marvin a écrit :Après avoir vu le film, le seul reproche que je pouvais lui faire c'est qu'il n' y avait pas vraiment de scène où Mann suspend le temps pour nous amener dans l'univers intérieur du ou des persos principaux.
Pour exemple, la scène de The Insider où l'espace se liquéfie autour de R. Crowe dans sa chambre d'hôtel; le moment où Ali court sur le "Tomorow" de s. Keita; la scène finale du Mohican.
Dans Collateral, ressortait bien le moment de l'apparition des loups mais c'était un peu court.
Et puis en y réfléchissant, je me suis dit qu'en fait TOUT le film était à l'image de ces séquences dans ses autres films. Mann venait donc de réaliser le 1er film en suspension , lorgnant vers une abstraction de plus en plus grande qui donne un caractère hypnotique à son histoire de série B (mais hautement jouissive dans son concept).
Excellente synthèse de ce que j'ai aimé dans ce film.
Pour commencer je devrais dire qu'après la séance je suis resté 10 minutes athone, exangue, k.o, net, tué.
Dix minutes et encore je crois que je compte court. Toute la soirée le regard de Cruise m'a accompagné, obsédé.
C'est un insupportable pourtant. Il compte plus qu'il ne joue, un business à lui tout seul, un sourire de promotion, et bien entendu un acteur qui sait qu'une carrière hollywoodienne se relance à coup de grand rôle. Et pour Hollywood, un grand rôle, c'est celui où le travestissement sera roi, au point où le visage même de l'acteur disparait. C'est le triomphe de la bio plus vraie que nature et généralement ça vaut au Charlize Theron, De Niro, Brando, Kidman un statut à part. En faisant son Né un 4 Juillet, Cruise l'avait très bien compris. En dépit du ton habituellement outrancier de Stone, Cruise cassait son image acquise avec la post adolescence de Wonder Boy en utilisant les conventions hollywoodienne du travestissement, et en se "détruisant" physiquement. Ainsi il gagna ses premiers galons de "grand" acteur.
Mais Cruise, aussi paradoxale que ça puisse sembler, ou peut-être aussi génialement dans la gestion d'une carrière de comédien hollywoodien a cherché à dépasser ce même travestissement, en le rejetant et en utilisant sa propre personnalité comme matériaux malléable et déformant, ou plutôt grossissant de sa propre laideur intérieur. Ainsi dans Magnolia ce n'est plus seulement l'image du wonder kid qu'il travestit, il l'a détruit avec une violence inégalée, ou plutôt il la sublime jusqu'à l'hystérie, offrant de lui-même la pire image que l'on puisse avoir de Cruise, l'homme. Qui plus est en s'offrant le luxe de se déchainer sur l'image de la femme, en adaptant un personnage monstrueusement mysogine, et qui finalement se vomit en profondeur. Tout ce qui aurait pu lui valoir l'anathème de toute les ligues féministes d'Amérique... et finalement non, car il sera allé là au delà de la pur provocation, il nous aura pelé son âme en direct.
Et voilà Collatéral pour le même Cruise, aujourd'hui producteur, acteur, salarié à 20 millions de dollars, représentant de sa secte, croisant la route de nos politique. Cruise le détestable au sourire de requin, à la détermination agressive du business man, ce que dans les affaires on appel, un tueur.
Car on est obligé d'y penser à celui-là quand il rentre en scène, vérifiant son pager dans le taxi, à l'aise et tout à la fois autoritaire et déterminé, sûr de lui. On y pense et il n'y pas de hasard, c'est de ce point qu'il est sans doute partit pour fabriquer Vincent le tueur de Collatéral. De cette impitoyabilité qui chez Vincent confine à son maître-mot : l'indifférence.
