélatrice tant Cukor se concentre sur le plaisir de Bisset — fait tellement écho à l'histoire de Cukor qu'il est facile d'imaginer que ce sujet evoqua chez ce maître du cinéma vieillissant.

La musique de George Delerue est en outre l'une de ses plus belles compositions.

Les apparitions furtives, parfois imperceptibles, sont aussi intéressantes, car elles ont été réalisées avec des proches de George Cukor : Nina Foch, Christopher Isherwood, Ray Bradbury, Marsha Hunt, Paul Morrissey, Frank De Felitta et un jeune Randall Kleiser (oui, le réalisateur de Grease et du Lagon bleu – lui aussi homosexuel).

Meme si le film est parfois bancal dans ses vignettes au gré des annees, il tente maladroitement mais sincèrement de se rappeler aux bonnes heures des "women's pictures" des annes 30/40. Certains moments sont malaisants mais on ne s'ennuie jamais vraiment.

Le film a été mal accueilli et considéré comme un échec commercial aux États-Unis, mais il a été distribué partout ailleurs et a finalement généré quelques recettes.

En France, il a reçu des critiques mitigées et n'a totalisé que 144 184 entrées. Il est ressorti en 2013, puis en DVD très tardivement en 2018 chez Warner Archive.
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