Mandragora: Une sordide et hallucinante descente aux Enfers!

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eric draven
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Mandragora: Une sordide et hallucinante descente aux Enfers!

Message par eric draven »

Marek a 15 ans, vit à Prague, passe ses journées à trainer. Aprés une altercation avec son père, il s'enfuit. Un proxénéte le remarque, l'entraine ds l'enfer des maisons closes pour ados puis de l'heroine avt la déchéance: Les films X clandestins..

Délicat sujet que Wiktor Grodecki mit en scéne en 1997. Auteur de documentaires choc sur la prostitution des adolescents à Prague, Body without soul et Angels we're not angels, Grodecki poursuit son chemin et donne une vision sordide et desespérée de la jeunesse perdue de la ville mystère. Il le fait sans concession, le poids des dialogues, le choc des images.

Marek a 15 ans, gueule d'ange desoeuvrée, traine ds les halls de gare, les salles de jeux, proie facile pour dealers et proxènetes. Une sevère altercation avec son père et c'est la fuite.
Un mac le repère vite, l'entraine chez un vieux pervers qui le drogue et le sodomise, brutal bapteme sexuel pour Marek qui est désormais la nouvelle pute du cercle.

Maisons closes pour ados, junk félins et sauvages se vautrant au son de musique techno, passage à tabac, epreuve de force pour se faire sa place. Tout va trés vite, Grodecki filme à la vitesse de l'éclair au rythme de la musique et des spots bariolés, comme un cauchemar urbain.
David va le prendre sous son aile, jeune rebelle accro au visage angeliquement fauve. Il devient son meilleur ami, son protecteur mais son destructeur egalement en l'initiant à la prostitution sauvage et aux drogues dures, seuls élements leur permettant un peu de rêve.

Mandragora est un voyage au bout de la nuit, suite de scénes obscènes et révoltantes, visions de la vie nocturne et interdite de Prague, la vente et la traite d'adolescents, les clubs spéciaux, le non-retour condamnant l'enfant à un funeste destin.

La dernière partie du film, la plus réussie, est aussi la plus sordide.
On assiste à la déchéance de Marek, sa lutte, ses cauchemars, ses hantises nées des drogues.
Grodecki nous plonge enfin dans l'univers clandestin de tournages de films gays pornos SM dans des maisons minables tenues par des propriétaires libidineux.

La soumission, l'obeissance, la Peur, tout accepter sans rien refuser.
Si David n'est plus apte à comprendre, machine à sexe junk, il reste à Marek un peu lucidité.
Aprés avoir été obligé de sodomiser David tout en se faisant prendre avant une orgie SM, adolescents nus et bardés de cuir et de chaines, drogués et obligés de subir les pires humiliations pour le besoin du film, Marek aura la force de s'échapper et avertira la police.

Détruit par la drogue et usé sexuellement, Marek se fera un dernier shoot ds les toilettes d'une gare avant de mourir.
Le twist final est l'un des plus ironiques et des plus cruels. Dure, trés dure la Vie!! :cry: :cry:

Film témoignage, Grodecki aurait tourné de véritables scénes de prostitution avec l'accord de ses jeunes acteurs qui auraient payé leurs passes.

Le problème est ce coté trop soft qu'il dégage durant tte sa première partie. Le réalisateur choisit de dénoncer cet univers et de le faire sans concessions, pourquoi ne pas aller jusqu'au bout?

Oubliez le trash, amis voyeurs de jeunesses nues et délabrées, les séq. osées demeurent d'une gentillesse desarmante, flirtant plus avec l'erotisme qu'avec le hard surtout dans sa 1ere partie. On est loin du cinéma d'exploitation auquel Mandragora ne se referencie pas du tout.
Le fait d'avoir lu nombre d'articles tres durs dessus avant de le visionner m'en avait donné une image autrement lus insoutenable.

Il faut attendre la 2eme partie pour du plus consistant.
Le problème pour moi est que Mandragora a un coté lisse, propre qui tranche avec l'univers sordide qu'il dépeint.
Grodecki aurait du jouer la carte du trash, du desespoir, de la déchéance ultime, d'un bout à l'autre.
A cet égard, Moi Christiane F. 13 ans.. ou même L'homme blessé dans leur style sont à mes yeux beaucoup desespérés.

Tous les jeunes acteurs souvent amateurs et proches de Grodecki ont un air de magazine facon Cadinot ou Decoteau. Soit, on est ds le monde du marché humain du jeune male, on ne va pas vendre du boudin acnéen mais ca intensifie un peu trop l'aspect artificiel.
Sûr que le casting fera craquer le spectateur coquin..

On se prend tout de même à rêver à ce que Larry Clarke aurait pu faire de ce film..

Outre ces reproches personnels, Mandragora reste un film unique et sans concessions, un film douloureux et hautement dérangeant qui jettera le malaise dans l'esprit du spectateur et choquera surement les âmes sensibles. C'est un constat tragique sans voyeurisme aucun ni coté racoleur, le parcours initiatique/destructeur d'un jeune paumé.

