Dans les annees 20s une expedition d’archeologique en Egypte met a jour un sarcophage et un document comportant une invocation blasphematoire. Ignorant les avertissements, un membre de l’equipe lit cette derniere et faire se reveiller la momie. 10 ans plus tard, une nouvelle expedition, mise sur la trace de grande decouverte par un etrange egyptien. Loin sont-ils de deviner les raison qui pousse ce dernier a les guider...
La Momie est un film « magique », qui opere a tous les niveaux.
En quelques stock-shots(?), l’intrigue est plantee. Les scenes de desert montrant l’homme blanc eventrant le sol millenaire de l’Egypte pour decouvrir et piller les tresors et secret y enfouis depuis des centaines de siecles, utilisant les hommes natifs du pays pour les basses besognes des fouilles ont un superbe cachet. Le spectateur sent que la fievre entourant la decouverte de la momie de Toutankhamon en 1922 n'etait pas encore eteinte en 1932. On se doute que les exterieurs n’ont pas ete tournes plus loin que le desert aux portes de L.A., mais l’impression est grande.
La scene du « reveil » de la momie aussi est exemplaire de sobriete et quelque part de « poesie ». Dormant dans son sarcophage, reveille par une incantation bannie depuis des millenaires, la momie ouvre un oeil brillant de la lumiere d’une vie nouvellement retrouvee et s’empare de la clef de sa survie causant la folie autour d’elle.
L’interpretation de Karloff sera bel et bien « imperiale », tant dans sa retenue dans ses mouvements corporels que faciaux (ces derniers vraissemblablement aussi dus au maquillage), exprime dans son minimalisme pourtant toute une panoplie d’emotions et plus encore ; l’usure de son corps dont la vie a ete suspendue pendant quatre millenaires, un dedain pour les nouveaux « maitres » de son peuple mais dont il a besoin pour realiser l’unique but de son existence maudite, retrouver l’amour de sa bien-aimee dont il a ete separe pendant 37 siecles, l’impie devotion, lorsque agenouille devant des statues obscures, il performera des rites sacrileges pour ramener son unique amour du monde des morts, murmurrant son nom perdus parmi les siecles dans les tenebres d’un musee, seul endroit ou subsiste encore « son monde ».
La momie est comme Frankenstein et le Fantome de l’Opera, une creature tragique. Contrairement au monstre qui a ete ramene a une caricature de vie et au monstre qui se consume dans son obsession, la momie, elle se consume d’amour.
Contrairement a ce que le spectateur pourrait penser, la momie ne tue aussi pas « en bandelettes », mais plutot en « homme ». Pour atteindre ses buts, l’ « homme » parvient pourtant a se « deshumaniser », ne compte plus que son but, les obstacles doivent etre « elimines ».
Encore une fois, Karloff livre une prestation exemplaire, tant en lenteur musculaire qu’avec des yeux incandescents, sa creature se « consume » literalement de l’interieur, ou, lorsque d’une phrase, ou indiquant qu’il est interdit a l’homme d’Egypte d’exhumer ses morts, il aura juge l’homme blanc et le renverra a ses sacrileges.
Superbe egalement la scene de la vision du crime passe de Karloff, sequence muette et jouee « a la mode » du cinema muet, et pourtant tournee avec le plus grand serieux et respect de ce que l’antique Egypte generait a l’epoque dans l’imagination pouvait permettre. Encore une fois, dans la scene ou son personnage subira l’ultime chatiment, Karloff utilisera ses yeux pour vehiculer toute l’horreur et la panique.
Retenue et rigueur dans la mise en scene, lenteur mais mouvement inexorable vers la tragedie seront les maitres mots de cette version ou les bandelettes en cotton renverront au vestiaires les CGs des momies hysteriques auxquelles le cinema actuel essaie de nous habituer.
A voir, pour l’histoire, pour la tragedie, pour le respect dans le traitement du sujet.
The Mummy 5 / 5
The Mummy de Karl Freund (1932)
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Re: The Mummy de Karl Freund (1932)
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.