Personnellement c'est ce que j'aime chez ce réalisateur.umbertolenzi a écrit :Pourquoi ? Parce que là encore Friedkin ne donne pas de réponse, il pose des questions, balance une vérité et en reste là.
Le spectateur doit-il la gober telle quelle ?
William Friedkin
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J'étais à la Cinémathèque hier lors de la rétrospective William Friedkin pour touner un doc, y'avait des devildeadiens ? Parce que c'était passionant ! Friedkin a été très courtois, loin de son image sulfureuse habituelle. Samedi il fait un cours de cinéma en choisissant des séquences puis il y a la projection de "Sorcerer" à 22h00. Je ne l'ai jamais vu sur grand écran et ça doit être quelque chose 

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Yavait moi. Effectivement, très sympathique, plein d'anecdotes, un anglais très compréhensible, apparement très heureux d'être là et de voir autant de monde pr cet hommage. Et puis revoir "To live and die in LA" et "French Connection" ds cette superbe salle, ça le fait !!!!!!!!



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Re: William Friedkin
Pour les discussions génériques sur Friedkin, je réssussite ce thread généraliste déjà bien fourni qui ne demande qu'à être réaminé : des heures de lecture et de discussion haute en couleurs garantie !
Le débat posé par drummonde est intéressant. Friedkin est à la fois quelqu'un qui ose les sujets relativement tabous en les mettant en forme de manière délibérément agressive, confrontant le spectateur à un spectacle qui ne le caresse pas dans le sens du poil. Mais... Il y a - parfois - un sensationnalisme dans son approche, une surenchère qu'on trouve déjà un peu dans "French Connection" et qui fait que son cinéma ne me paraît ni très subtil, ni toujours très sincère, bizarrement. Je ne sais pas si je suis très clair...

Le débat posé par drummonde est intéressant. Friedkin est à la fois quelqu'un qui ose les sujets relativement tabous en les mettant en forme de manière délibérément agressive, confrontant le spectateur à un spectacle qui ne le caresse pas dans le sens du poil. Mais... Il y a - parfois - un sensationnalisme dans son approche, une surenchère qu'on trouve déjà un peu dans "French Connection" et qui fait que son cinéma ne me paraît ni très subtil, ni toujours très sincère, bizarrement. Je ne sais pas si je suis très clair...

Re: William Friedkin
Manolito a écrit :Pour les discussions génériques sur Friedkin, je réssussite ce thread généraliste déjà bien fourni qui ne demande qu'à être réaminé : des heures de lecture et de discussion haute en couleurs garantie !![]()
Le débat posé par drummonde est intéressant. Friedkin est à la fois quelqu'un qui ose les sujets relativement tabous en les mettant en forme de manière délibérément agressive, confrontant le spectateur à un spectacle qui ne le caresse pas dans le sens du poil. Mais... Il y a - parfois - un sensationnalisme dans son approche, une surenchère qu'on trouve déjà un peu dans "French Connection" et qui fait que son cinéma ne me paraît ni très subtil, ni toujours très sincère, bizarrement. Je ne sais pas si je suis très clair...
Manolito répond à ces lignes ci-dessous, qui répondent elles-mêmes à la critique de Manolito adressée au cinéma de Friedkin (démago), celle-ci répondant au fait que je trouvais pertubant de passer une décennie sans voir French Connection, ceci répondant enfin à ce que manolito disait ne pas avoir vu French Connection depuis dix ans

Sinon, je vois pas en quoi le cinéma de Friedkin est démago. Au contraire, il est assez dérangeant et montre des choses qu'on aime pas trop, que beaucoup de cinéastes refusent, et ce tout en faisant des purs divertissements.
Dans Police fédérale Los Angeles il dépeint une Californie déshumanisée et corrompue par l'argent dans lequel le héros est un nul et se fait buter comme une merde, dans French Connection un flic pur et dur mais qui bute la mauvaise personne (cf la fin), dans Bug c'est la théorie du complot qu'il flingue, dans Cruising il s'en prend à un flic intègre qui vire homo et peut-être tueur en série ...
C'est selon moi le contraire de la démagogie, ou alors une démagogie qui va à l'encontre de ses clients, c'est-à-dire la critique et les spectateurs.
Et je rajoute :
Oui il y a de la surenchère, du sensationnalisme, mais c'est de la que naissent des bons films ( No country for old men, Zombie, etc ), c'est son style à Friedkin, il veut pas faire du cinéma aseptisé comme Michael Mann. Ni du cinéma démago- ce sont tes termes.
Il y a de très bons films qui sont démagos, que ce soit dans un sens ( Romero ) ou dans un autre ( Michael Winner ), c'est pas nécessairement un mal, pas tout le temps, mais ça ne s'applique absolument pas à William Friedkin, du moins dans les films que j'ai vu.
Tous ses films sont des désaveux de l'homme, par le prisme de son métier (flic), de son orientation sexuelle (Cruising), de son psychisme (Bug), de son état d'esprit (To live and die in L.A et la Californie du début des 80's)... Non c'est pas de la démagogie. C'est même plutôt l'inverse.
Ceci est un P.38, le flingue le moins puissant du monde. Si je te touche avec, c'est même pas dit que je te fasse un troisième téton.


