Rétrospective Fassbinder
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
Rétrospective Fassbinder
Cinéaste intéressant, dont l'oeuvre est profondément marquée par des relents de l'après-nazisme (société minée par le désespoir et des désillusions politiques). Une volonté de reconstruire l'Allemagne après la tragédie. Il analyse les couples par une approche universelle en essayant de comprendre comment peuvent apparaître des fissures dans la relation.
Todd Haines (Loin du Paradis) s'est fortément inspiré de ses films.
Les copies restaurées redonnent une vigueur à la photographie. A ne pas manquer.
Todd Haines (Loin du Paradis) s'est fortément inspiré de ses films.
Les copies restaurées redonnent une vigueur à la photographie. A ne pas manquer.
Le MK2 Beaubourg a travaillé en partenariat avec la Fondation Rainer Werner Fassbinder (RWFF) dont sa mère a pris la tête dans les années 70. En 1992, une certaine Juliane Lorenz (une monteuse qui a travaillé aux Cahiers, elle a été la dernière compagne de Fassbinder avant son tragique décès à 37 ans en 1982 )lui a succédé et a contribué à faire retirer des copies neuves à partir des originaux. 26 films sont conservés sur des masters numériques en vue d'une sortie DVD en parallèle. Cette rétrospective marque le résultat d'un travail de 20 ans sur les films, écrits, et archives diverses du maître allemand.
Les premières projections en salle ont débuté à Paris le 6 octobre dernier, et en mars 2005 une deuxième fournée sera présentée. Bref, un cycle à ne pas manquer.
Je pense que Fassbinder est un grand cinéaste allemand très connu de ces dernières années, en tout cas ses films sont restés en général plus intéressants qu'un certain Wenders (dont les premiers films étaient géniaux -années 70-80-, je pense particulièrement aux Ailes du Désir, diffusé lors de la soirée d'inauguration d'Arte il y a qques années -quel coup de vieux !
) dont les derniers opus sont assez décevants et inégaux à mon goût.
Les premières projections en salle ont débuté à Paris le 6 octobre dernier, et en mars 2005 une deuxième fournée sera présentée. Bref, un cycle à ne pas manquer.
Je pense que Fassbinder est un grand cinéaste allemand très connu de ces dernières années, en tout cas ses films sont restés en général plus intéressants qu'un certain Wenders (dont les premiers films étaient géniaux -années 70-80-, je pense particulièrement aux Ailes du Désir, diffusé lors de la soirée d'inauguration d'Arte il y a qques années -quel coup de vieux !

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- DeVilDead Team
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Hum... j'adorais Fassbinder il y a quelques années, mais en revoyant certains de ces opus (Le Droit du Plus fort et sa parabole communisto-gay, Les Larmes amères de Petra Von Kant -vision typiquement 70's des lesbiennes tristes, suicidaires, etc.- l'année des 13 lunes reste fort mais... pourquoi tant de vision négative?) ils ont pris un sacré coup de vieux en se vautrant dans un misérabilisme social qui apparait trop emprunt de son époque. ce qui pouvait se comprendre au début des années 80 m'apparait hors de propos aujourd'hui, même si l'oeuvre reste cohérent par rapport à un auteur cahotique et perturbé.
Je suis moins convaincu aussi par Roulette Chinoise, Roti de satan, despair qui ont un rythme languissant.
je n'ai jamais vu Effi briest, son segment de l'Allemagne en Automne ou encore la troisième Génération et j'avoue avoir un peu peur de les découvrir.
Il n'y a guère que Tous les autres s'appellent Ali qui gardent une certaine force et une épure visuelle, même s'il se trouve être une résonnance allemande d'Elise ou la Vraie Vie de Michel Drach. J'aime bien aussi le Marchand des 4 saisons et sa vision de la dépression, Lola, Le Secret de veronika Voss ou encore Querelle de Brest, magnifique prod gaumont risquée, théatralisation de l"oeuvre de Genet, visuellement splendide.
