Le film le plus déglingué de l'année (et oui, je suis prophète a mes heures

).
A l'image de ses personnages, asia argento opte pour une réalisation éclatée, kinétique et boulimique (s'autorisant même de brèves incursions dans l'animation). Le film a tendance a partir dans tout les sens, et c'est pour cela qu'on l'aime. Si le film affiche en effet un glauque a toute épreuve, dans les situations qu'il décrit tout du moins, il n'est pas sordide.
Le regard de la réalisatrice se veut ironique et féroce, ne sombrant jamais dans la complaisance et le discours social qui auraient facilement pu plomber le film.
Malgré ce que pourrait laisser penser le synopsis, on rigole souvent, devant cette satire d'une Amérique pathétiquement religieuse (même si les références bibliques parsemant le récit paraissent parfois un peu lourdes) et paumée.
Narrativement, le film ne m'a pas vraiment paru maladroit. Structuré en saynètes, comme autant de mecs improbables, substituts de pères de substitution et loosers patentés, la narration ne fait que renforcer cet aspect road-movie foutraque et speedé (comme la musique punk appreciée par le personnage d'asia argento).
D'ailleurs, ce livre de jérémie étonne finalement la ou on l'attendait le moins : dans sa description poignante et sincère d'un attachement envers et contre tout. Difficile de s'identifier a cette mère foncièrement amorale, pourtant, force est de reconnaître qu'a l'issue de la séance, le courant est passé. Comme "ma mère" de honoré, le film semble ainsi nous rappeler que l'attachement d'un enfant a sa mère, c'est sacré, et que rien ne peut le déruire.
xxx