Comme le montre d'emblée le très beau générique de début, Chabrol continue à redéfinir le monde comme quelque chose de langien, fermé sur lui même et étouffant ( avec la télévision en prolongation intrinsèque et nourissière!)... En fait son cinéma semble ici arriver en bout de course. C'est certe moins léchée et signifiant que "La Fleur du mal", mais l'ensemble est si peu prenant, si peu trouble, qu'on s'en fout un petit peu en fait, c'est surtout ça le gros hic. Ni implacabilité ("la cérémonie") ni limbes ("l'enfer) ni jeu de trompe l'oeuil ("Au coeur du mensonge"), juste du Chabrol, tranquilou.
Quand Rohmer nous livre un sublime "Triple Agent" cette année, continuant à surprendre, Chabrol lui se met à stagner... C'est jamais vraiment agaçant, parce que le bonhomme sait y faire quand à mener son petit univers à la baguette désormais. Mais ici on a surtout l'impression que le projet n'en valait pas tant que ça la chandelle. Film qui montre la jeunesse, l'interdit, l'absolu avec la tranquilité du petit maître qui n'a plus rien à prouver en maitrisant son art du vase clos au millimètre. Il parait qu'il ne faut plus traiter Chabrol de fainénant au risque de se payer un procès, mais quand même...
3,5/6