Je suis moins convaincu aussi par Roulette Chinoise, Roti de satan, despair qui ont un rythme languissant.
je n'ai jamais vu Effi briest, son segment de l'Allemagne en Automne ou encore la troisième Génération et j'avoue avoir un peu peur de les découvrir.
Il n'y a guère que Tous les autres s'appellent Ali qui gardent une certaine force et une épure visuelle, même s'il se trouve être une résonnance allemande d'Elise ou la Vraie Vie de Michel Drach. J'aime bien aussi le Marchand des 4 saisons et sa vision de la dépression, Lola, Le Secret de veronika Voss ou encore Querelle de Brest, magnifique prod gaumont risquée, théatralisation de l"oeuvre de Genet, visuellement splendide.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Une chose est sur, c'est un cinéaste assez fascinant, ayant finalement réalisé des films assez varié, malgrès des thématiques récurrentes. Et puis il a une approche visuelle assez intéressante (les éclairages surréalistes de lola, le noir et blanc de veronika voss, l'importance générale des couleurs)
J'avoue avoir pas mal de mal avec ses charges politico-sociales a la sauce godard/brecht.
Les mélo/drame, je suis un peu mitigé, il y a, pour la plupart, une approche assez unique du genre : véronika voss est assez déconcertant, tant dans son sujet - même si ce n'est pas sans rappeler sunset boulevard - que dans son traitement visuel. Tout les autres s'appelent ali est assez fort.
J'ai beaucoup aimé chinese roulette ou les bases de goutte d'au sur pières brulabntes sont deja toutes posées.
In the year of 13 moons est également très intéressant.
Pour l'instant ca donne :
Maman kuster s'en va au ciel x
La troisième génération 0
Le droit du plus fort xx
Lola, une femme allemande xx
Tout les autres s'apellent ali xx
Chinese roulette xxx
L'année des 13 lunes xxx
Secret de veronika voss xx
J'avoue avoir pas mal de mal avec ses charges politico-sociales a la sauce godard/brecht.
Les mélo/drame, je suis un peu mitigé, il y a, pour la plupart, une approche assez unique du genre : véronika voss est assez déconcertant, tant dans son sujet - même si ce n'est pas sans rappeler sunset boulevard - que dans son traitement visuel. Tout les autres s'appelent ali est assez fort.
J'ai beaucoup aimé chinese roulette ou les bases de goutte d'au sur pières brulabntes sont deja toutes posées.
In the year of 13 moons est également très intéressant.
Pour l'instant ca donne :
Maman kuster s'en va au ciel x
La troisième génération 0
Le droit du plus fort xx
Lola, une femme allemande xx
Tout les autres s'apellent ali xx
Chinese roulette xxx
L'année des 13 lunes xxx
Secret de veronika voss xx
C'est tout à fait normal que les thématiques soient récurrentes... D'ailleurs Truffaut a soulevé le problème en février 55 lors de la naissance de la "Politique des Auteurs" largement défendue par ses disciples André Bazin et Serge Daney. Toute la force de l'oeuvre d'un cinéaste surgit justement de cette cohérence, qui prouve qu'il reste en accord avec lui-même et qu'il ne s'est pas contenté de plagiat.
Je me suis sans doute mal exprimé.
Mon "malgrès" n'était absolument pas péjoratif. Je signalais juste que fassbinder a beau adopter des approches visuelles variées (parceque entre des films comme la troisème génération, lola, et veronika, il y a de sacrés différences au niveau de l'identité visuelle), mais ses films restent dans le fond cohérents et sructurées autours des mêmes idées et obsessions (l'homoséxualité, la décadance morale des 50's, le personnage de la femme forte, la manipulation idéologique)...