A partir d'aujourd'hui vous pouvez oublier l'impavidité artificielle et narcissique de Delon dans le Samouraï. Oubliez tous les artifices qui tentèrent ailleurs de gagner à la cause du tueur au grand coeur ou pas. Oubliez tout et voyez le réel, dans ses yeux, dans ses gestes. Il n'est même pas froid ou mécanique, bien au contraire, il est profondément humain, un humain qui comme le dit Foxx est vidé de toute cet substance, ce sel qui fait ce que nous sommes. Car à vrai dire il y a longtemps que Vincent s'est retiré de notre monde pour vivre sur la brèche et jouir de l'extase des instants éphémères. Car comme le toxicomane, il vit sur le fil pour connaître ce qu'on trouve sur cette hauteur, à savoir l'instant parfait. Celui qui a 4h du matin nous fait tomber en extase devant le jeu transcendant d'un trompettiste, et à 5h croiser la route de coyote en pleine ville. Cet instant qu'on connait tous, un jour ou l'autre, à minuit ou l'aube et plus rarement en pleine journée, parfois au bout de l'épuisement, ou tout en haut de son ivresse... C'est pour ça que Vincent, conscient de la briéveté de la vie (et d'autant plus conscient qu'il est la mort en marche) vie, et tue. A l'instar de Miles Davies ou Coltrane, c'est la note parfaite qu'il quète, Davis avec un flingue, ce que ne remarque pourtant pas le trompettiste quand il lui parle de cet homme toujours là et en même temps absorbé par son art, alors qu'un sourire s'esquisse dans l'oeil du tueur car il est lui-même ainsi que son héro musicale. Et seul cet extrême l'intéresse. Sans jugement ni morale, sans l'once d'une émotion, c'est un moine au service de ce but, un moine assassin, mais comme il le dit lui-même : "ce n'est pas moi qui l'ai tué, c'est la balle et la chute". Vincent ne se dédouane pas, il est au delà de ça, il est comme ces patrons d'industrie qui ferment une usine et mettent des milliers de gens au chômage parce que la structure financière le réclame.
Oui Vincent vie pour ça et peut-être Tom Cruise aussi. Puisque mille fois on croit voir l'homme d'affaire sans doute féroce qu'il est jusqu'au moment où le tueur apparaît... et ici encore une fois on a sans doute jamais vu ça au cinéma. La caméra ne s'embarasse pas de plan de coupe, d'artifice pour palier aux manques de l'acteur comme dans le cinéma B classique, le geste est à la fois rapide et lent, fluide, précis, impeccable, inattendu, effrayant, tant et si bien que si on m'expliquait que Cruise a réellement commit un hit pour le rôle, je le croirais sans peine, et pire, sans jugement.
Parce que pour la première fois au cinéma, et en dépit de tout ce qui se dit partout, Cruise a fait de son assassin un être très humain. Et sans doute plus que jamais quand il tue, car non il n'y a pas d'incohérence de terminator où je ne sais quoi, il y a un homme au travail, et rien de plus, même pas un surhomme, mais un homme surentraîné. Comble du comble, Cruise ici dans sa gestuelle, donne à comprendre l'expression de la personnalité de son personnage, ce que Bruce Lee définissait comme le but ultime et nécessaire du pratiquant d'art martiaux. Ca s'appel la grâce.
Mais à côté voiçi le contre-point Jamie Foxx, l'être humain comme toi et moi, monsieur tout le monde. Lache, faible, raisonnable, peureux, effrayé et, dans le cas de notre homme, d'une honnêteté fondamentale.
C'est ce qui séduira Pinkett, sa première cliente. Pinkett a le sourire dure de l'american business women classique mais des yeux bavards. D'ailleurs ils sont tous très bavards les yeux dans ce film, même si on ne les distingue pas toujours, plus besoin de compter les plansse rapportant au regard, c'est fait pour. Et si un acteur (américain ou français je ne me souviens plus) disait que c'est dans le regard qu'on décèle la sincérité ou non du comédien, alors on peut dire ici que tous sont si habité par leur rôle qu'on pourrait croire que Foxx est un taxi à petit pied, et Jabier Barden, l'interprète de Jambon Jambon, est un parrain colombien dont la férocité affleure sans aucune grandiloquence, d'un simple regard.
