J'ai loupé le film à Sitges, le presskit était alléchant, mais les critiques que j'ai vu dans les mag français à mon retour m'on refroidis, parait que le film se complait dans un trip pédophile plutôt douteux.
"Comme disait mon ami Richard Nixon, mieux vaut une petite tâche sur la conscience qu'une grosse sur l'honneur. Allez en vous remerciant bonsoir."
Celui-là, je le redoutais un peu vu que je n'aime pas trop le cinéma de Noé et qu'on m'avait aussi résumé le film à "des petites filles en petites culottes"... Et pourtant, c'est remarquable ! I y a une ambiance qui évoque "Hanging Rock", comme cela a souvent été dit, mais surtout "L'esprit de la ruche", dans le sens que c'est filmé à hauteur d'enfant, en évitant d'adopter un regard d'adulte à aucun moment. En gros, c'est une allégorie sur l'enfance des fillettes, de la naissance à la puberté, et sur le royaume de l'enfance où l'on est à la fois très protégé, à part, et à la merci de perceptions inexplicables. La puberté arrive comme la connaissance qui met fin à l'innocence et apporte la liberté. Apparemment, tout le monde n'a pas compris puisque des critiques ont écrit que le film n'a pas de "propos" ou de "justification". Sans parler qzu'il ne faut surtout pas que ces gens très sensibles voient les "1001 nuits de Pasolini, ou ils feront un arrêt cardiaque direct !
C'est techniquement d'une qualité excellente, photographié par le chef op de "Irréversible" et "Il Cartaio". Quant au trip pédo, cela me paraît assez délirant dans le sens où il n'y a aucune situation scabreuse, aucune vulgarité. Le thème de la sexualité est omniprésent, mais paradoxalement, à travers son absence.
Critique gentille de Romain Le Vern chez DVDRama :
Allan Theo a écrit :J'ai loupé le film à Sitges, le presskit était alléchant, mais les critiques que j'ai vu dans les mag français à mon retour m'on refroidis, parait que le film se complait dans un trip pédophile plutôt douteux.
Sur le net en tout cas, les rumeurs étaient plutôt bonnes. Je sais plus exactement où j'avais lu ça, c'était il y a quelques semaines.
la critique de DVDRama est allechante, le synopsis a la Suspiria (l'un des meilleurs films fantastique) est interessant et puis y'a Marion que j'aime beaucoup, Benoit Debie et je suis aussi grand fan de Noe alors...
au fait merci beaucoup guncrazy, pour etre toujours le premier a denicher les nouveaux trailers
Honnêtement, il n'y a pas tant de rapports que cela avec "Suspiria", même si la réalisatrice revenidique cette influence dans le dossier de presse. Si on y va en s'attendant à ça, je pense qu'on est déçu.
Si le synopsis pouvait faire penser a suspiria, le film s'en écarte en effet assez fortement. Ici, plus que chez argento, le pensionnat est vu comme un véritable microcosme, existant en circuit fermé, sans apparentes interventions de l'extérieur. Le lieu, hors du temps, paraît ainsi victime d'un éternel recommencement, symbolisé par ces cercueils qui vont et viennent mystérieusement. C'est dans cet environnement limité, mais pourtant jamais étouffant, que de jeunes filles sont éduquées dans un troublant mélange de liberté et de rigueur (toutes tentatives de s'écarter du chemin, au sens propre comme figuré, étant sévèrement sanctionnée). La mise en scène, violemment sensorielle, se situe ainsi a regard d'enfant, entre fantasme et réalité. La comparaison avec l'esprit de la ruche opérée par Manolito étant d'ailleurs totalement justifiée sur ce point. Ce monde de l'enfance se caractérise également par une certaine féticihisation de la mise en scène (découpage des corps, costumes quasi uniques, répétition des lieux), accordant une importance particulière aux objets (qui ne sont jamais accessoire mais servent toujours le propros). Pourtant, derrière cette apparente innocence qu'arborent les jeunes pensionnaire en tenues blanches, elles apprenent, déjà, ce qui les attends : la réalité des rapports humains, entre tension, dépendance et soumission. Oeuvre métaphorique, organique et grouillante, Innoncence, de par son originalité, mérite fatalement l'attention du spectateur.
xxx
Zut, tout a été dit au dessus par les sieurs Manolito et Battosai.
Etrange expérience que cet "Innocence". Mieux vaut ne pas trop en raconter et laisser les gens se faire leur propre idée, je pense que le film est assez ouvert en fait : Pour preuve, Cine Live et autres y voit un trip pédo alors que perso j'ai compris ça comme une vision - un brin glauque c'est vrai - sur l'enfance et la puberté. Le film se "ressent" énormément, il n'y a pas tellement de fil conducteur qui permet de se rattacher à quelque chose de rassurant. Ça MET mal à l'aise, c'est vrai, mais en effet il n'y rien de scabreux, et absolument rien qui justifie la polémique actuelle. C'est pour ça que je continuerai pas sur ce point. Il me semble avoir suivi le film de la même manière que vous deux, c'est à dire qu'on n'a que rarement un point de vue d'adulte sur le film (peut-être une fois ou deux, lors d'étranges dialogues entre Eva et Edith), et donc tout est vu au travers des esprits et des corps en métamorphose de ces jeunes filles. A un âge où tout est doute, nouveauté, désirs et craintes, je trouve intéressant de l'avoir traduit sous forme d'un conte plutôt cruel, un brin effrayant, et comme je l'ai dit assez glauque. Ceci dit, c'est un film qui se murît, car j'avoue que l'expérience en salle était assez pénible, on ne sait pas trop où on nous amène, on nous "inflige" pas mal de symbolisme, ça peut être lent et assez chiant si l'on se ferme l'esprit avant, pendant et même après la fin du film.
Mon sentiment à l'égard de ce film est paradoxal. Je l'aime beaucoup pour ses intentions, son maniérisme métaphorique, ce qu'il dit implicitement, sa réalisation également, simple, mais adéquate.
Pourtant, le film m'a profondément ennuyé dans sa première partie. L'innocence de ces gamines est traitée avec un tel premier degré que de voir des enfants en train de papillonner avec un jeu et des dialogues dignes des acteurs de Jean Rollin, cela laisse dubitatif. Trop d'innocence tue le propos de la réalisatrice. Pendant un certain temps, du moins. LA suite étant plus intéréssante.
Au final, j'en garde le souvenir d'un film fort, singulier au regard sur l'enfance délicieusement vénéneux. Le film ose un regard impertinent sur l'enfance sans tomber dans le scabreux. Pas de quoi déranger nos bambins (qui tomberont de sommeil devant). ILs n'y veront que du feu. Parcontre, les sous-entendus font mouche chez l'adulte, perverti depuis longtemps. Amen.
Rien à dire de plus que mes compére du dessus, Manolito, Battossai et Zecreep ont trouvé les mots pour décrire ce film que j'ai tout simplement adoré, malgré quelques longueurs de la première partie.
Juste que l'esprit malsain doit plus se trouver du coté du critique de ciné live qu'autre chose.
"Le poker est un jeu d'argent, le but du jeu : c'est l'argent."
"Le poker est la chose la plus violente que l'on puisse faire assis."
<pi>
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