Maintenant de la a dire, que de manière générale "toute" la force de l'oeuvre d'un cinéaste repose dans sa cohérence, je ne serais pas aussi définitf que tu semble l'être. J'ai beau être familier avec la politique des auteurs, cela n'empêche pas a un cinéaste d'évoluer, et a un film d'être parfois un objet unique se suffisant a lui même (et non pas forcément que le "maillon" d'une oeuvre cohérente). Mais vaste débat, et ce n'est pas la peine d'alourdir le thread avec cela.
Mon "malgrès" n'était absolument pas péjoratif. Je signalais juste que fassbinder a beau adopter des approches visuelles variées (parceque entre des films comme la troisème génération, lola, et veronika, il y a de sacrés différences au niveau de l'identité visuelle), mais ses films restent dans le fond cohérents et sructurées autours des mêmes idées et obsessions (l'homoséxualité, la décadance morale des 50's, le personnage de la femme forte, la manipulation idéologique)...
Maintenant de la a dire, que de manière générale "toute" la force de l'oeuvre d'un cinéaste repose dans sa cohérence, je ne serais pas aussi définitf que tu semble l'être. J'ai beau être familier avec la politique des auteurs, cela n'empêche pas a un cinéaste d'évoluer, et a un film d'être parfois un objet unique se suffisant a lui même (et non pas forcément que le "maillon" d'une oeuvre cohérente). Mais vaste débat, et ce n'est pas la peine d'alourdir le thread avec cela.
Vu La troisième Génération au MK2 Beaubourg hier :
Assez difficile d'accès, le film montre l'absurdité d'une certaine rébellion bourgeoise, où rien ne fait sens. La mise en scène est assez proche d'un Godard années 80 (jeu un peu théâtral, bande-son très riche, distanciation parfois loufoque). Je ne saurais trop vous le conseiller, mais attention c'est dur de rester jusqu'au bout !
Allez, hop : petites photos :


Assez difficile d'accès, le film montre l'absurdité d'une certaine rébellion bourgeoise, où rien ne fait sens. La mise en scène est assez proche d'un Godard années 80 (jeu un peu théâtral, bande-son très riche, distanciation parfois loufoque). Je ne saurais trop vous le conseiller, mais attention c'est dur de rester jusqu'au bout !
Allez, hop : petites photos :


Adoré QUERELLE (eh oui, les lumières, l'ambiance, la mère Moreau), LILI MARLEEN, VERONIKA VOSS.
du tout bon cinoche quoi !!
du tout bon cinoche quoi !!
merci la gueuze, tu es un laideron, mais tu es bien bonne !
ma collection : http://www.intervocative.com/dvdcollect ... /hellboy69
ma collection : http://www.intervocative.com/dvdcollect ... /hellboy69
Une des grandes rencontres cinématographiques de ma vie, avec Visconti, Pasolini et Argento.
L'amour est plus froid que la mort : 6/10
Pourquoi monsieur R. est-il atteint de folie meurtière ? : 4/10 (film renié, d'ailleurs)
Prenez garde à la sainte putain : 10/10
Le marchand des quatre saisons : 8/10
Les larmes amères de Petra Von Kant : 9/10
Tous les autres s'appelent Ali : 7/10
Martha : 7/10
Effi Briest : 9/10
Le droit du plus fort : 10/10
Maman Kusters s'en va au ciel : 7/10
Roulette chinoise : 9/10
La femme du chef de gare : 7/10
Despair : 9/10
L'année des 13 lunes : 10/10
Le mariage de Maria Braun : 8/10
Lili Marleen : 6/10
Lola : 9/10
Le secret de Veronika Voss : 9/10
Querelle : 10/10
L'amour est plus froid que la mort : 6/10
Pourquoi monsieur R. est-il atteint de folie meurtière ? : 4/10 (film renié, d'ailleurs)
Prenez garde à la sainte putain : 10/10
Le marchand des quatre saisons : 8/10
Les larmes amères de Petra Von Kant : 9/10
Tous les autres s'appelent Ali : 7/10
Martha : 7/10
Effi Briest : 9/10
Le droit du plus fort : 10/10
Maman Kusters s'en va au ciel : 7/10
Roulette chinoise : 9/10
La femme du chef de gare : 7/10
Despair : 9/10
L'année des 13 lunes : 10/10
Le mariage de Maria Braun : 8/10
Lili Marleen : 6/10
Lola : 9/10
Le secret de Veronika Voss : 9/10
Querelle : 10/10
Modifié en dernier par Anonymous le lun. avr. 25, 2005 3:43 pm, modifié 1 fois.