Mais revenons à Max le taxi. Car sans lui, Tom Cruise ne serait qu'en roue libre, un monstre qui accapare tout l'écran (comme dans tant de ses films), sans lui, Vincent ne serait pour nous qu'un croquemitaine de plus, ou ce mort dont il parle au début et à sa fin et qui erra dans le métro sans que nul jamais ne le remarque. Pour oser un mauvais jeu d'esprit, Max c'est le sel sur la viande froide. C'est nous si on se prenait de courage, c'est nous si...
Si, et c'est là, ou plus que le scénario (basique somme toute, comme celui de Kill Bill par exemple) la mise en scène est géniale, si l'agneau n'apprenait pas du loup. Non pas à devenir comme lui, mais à percevoir une seconde le monde par ses yeux : éphémère, puis à mordre, mais à mordre par désespoir. Car c'est sans doute une part de profond désespoir (celui de ne pas pouvoir toucher à l'inaccessible grâce d'un jazzman par exemple) qui uni ces deux hommes. Celui qui pousse l'un vers l'absolu en devenant l'absolu des anathèmes, et l'autre, par le rêve, mais trop honnête pour accomplir son rêve.
Mais aussi classique que soit ce scénario, il n'y a rien de plus vrai que cette histoire. Et si je vous dit ça, c'est parce que justement, je l'ai vécu cette histoire.
Il ne s'appelait pas Vincent et n'était pas tueur. Ils étaient deux camés et moi un mec stone d'une vingtaine d'année planté avec sa bagnole à 3heures du matin aux Halles. Une bagnole qui ne démarrait pas. L'un des gus m'a proposé de faire démarrer ma voiture, en échange de quoi je les raccompagnait chez eux en banlieue. Mais évidemment c'était la voiture qui les tentait, avec ou sans moi, mais de préférence sans moi. Quand la voiture a démarré j'ai comprit que j'étais condamné à m'accrocher à mon volant et à subir une pression énorme pour ne pas donner prétexte à la violence. Ils cherchaient leur dose. Le mec derrière moi était en manque, alors j'ai commencé par faire ce qu'ils me disaient en tournant dans certain coin de Paris pour qu'il dégotte ce qu'ils cherchaient. Et pendant une nuit entière j'ai parlé. Parlé pour éviter les dizaines de chausse-trappe qu'on me lançait afin que je me souscrive à une image inacceptable, afin de refuser la déshumanisation que tentait sur moi mon voisin, et ce en lui parlant de ma conception de la vie (et des instant magique d'ailleurs). A l'aube j'étais poète, et épuisé, l'aube était poétique, ça m'a aidé. Et finalement... finalement je les ai ramené chez eux, le gars m'a promit qu'un jour on ferait un tour en bécane ensemble et m'a laissé une carte qui disait à peu près ceci : " c'est les circonstances qui font ce que nous sommes, et le destin qui fait ce que nous devenons."
Moi aussi j'ai apprit du loup, ne pas se laisser déshumanisé, et sans flingue et avec mille mots j'ai retourné le sort. J'avais peur, ce n'était pas tueur, mais croyez-moi, à ce moment là, ça m'a fait le même effet. Enfin, ici c'est bien deux solitudes (ou plutôt trois) qui se rencontraient au coeur de la nuit. Et cette même indifférence à mon égard qui déterminait ces deux camés.
Pourtant pas une seule fois Vincent ne déshumanise ses victimes, il s'est déshumanisé, plus rien ne peut l'atteindre et si ce soir là il avait été là, dans ma voiture, je serais sans doute mort, car je n'aurais rien pu lui apprendre. C'est aussi ce qui est saisissant ici, c'est qu'au fond ce tueur n'a plus rien à apprendre de personne et que tous apprenent de lui, flic, ou taxi, avocat et victime. Tous, et lui, du coup n'est plus rien... et mourra comme tel, d'où l'énorme sentiment de gachis qui nous enferme avec le générique de fin. Et c'est sans doute la seul peur de cet homme, son seul profond dégout, la solitude et l'indifférence (L.A par exemple lui inspire un énorme anonymat qu'il rejette) cette même indifférence dont est victime Max, lui qui ne l'est pourtant jamais même s'il en souffre constamment.