Ciné trash, ciné-vérité, où l'autre face de la vie à l'Est!! J'aime!! :D :D

Le corbeau qui aime la clandestinité!! :wink: :lol: :lol:
Modifié en dernier par eric draven le jeu. juin 08, 2006 9:49 pm, modifié 3 fois.
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eric draven
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Message par eric draven »

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Message par eric draven »

Pour ceux que ca interesseraient, DVD dispo mais uniquement en tchéque sous titré anglais.. :wink:
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Superwonderscope
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Re: Mandragora: Une sordide et hallucinante descente aux Enf

Message par Superwonderscope »

Je suis très perplexe quant à tes commentaires sur le film.

je pense que tu as vu ce film à travers ton prisme sur les films trash et qu'il t'a quelque peu détourné du propos du film
eric draven a écrit :Film témoignage, Grodecki aurait tourné de véritables scénes de prostitution avec l'accord de ses jeunes acteurs qui auraient payé leurs passes mais malgré cet aspect choc, le film m'a pourtant un peu décu.
Là je demande quand même à voir. Grodecki a en effet tourné plusieurs documentaires sur ce même sujet avant de s'attaquer à des longs-métrages de fiction (dont ce Mandragora-là).

ce n'est pas un film d'exploitation (loin s'en faut) et si tu voulais du Q et du trash, en effet, tu as du etre déçu.
eric draven a écrit :proches de Grodecki ont un air préfabriqué de magazine facon Cadinot ou Decoteau"
:shock: :shock: non mais tu as vu ça ou?

personnellement, je trouve cela logique d'engager de jeunes acteurs pour jouer...de jeunes prostitués...qui se vendent au plus offrant... et en effet, ce ne sont pas les plus moches qui se prostituent ou qui se retrouvent dans des films X des pays de l'Est (ou même chez Cadinot mais n'étant pas un spécialiste de ce monsieur, je ne peux rien dire de plus précis si ce n'est la passerelle prostitution-Films X). Va donc mettre des jeunot de 15 ans tous moches : pas de prostitution, pas de films, pas de Mandragora. Quant au look DeCOteau, il faut repasser. :wink:
eric draven a écrit :Le problème pour moi est que Mandragora a un coté lisse, propre qui tranche avec l'univers sordide qu'il dépeint et qui casse le propos.
Grodecki aurait du jouer la carte du trash, du desespoir, de la déchéance ultime, d'un bout à l'autre.
A cet égard, Moi Christiane F. 13 ans.. ou même L'homme blessé ds leur style sont à mes yeux bcp plus forts et desespérés.
Justement, il n'a pas voulu tomber dans ce travers que tu aimes. Christiane F est sombrement racoleur et plutot moralisateur et l'Homme Blessé :roll: est en effet désespérant en tentant d'aliener son propre sujet.

Au contraire, je pense que cette mise en scène rend justice au propos du film. la mise en scène est élégante (les premières scènes de boite de nuit où Marek drague l'américain) pour mieux justement suivre le parcours initatique/destructeur de Marek. Les éclairages (opposisiton campagne/ville - jour/nuit) sont au diapason : le but n'étant pas spécialement de poser un regard moralisateur mais d'y comprendre la morale qui régit ce monde souterrain. Il y va sur le mode progressif, tout comme le parcours de Marek.

Pas en tous cas de tomber dans le travers de l'exploitation pûre et simple (à la 16 ans dans l'enfer d'amsterdam et autres conneries du meme accabit), ce qui aurait été une erreur. (et il ne s'agit pas non plus de rendre le sujet plus attachant ou plus beau en lui donnant un look plus paillettes). On se fiche un peu du hard ou de l'érotisme, le propos est ailleurs.

Quant à la référence à Larry Clarke, bé, je le trouve à 100 000 lieus du sujet du film (glissements sociaux dans les pays de l'est, exploitation de la jeunesse... on y parle pas de désoeuvrement)... si ce n'est l'intéret qu'il a pour les jeunes garçons dans ses films - les sujets sont tout autres et son point de vue très différent de Wiktor Grodecki -
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Haribo
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Message par Haribo »

Clair que la force d'un film comme ca, c'est aussi de chercher à restituer une certaine véracité dans la démarche générale, retranscrire un parfum de vécu.
On est en effet très loin d'un film d'exploitation lambda avec tout ce que ca peut comporter d'appel de sensations à la petite semaine. Heuresement qu'il existe encore des films sur la prostitution qui ne passe pas obligatoirement par la contemplation hypocritement révolté du sujet alors que béâte dans l'effet, récupération plus ou moins démonstrative du malheur ordinaire. MANDRAGORA n'a rien de romantique au sens fort et cherche pas à régaler le spectateur à coups de recettes, je le prends comme un témoignage détaché qui présente un parcours significatif dans ce qu'il symbolise et teinté de fatalité sociologique plus qu'amère.