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- Enregistré le : dim. mai 02, 2004 3:57 pm
- Localisation : The Oniric Quest of the Unknown Kadath
C'est le seul film que j'ai vu de lui et j'ai littéralement adoré. Rythme d'une lenteur totalement en adéquation avec le sujet et finalement très traître puisque ça nous donne de l'empathie pour le personnage principal qui est un véritable psychopathe. Une oeuvre simple mais pourtant forte et dérangeante. Fassbinder l'aurait renié ? Je suis vraiment surpris.Manolito a écrit :Une des grandes rencontres cinématographiques de ma
Pourquoi monsieur R. est-il atteint de folie meurtière ? : 4/10 (film renié, d'ailleurs)
http://www.chuckpalahniuk.net
Mon avatar : Jacek Yerka, dessinateur de génie.
"Mais qu'importe, que le vent m'emporte, nourrir les bêtes et les cloportes. Ce sera bien là de toute une vie, le seul contrat bien rempli." Mano Solo
Mon avatar : Jacek Yerka, dessinateur de génie.
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Ce film a été co-réalisé avec Michael Fengler, et Fassbinder dit qu'il n'a lui-même fait que de la collaboration technique, toutes les idées liées au contenu du film venant de Fengler. Et il n'aime pas le film (je crois qu'il en parle dans l'interview publiée, à titre posthume, dans le dernier ou avant-dernier Positif).
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On ne peut pas dire que Bazin est un disciple de Truffaut. C'était au contraire le chef de file. Truffaut, bien plus jeune que lui avait un rapport filial avec Bazin. Par ailleurs la politique des auteurs (théorie à propos de laquelle Bazin était parfois sceptique) n'était pas tant l'idée que l'on retrouvait les mêmes thêmes de films en films mais surtout une unité d'écriture. Et c'est effectivement Truffaut mais aussi Rivette ou Chabrol qui ont inventé cette idée. On a tendance, aujourd'hui, alors que la plupart des cinéastes peuvent se prétendre auteurs, d'oublier le terme "politique". L'idée, à l'époque était de défendre des cinéastes hollywoodiens, à priori commerciaux, (exemple Hitchcock ou Hawks) et de dire qu'il s'agissait, à l'instar des grands romanciers, d'auteurs. Ce qui en un temps où le cinéma d'Hitchcock et de Hawks était considéré au mieuix comme du divertissement, un propos révolutionnaire.xymox a écrit :C'est tout à fait normal que les thématiques soient récurrentes... D'ailleurs Truffaut a soulevé le problème en février 55 lors de la naissance de la "Politique des Auteurs" largement défendue par ses disciples André Bazin et Serge Daney. Toute la force de l'oeuvre d'un cinéaste surgit justement de cette cohérence, qui prouve qu'il reste en accord avec lui-même et qu'il ne s'est pas contenté de plagiat.
Sinon, la ressortie des Fassbinder est une bonne nouvelle. Voilà un cinéaste qui, à la différence de Wenders, n'a pas sucombé à une mélancolie facile mais a réalisé des films comme il respirait, de violents mélodrames sexuels et politiques.
"J'ai un plan, le meilleur des plans. Celui qui consiste à ne pas en avoir"
Le Caporal épinglé.
Le Caporal épinglé.