

Tout comme je n'ai pas compris qu'une partie des intellectuels de gauche des revues culturelles d'alors puissent encenser ce roman de Virginie Despentes

Qui en dehors d'un titre plus que provocateur, le caractère jeanfoutiste de son auteur et une couverture thrash n'avait rien d'exceptionnel dans son écriture ( qui me rapella ses devoirs que me rendra l'une de mes profs de français en me disant de travailler mon langage et mon style car je n'arriverai jamais à rien en écrivant comme ça... alors que d'autres en faisait des bouquins, et même encensés !!! ) si ce n'est de révêler une nouvelle jeunesse littéraire shootée au rap des banlieues et aux narines pleines de poppers et autres drogues plus explicites quand la rondelle ne s'était pas déjà fait décapsulée trois fois dans la cave d'une cité



"Baise-Moi", le roman, c'était ce que je pouvais entendre alors partout tout autour de moi et presque tous les jours : des mecs se la jouer gros caïds de cités banlieusardes qu'il rêvaient au format cinémascopes d'un ghetto américain en rêvant d'affirmer leur supériorité masculine sur la chatte des meufs du bout de leur treize centimètres cinq de pénis et du .22 de leur calibre dans la main, se rêvant toujours et encore le Tony Montana de la barrette de teuch' de 1997.
"Baise-Moi" pouvait être la réponse de jeunes filles qui décidaient de prendre leurs vies en mains et à pleines couilles ( passez-moi l'impossibilité physiologique ) en refusant encore de se faire bourrer le moue en plus du cul par des abrutis de pseudos frappes des cités. Les filles, comme dans le roman de Virginie Despentes ( "Les Jolies Choses" ), ne seraient plus de simples victimes mais les actrices de leurs vies, quitte à sombrer et se petit suicider dans le microcosme des cités et le monde parallèle des banlieues.
Faisant de son adolescente vicitme d'un viol - et y survivant quasi-intacte car elle ne fait de sa chatte qu'un passage à bites sans y prendre aucun plaisir ou aucune douleur coupant toute puissance à ses violeurs - et de sa nymphomane érotomane sexuellement dépendante, les deux figures antagonistes des anti-héros mais pas héroïnes de son roman, Virginie Despentes trouvait là l'univers underground nécessaire à l'évolution de son road-movie littéraire faisant rencontrer "THELMA ET LOUISE" sous les acides, la drogue et la violence d'un "RESERVOIR DRUGS" cher à Tarantino, chantre alors d'une nouvelle violence esthétisée...
La jeune femme aura très bien réussi son coup médiatique et son entrée dans le monde des écrivains de cette fin de siècle



Même si j'ai trouvé lourd par sa volonté de langage de merde des banlieues et un brin long cette vengeance à deux visages de deux filles que rien n'aurait du faire se rencontrer mais que des malheurs dignes de Sophie modernes ont fait se croiser, s'aimer et s'amouracher...
En ce qui concerne son adaptation cinématographique de 2000, je n'ai pas compris qu'on s'y attaque aussi chaudement


Virgine Despentes, auteur de ce roman pas aussi polémique con le prétend puisque pas aussi connu de tous con veut bien se l'imaginer, s'associe donc à une fille qui connait déjà le cinéma - et ce même s'il s'agit de cinéma pornographique - et qui a en vie de passer derrière la caméra que plutôt de continuer à voir la caméra lui passer dans le derrière : Coralie Trinh Thi co-réalise donc ici son premier film après avoir montré sa frimousse eurasienne et plus comme pute dans "LA PRINCESSE ET LA PUTE" ( film de 1996 qui me la révêla ) et d'autres films du même accabit XXL avant de re-apparaître dans le cinéma plus classik de Olivier Dahan : "DÉJÀ MORT" en 1998.
Adaptation d'un livre sulfureux et sujet épineux de viols, de partouzes et autre flingue inséré dans le rectum, le casting de ce film va donc forcément se tourner vers les anciens partenaires de scènes de notre jeune Eurasienne et recruter dans le milieu du X français : Ian Scott, Elodie Chérie, Titof, Hervé P. Gustave, Sebastian Barrio et Jean-Louis Costes ( performer théatral thrash revu depuis en serial fist fucker dans ce rectum d'"IRRÉVERSIBLE" ) étant plutôt de ces noms que vous aurez peut-être vus dans les génériques de premier samedi du mois si leurs membres imposant ne vous disaient rien



Raffaella Anderson sortant d'un court et ( trop ) jeune parcours pornographique avec ce film pour donner la réplique à Karen Lancaume, actriXXX vue dans "L'EMPREINTE DU VICE" et autres productions du Pélican bleu, dans les rôles principaux de Manu et Nadine quand Virginier Despentes, sans doute, ne peut s'empêcher de refourguer le rôle de l'ami camé et dealer de Nadine au critique rock le plus reconnu sur la place publique et thrash Patrcik Eudeline himself