J'ai trouvé ce film sans concession, douloureux comme une sorte d'immersion dans laquelle le spectateur laisse quelques plumes mais finalement sort moins léger sur le sujet. Le genre de film trauma qui laisse un souvenir de souffre comme un PIXOTE. L'envers justement d'un spectacle focalisé sur un amas de viandes juvéniles obscène. Ce n'est pas agréable c'est sur mais c'est le prix d'une attaque frontale sans gaudriole...

Gros merci à Sws de m'avoir fait découvrir ce film sorti des sentiers battus. :wink:
eric draven
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Message par eric draven »

Pour ce qui est des véritables scénes de prostitution, j'avais lu cela sur le net dans un article consacré au film... Je me suis donc réferencié à ces propos... même si j'ai un doute aprés la vision du film.. :roll:

Et comme je l'avais dis dans le thread, je me suis beaucoup laissé porter par tout ce que j'avais pu lire ou entendu dire sur Mandragora avant de visionner ce film.
Les commentaires sans concession et franchement sordides m'avaient donné une toute autre idée du film ds mon esprit. Et comme souvent, à la vision, on est décu car on est loin de ce qu'on avait imaginé.. d'où mes propos..
Une seconde vision, averti desormais, s'impose donc pour un avis définitif..

Par contre, pour les acteurs et surtout l'acteur principal.. j'ai le même problème qu'avec Bully de Clarke, dont on avait parlé SWS.. ce coté clean
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Haribo
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Message par Haribo »

BULLY clean ? :shock: :D :D :wink:
à quel niveau ?

sincèrement les adolescents de MANDRAGORA je trouve qu'ils trimballent leur misère de manière assez net et n'ont plus que leur jeunesse comme atout.
La misère dans BULLY elle est plus dans leurs têtes.
Modifié en dernier par Haribo le jeu. sept. 02, 2004 12:04 pm, modifié 2 fois.
eric draven
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Message par eric draven »

Je parlais des acteurs, pas du film lui même, notamment de Nick Stahl qui me dérange dans ce film.. :wink:
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Haribo
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Message par Haribo »

Justement socialement ils sauvent la face vis-à-vis de ce qu'on attends d'eux et c'est vrai la plupart sont jeunes, beaux, musclés habitent dans des quartiers résidentielles mid class "respectables", mais à l'arrivée c'est le tiers-monde quelque part aussi. C'est le sujet même du film, l'impact d'un monde d'images et d'apparences sur de jeunes individus décervelés. Clark peut le présenter autrement, c'est bien ce film là qu'il a fait.
Houla on s'éloigne de MANDRAGORA ! :)
Modifié en dernier par Haribo le jeu. sept. 02, 2004 12:10 pm, modifié 1 fois.
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Message par Superwonderscope »

On en avait en effet parlé...là aussi je n'ai pas trop compris. Nick Stalh est tout sauf clean pour moi, bien nau contraire. son parcours cahotique d'acteur jouant dans des trucs un peu limite (taboo, wasted, Bully, twist - un oliver twist gay-) conteebalancé par deux ou toris gros budgets...il n'a rien n'une tete d'affiche propre. Bien au contraire.
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Message par Haribo »

vous parlez d'un problème de cast OK il sort l'autiste :lol:
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Message par eric draven »

Superwonderscope a écrit :On en avait en effet parlé...là aussi je n'ai pas trop compris. Nick Stalh est tout sauf clean pour moi, bien nau contraire. son parcours cahotique d'acteur jouant dans des trucs un peu limite (taboo, wasted, Bully, twist - un oliver twist gay-) conteebalancé par deux ou toris gros budgets...il n'a rien n'une tete d'affiche propre. Bien au contraire.
Justement, le parcours cahotique de Nick se situe apres Bully. Avant le film de Clarke, le beau Nick n'a joué que de ds des comédies adolescentes - Sunset strip- des séries TV ou des drames passionnels ou psychologiques en cotoyant des acteurs de renom comme Spacek, Dunst ou Bisset sans oublier Comportements troublants. Il vire avec Bully et c tranche d'un coup là!

Par la suite c vrai qu'il va apparaitre ds des films peu clean: Taboo, Wasted ou ce oliver twist gay.. jusqu'à sa réapparition en 2003 ds T3 avec un ciné plus traditionnel.
Il me semble avoir lu eglement que Stahl "reniait qque peu desormais Bully. D'ailleurs ds les bonus du DVD, il n'apparait qu'un microscopique instant- salut c moi Nick qui joue Bully, un gars pas clean et basta!!..- contrairement à ses compagnons. Serait ce pour ca?? :roll:

On s'eloigne de Mandragora mais tu m'as titillé avec Twist, SWS.. je me suis renseigné sur le film et IL ME LE FOOOOOOOOOOOOOOOO! :D

Pour le plaisir, Nick!!
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