Re: William Friedkin
J'aime beaucoup Friedkin mais j'ai tendance à penser, un peu comme Manolito pour ce qui est du transfert du Blu-ray que moi aussi je trouve assez bizarre, ou un peu à l'image du personnage de Popeye, que c'est un apprenti sorcier pas toujours bien sûr de ce qu'il fait, qui va à fond dans une direction sans trop se poser de questions, quitte à bousculer et à ruer dans les brancards au passage, voire à dire des conneries.
Je ne le vois pas comme quelqu'un calculateur, juste d'excessif et de passionné, et qui parfois se plante, en revenant des années plus tard sur ses films au risque de nier totalement ce qu'il avait fait au départ (la nouvelle version de l'Exorciste par exemple), en se mettant à dos une communauté (Cruising) ou encore en frôlant le malhonnête (Rules of Engagement).
Autant par exemple je soupçonne un Alan Parker de savoir exactement ce qu'il veut dire au risque de faire effectivement dans le pachydermique et aussi un peu dans le démago autant je rejoindrais drummonde sur le fait que Friedkin ne l''est pas. Le Sang du Châtiment est assez symptomatique (du moins dans mon souvenir, pas revu depuis des années hélas), certains y voient un film pro peine de mort, d'autres y voient l'inverse, je pense juste que Friedkin parle avec ses tripes. D'où un manque de subtilité, c'est clair.
Des fois on a l'impression qu'il veut cogner le spectateur en plein visage histoire de le réveiller un peu. Et je garderai toujours cette image d'un Friedkin qui tire à blanc sur le plateau de l'Exorciste pour faire sursauter ses acteurs et les mettre dans une ambiance de stress constant
Cela dit j'apprécie le côté fonceur et radical de certains de ses films notamment French Connection qui me fascine toujours autant. C'est carré c'est sans fioriture, c'est direct.
Je ne sais pas s'il faut chercher un discours une sorte de fil conducteur dans son oeuvre. En tout cas qu'on le déteste ou qu'on l'aime c'est pas un cinéaste javelisé (je ne l'opposerais pas à Mann qui est pour moi un cinéaste stylisé voire maniéré, pas forcément aseptisé), et c'est quand même assez rafraichissant aujourd'hui
Je ne le vois pas comme quelqu'un calculateur, juste d'excessif et de passionné, et qui parfois se plante, en revenant des années plus tard sur ses films au risque de nier totalement ce qu'il avait fait au départ (la nouvelle version de l'Exorciste par exemple), en se mettant à dos une communauté (Cruising) ou encore en frôlant le malhonnête (Rules of Engagement).
Autant par exemple je soupçonne un Alan Parker de savoir exactement ce qu'il veut dire au risque de faire effectivement dans le pachydermique et aussi un peu dans le démago autant je rejoindrais drummonde sur le fait que Friedkin ne l''est pas. Le Sang du Châtiment est assez symptomatique (du moins dans mon souvenir, pas revu depuis des années hélas), certains y voient un film pro peine de mort, d'autres y voient l'inverse, je pense juste que Friedkin parle avec ses tripes. D'où un manque de subtilité, c'est clair.
Des fois on a l'impression qu'il veut cogner le spectateur en plein visage histoire de le réveiller un peu. Et je garderai toujours cette image d'un Friedkin qui tire à blanc sur le plateau de l'Exorciste pour faire sursauter ses acteurs et les mettre dans une ambiance de stress constant

Cela dit j'apprécie le côté fonceur et radical de certains de ses films notamment French Connection qui me fascine toujours autant. C'est carré c'est sans fioriture, c'est direct.
Je ne sais pas s'il faut chercher un discours une sorte de fil conducteur dans son oeuvre. En tout cas qu'on le déteste ou qu'on l'aime c'est pas un cinéaste javelisé (je ne l'opposerais pas à Mann qui est pour moi un cinéaste stylisé voire maniéré, pas forcément aseptisé), et c'est quand même assez rafraichissant aujourd'hui

