Etant raisonnablement fan de William Girdler aussi ( Grizzly, Day of the Animals, The Manitou sont des oeuvres plus que sympathiques!), j'ai donc enfourné l'horrible DVD d'Abby dans mon lecteur sans trop d'appréhension (ou presque).
Horrible car la copie est parfaitement abominable. Telecinéma d'une copie usée à fond. Vu le grain, ça sent une copie 16. Couleurs lavasses, griffures en permanence, traces de changements de bobines, sauts d'images. La vraie marque du bis comme au Brady au bon temps
Démarquage de l'Exorciste oui mais ici Abby est plus focalisé sur l'addiction au sexe. Le démon libéré par erreur au Nigeria (par le père/professeur joué par William Marshall de manière trrrrrrès sentencieuse) est un démon du sexe (avec un sexe en érection!). pourquoi il traverse l'Afrique jusque dans le corps de sa belle fille Abby , on ne le saura jamais clairement mais bon, il le fait.
Abby (Carol Speed en grande forme) perd donc la boule, crache de la bave, profère des injures et a du pouvoir. Et elle en fait quoi? ben elle va dans un bar funky (avec haute dose de funky music/coiffures afro/bandeaux dans les cheveux/talons à semelles compensées/danses effrénées). Aby caresse des mecs va danser, insulte son petit monde, tue un mec et.... Abby reviens caresser des mecs, va danser, insulte son petit monde...Etc. Même les scènes de suspense sont rythmées par une parition funky de Robert O.Ragland : on se croirait en pleines Rues de San Francisco ou Shaft en plein exorcisme. Pas très sérieux, quand même, pour un film qui se prend (au sérieux). Quand même, le film possède un rythme pas désagréable pendant une heure. Après, ça perd en pression et dès que tout se passe dans le bar, on sent que le film n'a plus rien à dire.
Beaucoup de blablabla, quand même. Très préchi-précha, inévitablement : Dieu, la lumière du monde, un coup de gospel, un sermon, tout ça... et Dieu qui arrivera à mater un démon du sexe du Nigéria. Il ne s'appelle pas Pazuzu, mais Ishu (Ischou? Hichoux? Eshu? Savez-vous planter Ishu?). Le postulat de base demeure similaire (Un pretre retourne dans un éventuel berceau de lhumanité et trouve un démon ancien qui possède le corps d'une jeune femme). Mais avec une direction bien différente. (Il me semble d'ailleurs qu'AIP a gagné contre Warner dans le procès intenté?).
Ce qui est somme toute intriguant, c'est qu'Abby/Ishu (Ishu de secours?) s'éeveille à la sexualité dominatrice contre les hommes. Et les hommes ne le supportent pas. Comme quoi les femmes qui veulent dominer les hommes sur le terrain de la sexualité sont donc possédées par un démon? Donc de ce fait diaboliques? Intéressant point de vue. Tant les autres femmes dans le film (dont la mère Juanita Moore -vertiges d'une carrière- échappée du Mirage de la vie, fait aussi osn prechi precha) sont des épouses & femmes soumises à Dieu & à leurs mari. Restent donc dans leur coin sans rien dire. Dire que le film est mysogine est assez loin du compte
Comme on nage en pleine blaxploitation, le final se passe donc dans un bar trrrrrès funky. Un peu de lévitation, des gros sourcils et des levres gercées pour le maquillage d'Abby. Et un final très statique qui dure des plombes. Abby a des pouvoirs bien maousses mais la croix du christ la laisse se faire maintenir au sol par deux mecs (alors qu'elle en a envoyé valdinguer une bonne dizaine juste avant).
Autant la scène de l'hopital et de son évasion restent plaisantes, bien délirantes, énergiques, portnawaesques, autant le final demeure sage et vaguement incohérent. En tout cas, pas suffisant pour etre fun comme Blacula ou Blackenstein. Un film dont la rareté lui a conféré un statut culte pas forcément mérité. Girdler s'est largement amélioré par la suite!
Plein cadre et anglais non st.

Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?