Alors que dire maintenant de la fameuse caméra, du filmage, des couleurs, que dire de ces cadrage exact qui saisissent au vol l'attitude d'un dispatcher fatigué, de ces alternances de plan qui vont de la caméra Dogma, à un genre de scope qui offre autant d'ampleur et de crudité aux scènes de meurtre que d'hypnose (grand thème cher au cinéma de Michael Mann) à celle du club de jazz, à des cadrages abstrait, sales, floues, qui débordent comme autant de canevas abstraits retraçant le chao électrique d'une ville la nuit. Une hallucinante véracité retravaillé sur la même base qu'elle fut exploré par des Friedkins dans les années 70 (voir French Connection) où sur le ciment d'une tradition de B movies, et par la technologie propre à notre époque, Mann rénove, rend plus lisible avec cette science consommé des alternances jusqu'au point où le spectateur se retrouvent comme un papillon de nuit tournoyant autour des néons. Allant jusqu'à se servir de ses acteurs même pour ajouter une dimension, une profondeur à sa caméra (ici acteur à part entière), et ainsi Cruise qui avance dans la nuit devient à la fois une terrifiante vision de froideur et de dureté, et Vincent, assassin iconique, à la fois hors et dedans l'image, ou bien lorsque utilisant l'architecture classique d'un réglement de compte comme on envoit des dizaines ces derniers années, revisitant tout d'un coup pour en faire un ballet sauvage, brutal, logique, dédié à la mort et à sa mécanique.
Et puis s'il fallait terminer par quelque chose on citerait la bande originale. Une fois encore, pour ceux qui n'ont pas oublié le final du 6ème Sens sur Ina Gada Da Vida, Mann donne par son choix musical tout un sens au mot hypnotique. De l'utilisation du jazz revisitant la musique classique, à l'impro, au rock, et surtout cette utilisation génialissime des sons des différentes radios qui ponctue la journée du taxi, comme autant de quartier de la ville, autant de parcour et au bout du compte, un lavage de cerveau grandeur nature. Et le comble c'est que Mann n'en reste pas moins toujours modeste dans sa synthaxe. En utilisant quelques allées retour au schémat classique du cinéma B (comme l'histoire du flic, personnage né pour mourir) il nous renvoit que sa "réalité n'est qu'après tout qu'une forme de... le format cinéma est alors expulsé et tout à la fois digéré. On sort de tout et on est dans tout, le Dogme, le scope, le thriller, le drame néo réaliste, un film existenciel, un nouveau genre de cinéma.
Maintenant si je vous disais que ce film mérite plus d'oscar que l'académie ne peut en distribué ça vous ettonerait ?
Moi non plus.
exellente critique Diablo.
il y aurait beaucoup a dire sur ce film,sur l'ensemble de ses themes qui,je pense auront eu un echos chez beaucoup,mais je prefere evoquer Cruise,le maitre du monde mepriser,ce qui m'a impressionner c'est la performance physique,
attention,pas les fadaises genre"je-fait-moi-meme-mes-cascades",mais la perfection de gestes comme l'execution des 2 loubards,avec un"speed rock"tellement naturel et parfait,peu de gens se rendront compte de la somme de travail qu'une telle fluidite demande,repetition ou pas,prise multiple ou pas,connaissant des gens capable de ce genre de gestuel martial,je suis vraiment plus qu'impressionner,Cruise a fait plus que simplement donner l'impression qu'il etait un professionnel dans le plomb,vraiment plus.
cette perfection physique et technique a une influance enorme sur la puissance de son jeu.
alors oui,d'accord,vraiment un tres grand acteur.
In Gun We Trust
"Political correctness is just tyranny with manners."C.Heston
Voilà, faut croire que j'ai l'oeil donc, on est bien d'accord, bien que j'ignore ce qu'est un speed rock, j'ai très bien saisi se dont tu parles, oui du travail de maître.