Re: William Friedkin
C'était une discussion qu'on a eu à un repas Draven un soir. Mais quand Friedkin fait un film sur le catholicisme (pour des américains, pas catholiques donc), il va se focaliser sur un élément complètement marginal et sensationnaliste, comme l'exorcisme, sur une superstition vraiment médiévale mais qui s'avère très spectaculaire à l'écran et en fait du "show". L'homosexualité de "Cruising" idem, ce sera les clubs cuirs et fist fuck. Etc. Bref, il se focalise sur l'exceptionnel, sur ce qui va fasciner/répulser le public "exterieur" (le grand public US en l'occurrence) aux phénomènes en question... et le conforter dans ses idées plus que de les remettre en question. Ce n'est pas vrai de tous ses films et ça ne retire en rien d'autres qualités de son cinéma... Mais c'est quelque chose qui revient...drummonde a écrit :Tous ses films sont des désaveux de l'homme, par le prisme de son métier (flic), de son orientation sexuelle (Cruising), de son psychisme (Bug), de son état d'esprit (To live and die in L.A et la Californie du début des 80's)... Non c'est pas de la démagogie. C'est même plutôt l'inverse.
Re: William Friedkin
C'est pas très pertinent ni révélateur de quoi que ce soit tout ça. Il veut faire un film d'épouvante sur l'exorcisme, il va pas faire un film sur Vatican II ou sur la messe du dimanche !
Il veut faire un film sur un psychopathe qui tue dans le milieu cuir sm, il montre les pratiques de ce milieu.
Si demain je réalise un slasher sur un campus (idée originale soit dit en passant), on va me reprocher de pas montrer le déroulement des examens et le jury de délibération ?
Il veut faire un film sur un psychopathe qui tue dans le milieu cuir sm, il montre les pratiques de ce milieu.
Si demain je réalise un slasher sur un campus (idée originale soit dit en passant), on va me reprocher de pas montrer le déroulement des examens et le jury de délibération ?
Ceci est un P.38, le flingue le moins puissant du monde. Si je te touche avec, c'est même pas dit que je te fasse un troisième téton.


Re: William Friedkin
Je vote Sorcerer, qui même en étant un remake, reste à mes yeux son film le plus personnel, et surtout complètement hallucinogène me concernant.
L'exorcisme j'aime bien, mais je ne peux m'empêcher de me marrer à chaque apparition de Linda Blair. J'avais même cramé une séance de minuit à rambuteau il y a 20 ans. Encore désolé pour la salle et mon fou rire. (qui soit dit en passant fut tout de même assez communicatif, voire contagieux).
French Connection et Live and die in L.A , sont excellents.
L'exorcisme j'aime bien, mais je ne peux m'empêcher de me marrer à chaque apparition de Linda Blair. J'avais même cramé une séance de minuit à rambuteau il y a 20 ans. Encore désolé pour la salle et mon fou rire. (qui soit dit en passant fut tout de même assez communicatif, voire contagieux).
French Connection et Live and die in L.A , sont excellents.
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Re: William Friedkin
Traqué passe ce soir sur M6 à 23H.
Comme je l'ai pas vu et qu'il semble pas que ce soit un chef-d'oeuvre, je vais faire fi de la pub et me rattraper là.
pas vu non plus Sorcerer.
Je garde un excellent souvenir de Rampage et To live and die in L.A.
Il me semble que les friedkins ont une durée de garde moyenne.
Cruising, on dirait un ado débile derrière, ricannant de choquer le bourgeois de l'époque. Mais voilà, on est en 2010. Une scène n'a pas vieillie et reste efficace, celle du gay attaché poignardé dans le dos. pour le reste, ça va 2 mns, Pacino tortillant du cul au milieu de types en jean moulant.
L'exorciste ne m'a jamais autant fait peur que quand j'ai vu la bande annonce vers 10 ans, en allant voir La 7ème compagnie. Mais tout ce fatras de curé et de croyances autour du diable, au secours.
French connection passe encore grâce aux gueules des acteurs. pas forcément grâce au jeu. il y la scène où Popeye frappe un indic dans les chiottes d'un bar, dans mon souvenir récent, c'est quand même mou du genoux. Ce qui est étonnant alors que le Friedkin que je préfère, c'est le puncheur, le choc des images,
Comme je l'ai pas vu et qu'il semble pas que ce soit un chef-d'oeuvre, je vais faire fi de la pub et me rattraper là.
pas vu non plus Sorcerer.
Je garde un excellent souvenir de Rampage et To live and die in L.A.
Il me semble que les friedkins ont une durée de garde moyenne.
Cruising, on dirait un ado débile derrière, ricannant de choquer le bourgeois de l'époque. Mais voilà, on est en 2010. Une scène n'a pas vieillie et reste efficace, celle du gay attaché poignardé dans le dos. pour le reste, ça va 2 mns, Pacino tortillant du cul au milieu de types en jean moulant.
L'exorciste ne m'a jamais autant fait peur que quand j'ai vu la bande annonce vers 10 ans, en allant voir La 7ème compagnie. Mais tout ce fatras de curé et de croyances autour du diable, au secours.
French connection passe encore grâce aux gueules des acteurs. pas forcément grâce au jeu. il y la scène où Popeye frappe un indic dans les chiottes d'un bar, dans mon souvenir récent, c'est quand même mou du genoux. Ce qui est étonnant alors que le Friedkin que je préfère, c'est le puncheur, le choc des images,
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Re: William Friedkin
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