Sujet épineux, casting de seconds couteaux sortis du cul ( dans le sens du cinéma pornographique ), jeunes réalisatrices que trop débutantes, le film ne pourra donc être exploité quand DV et l'image s'en ressentira quand le scénario prendra la maigreur d'une vengeance de femmes teintée de scènes de cul, simulées ou non, coincées ici et là entre deux autres fusillades, filmées en gros plans ( que je me souviennne ) pour que le sang ( ou placebo visuel ) soit jeté plus facilement aux visages des actrices.
Tourné beaucoup de nuit ( et d'ailleurs je me demande encore si la gare où Manu braque Nadine n'est pas celle de Maison-Alfort/Alfortville ?! ) ou dans des chambres d'hôtels et ce qui semble l'être, ce premier film a tout des airs de ses ainés du bon vieux boul'hard de 'Anal Plus même si on peut y sentir le bon vouloir des participants de prendre leurs rôles à coeur et d'aligner plus correctement les trois lignes de dialogues qui feraient de leurs scènes de comédies de meilleurs acteurs habitués à se servir de leur bite que de leur langue dans d'autres cas celui d'un cuni', par exemple.
Et, donc, malheureusement, toute cette odeur de foutre venant de la distribution, du montage, de la réalisation et du scénario va cataloguer ce film d'auteur underground et thrash dans l'habituel giron du film de cul



Une interdiction devant en limiter la diffusion, sans pour autant vouloir en restreindre pleinement la distrtibution voire le censurer comme il a été dit et écrit, nuira alors à l'accès de ce film et l'étendue d'une critique populaire qui aurait pû le sauver de la mise en boîte et de son conditionnement de film de merde comme il aura été victime

Le summum de la catastrophe et de la mort du film, mais aussi d'une carrière rehabilitée de la réalisatrice Coralie Trinh Thi, sera l'éveil sur ce pseudo sujet de censure de l'ogre de barbarie de l'intelligentsia bobo parisiennne et sorcière ( comme l'appelle Stevenin ) du cinéma d'auteur se masturbant sur Godard : la Catherine Breillat elle-même



Forte d'avoir eu à se défendre lors de l'exploitation de son précédent film "ROMANCE X", l'éternelle persécutée nombriliste du cinéma français enfoncera encore plus le clou dans les poignets de ces deux jeunes réalisatrices crucifiées et passées au pilori de la bienséance et des bonnes moeurs visuelles en voulant se faire l'avocat du diable et la gardienne d'une certaine liberté de penser et de réaliser, féminine avant tout. Notre Florent Pagny des salles obscures faisant le jeu d'associations parentales, catholiques et extrêmistes, en demandant l'interdiction pure et simple, en continuant à ouvrir perpétuellement sa gueule au sujet de ce film. Encore plus collant que le dernier morceau de crotte qu'on arrive pas à s'arracher des poils du cul, Breillat aura suivi partout Despentes et Trinh Thi quand elle ne leur piquait pas le premier rôle pour parler de ce film dans lequel elle voulait se reconnaître, etc, etc.

Ni bon, ni mauvais, "BAISE-MOI" souffre du manque de professionnalisme de ces réalisatrices que ce soit dans le montage, la manière de raconter ce road-movie ou la manière de diriger ces amis venus aider des copines dans un premier film, mais il trouve aussi dans ses maladresses les touches personnelles et l'image qui enf ait un film pas comme les autres, qui de toute façon n'aurait pas pû être réalisé autrement.
Adaptation réussie pour ne pas dire fidèle, "BAISE-MOI" a eu sur moi le même effet un brin indigeste que provoqua le très décevant "AMERICAN PSYCHO" de Mary Harron ( sorti la même année ), fidèle dans sa nullité ( pour traduire le vide des propos et du délire de Patrick Bateman, excellent Christian Bale au passage ) au roman de Brett East Ellis dans ce cas : très déçu aura été ma lecture de ce bouquin



Films de femmes ou sujets difficiles, il en est que ces films - et ces romans - n'ont pas laissé indifférents mais pas avec les mêmes effets et sur des productions bien différentes, même si les sujets gardaient en commun la mort des autres...
N.B. : j'aurais aimé trouvé la jaquette originale du film qui se retrouve en couverture d'un roman, dont j'aurais préféré trouvé la couverture signée Number et montrant Manu explosé le crâne d'un gamin dont la collection Poche Revolver usa ( et couverture de l'édition du roman que je possède ).