L'histoire ? Alfred et Daphne, mari et femme, se retrouvent après quelques jours de séparations forcés. Alfred est chef d'orchestre et ils se rendent tous les 2 en Europe pour que celui-ci y interprète un concert. Daphne fait preuve de beaucoup d'affection et d'attention envers son mari. Pourtant peu de temps après leur arrivé à l'hotel, August, son imbécile de richissime beau-frère, lui fait à demi mots des révélations sur sa femme, sur laquelle il s'est fais un devoir de veillé pendant son absence, avec un trop plein de zel...
Pour vous appater, la screwball comedy c'est un peu l'héritage du cartoon et l'ancêtre de Black Edwards (c'est évident !), des comédies des frères Coen ou encore des Monty Python, comme c'est fort bien expliqué dans les bonus. D'ailleurs Terry Jones grand amateur des comédies de Sturges participe à l'un des commentaire en bonus sur le DVD. Pour traduire vite la screwball comédie c'est la comédie déjantée...
Donc pour commencer honneur aux dames : Linda Darnell



Elle interprète avec merveille une femme douce et émante, sorte d'idéal féminin, un peu à l'instar justement du du rôle tenu par Gene Tierney dans Laura, en moins évanéssent ici, c'est à dire qu'on a moins tendance à l'imaginer comme une déesse intouchable sur son pied d'estal, elle parait presque pouvoir... exister

Rex Harrison est lui un acteur anglais avec tous le classicisme que celà peu sous-entendre... et pourtant il est à mourrir de rire dans les scènes burlesques, et forme un beau couple avec sa comparse !
Beaucoup de second rôle émaillent le film, dont deux tout particulièrement, le détective privé et son accolyte, tailleur. Ils font deux crétins de génie, dommage juste que la transition entre la première rencontre avec Alfred, qui est empreint d'une certaine lucidité et une sorte d'intelligence, bon sens propre au gens simple simple, soit rompu si brutalement.
On va passer tout de suite au point négatif, parce qu'il y en a un, même s'il peut faire preuve d'une certaine originalité. C'est à dire le milieu du film où, Alfred possédé par la colère vis-à-vis de sa femme, l'imagine le tromper avec son secrétaire. Alors qu'il est en train d'interpréter 3 morceaux de Rossini, Wagner puis Tchaïkovsky devant un parterre bien garni, qui vont correspondre chacun, avec un ton propre en référence à la musique qui les accompagne, à chaque fois à un fantasme de vengeance différent qu'Alfred échaffaude.
Hors à ce moment là on a l'impression qu'il y a une rupture de ton qui en fait correspond aussi à une rupture, un peu trop brutale pour être honnête, dans le récit. Je soupçonne Sturges (parce que c'est aussi lui qui écrivait ses scénarios - le premier du genre à hollywood ! -) d'être arrivé à épuisement de son récit et ne trouvant pas de suite avoir malgrès tout ingénieusement trouvé ce stratagème.
Passage un peu longué, toujours est-il qu'il servira à merveille la suite du récit et qu'il comporte une scène digne de Dario Argento


En somme pas un très grand film (et j'ai bien l'impression que Terry Jones pense la même chose même s'il dit avoir redécouvert le film) à cause de ce passage au milieu mais il m'a donner envie de découvir les autres oeuvres de Preston Sturges. Et rien que pour ce final burlesque d'anthologie il vaut le coup d'oeil (et aussi pour la dernière scène, pleine de bons sentiment tout en émotion, mais faut aimer comme on dit