Beaucoup aimé également. De très loin le plus beau film DV que j'ai pu voir, des acteurs très bons, une histoire simple mais intéressante, une réalisation bluffante de maîtrise... Et la scène de la fusillade dans la boîte (et sa musique, excellente BO au passage), absolument géniale!
Par contre je ne peux pas trop le comparer aux autres Mann car c'est le seul que j'ai vu (avec Manhunter) .
Vu cet aprem'. Dans l'ensemble très très bon. Excellente prestation de Cruise, totalement bad ass dans presque toutes ses apparitions on screen. Quelqun connait le titre des morceaux qu'on entend 1) juste après l'apparition des loups 2)dans la boite coréenne ??
Vu enfin aujourd'hui (à la bourre, les tcheques ! heureusement qu'il y a le film de snowboard dans quelques semaines ). Vu donc, et presque déjà oublié malheureusement. Pour moi, Mann maîtrise ici certainement ses joujoux techniques, mais semble oublier de lier ça avec le scénar qu'il a dans les mains. Désagréable impression également que les personnages et leur motivations ne se rencontrent jamais. Comme certains l'ont dit ici, c'est sans doute pour appuyer l'isolationnisme de ces individus, mais pour ma part, autant ça marche pour tout les persos plus ou moins secondaires, autant le duo principal ne fonctionne pas du tout : difficile avant la dernière partie du film de mettre le focus sur une quelconque profondeur dans la relation entre Vincent et Max. Si ça a un but au final vis-à-vis d'un des thèmes du film, je trouve cependant dommage de ne rien proposer au spectateur pendant la première 1h30 si ce n'est du divertissement basique où l'on se fout complètement des personnages. J'avoue avoir eu du mal également avec certaines interventions "humoristiques". C'est un sentiment perso, mais t'as une putain d'atmosphère, et puis bam ça te sort d'un film ça ces choses là.
Sinon c'est clair que techniquement, c'est du bon boulot. Mais bon à ce stade là, ça tient plus de l'expérimental que du vrai cinoche. Heureusement, la dernière demi-heure rattrape en partie le tout : dès qu'une véritable connexion s'installe entre Vincent, Max, et mettons Annie en plus, je me sens déjà plus concerné ; puisqu'il y a finalement une véritable transformation dans les personnages. Très belle séquence finale par ailleurs.
il semblerait que le DVD zone 2 ait plus de bonus que le zone 1 (en rouge, les éléments pas annoncés sur le Zone 1) :
Michael Mann and Tom Cruise’s thriller Collateral has appeared as a two-disc set for January the 17th from Paramount. Special feature are listed as a deleted scene with audio commentary from director Michael Mann; City of Night: The Making of Collateral featurette; Special Delivery featurette; Shooting on Location in Annie's Office featurette; Visual Effects: MTA Train featurette; Rare footage of target practice and combat training with Tom Cruise and Jamie Foxx; and an Easter Egg. Its RRP is £24.99.
Vu hier soir, enfin, apres tout le monde, comme d'habitude...
Un Michael Mann "mineur", c'est a dire loin de ses chefs d'oeuvre habituels, mais tellement haut dessus de la melee que ca en donne le vertige. Un polar parfaitement maitrise (normal, c'est Mann), sans failles et pourtant tres humain malgre son apparente froideur (accentuee par l'utilisation de la DV, seul reproche que j'oserai formuler si le film n'etait pas aussi bon).
Le pere Cruise est imperial en bad guy, probablement l'une de ses meilleures prestations (comme quoi, lorsqu'il est bien dirige...), Jamie Foxx est un peu en dessous, mais je dirais que ca vient surtout du personnage qu'il incarne, deboussole, perdu, seul.
En definitive, une bonne grosse claque, un film qui est si incroyablement juste dans son propos (l'indifference, jusque dans la scene finale) que ca en devient presque douloureux.
Quand on fera les comptes en fin d'annee, va y avoir encore du Michael Mann sur le podium...