eXistenZ - David Cronenberg (1999)

Science-Fiction, Horreur, Epouvante, Merveilleux, Heroic Fantasy et tout le toutim du Fantastique !

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

niko13
Messages : 4287
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 10:10 am
Localisation : Laboratory Of The Utility Muffin Research Kitchen

Message par niko13 »

Punaise, trop cerebral le pere melting.:D
Mais qu'est-ce que c'est bo, et juste surtout. :wink:
What the fuck did I do ?
celia0
Messages : 3188
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 11:13 pm
Localisation : Devant toi

Message par celia0 »

Meltingman y se complique trop l'existenz
Avis aux nouveaux forumers, il est parfaitement normal voir de santé publique d'envoyer chier manolito au moins une fois.
Prodigy
Messages : 6429
Enregistré le : mar. mai 11, 2004 2:04 pm

Message par Prodigy »

Faut vraiment que je revoie le film, à lire melting, je n'y ai vu qu'un Videodrome light à l'époque :shock:
Mr tos
Messages : 19
Enregistré le : jeu. oct. 05, 2006 3:24 pm

euh... excouze le dérange...

Message par Mr tos »

Bonjour à vous tous, juste un petit mot pour dire que effectivement, melting man n' a pas tord puisqu'il a surement raison. Pour ma part, j'ai toujours pensé qu'Existenz était un film sur la théorie des cordes... Vous savez, les univers parallèles et pourtant si semblables, comme dans la "quatrième dimension"... La dimension temps qui fait si souvent défaut aux films de Cronenberg ! Ce qui peut nous plonger dans une perplexité extrême tant il est impossible de situer le futur qu'il montre si ce n'est quelque part entre le siècle des costumes trois pièces et la fin du monde. Toujours est-il, plus sérieusement, que je trouverai assez raisonnable l'idée qu'il ne s'agisse pas de simples consoles de jeux mais plutot de machines permettant de visiter d'autres réalités probables. Hein ??? Pourquoi pas après tout? Il est peut-être un monde où les producteurs de télé diffusent déja des éxécutions capitales en direct, il est peut-être un monde où les machines à écrire servent aussi de vagin... Il est peut-être un monde où Viggo Mortensen fait le café...
meltingman
Messages : 1741
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 5:39 pm
Localisation : In a hatful of hollow
Contact :

Message par meltingman »

Ca c'est ce que j'appelle un premier message coup de poing... :D

Bienvenu Mr Tos !
Not only does God play dice, but... he sometimes throws them where they cannot be seen - Stephen Hawking
Otis
Messages : 381
Enregistré le : dim. mars 26, 2006 1:10 pm
Localisation : Tours
Contact :

Message par Otis »

Intéressant de débattre avec toi en tt cas. :wink:
meltingman a écrit :Ah bah si ça te « répugne », la discussion va vite tourner en rond. Je comprends donc que pour toi le destin existe. Que l’homme n’a pas de libre arbitre en quelque sorte, sachant que cette dernière notion est largement discutable. Pour ma part, je ne pense pas que l’Homme puisse mettre totalement en action son libre arbitre, mais en tous cas je reste convaincu que la manipulation du destin n’existe pas, que rien n'est écrit. Il me semble que l’œuvre de Cronenberg tend vers cette idée.
Je ne veux pas être hypocrite mais, même si ce n'est pas ce qui compte ici, je n'aimerais pas qu'on lise mal entre les lignes ; alors je vais être précis dans mes convictions pour éviter tout malentendu, de ce point de vue là en tt cas : je suis, modestement, hégélien. Je pense comme ce philosophe qu'il existe une "providence" qui dépasse l'Histoire humaine, que ce sont "les passions qui font évoluer cette Histoire", que cette providence en termes hégéliens s'appelle ni plus ni moins "ruse de la raison" et que, par conséquent, il existe un mouvement de l'Histoire. Ce mouvement est philosophique, parce qu'à présent, je ne souhaite pas l'expliciter ici avec mes convictions religieuses par respect. :wink: (je ne sais pas si j'ai le droit et de tte façon, on s'en tape, c'est pas ce qui nous intéresse ici).

Je ne suis donc pas d'accord quand tu dis que "sans esprit l’Homme n’est qu’une machine". Une machine est le fruit d'une invention qui effectue une activité, le corps humain, dénué d'esprit, n'effectue rien, de même qu'un fou a un esprit et pourtant, ce n'est pas une machine, c'est un être-humain. Avec l'avancée de la chirurgie plastique, cela prouve combien Cronenberg reste infiniment moderne. Quand je disais "une chair qui s'interroge", je voulais faire référence au fantastique utilisé pour exprimer l'hypothèse (concrétisée par le fantastique donc) que l'esprit ressortait de sa substance et devenait un accomplissement dans sa forme charnelle. C'est cette approche que je trouve artistiquement intéressante. Artistiquement seulement, rien n'est moins sûr que "l'âme soit matérielle" pas vrai ? Parce que le propos reviendrait à dire que notre esprit est libre de modeler notre propre corps et, excuse-moi, c'est faux. Déjà, on ne choisit pas son corps (mais on peut moduler son esprit, le faire évoluer). L'esprit, malgré sa volonté à faire ce que bon lui semble, ne détient pas le pouvoir absolu, en tt cas originel, sur le corps qui le contient.

Je trouve tes remarques sur la passion et l'amour spirituelle (même si pour ce dernier, c'est une stricte question de réception) très pertinentes et je reconnais mon erreur sur cette notion, même si j'ai plaqué par négligence et naiveté des notions qui souvent sont là pour contrer un matérialisme exacerbé. En revanche, pour le thème de l'ennui, j'ai encore des réticences. Je me remémore sa filmographie brièvement et je ne vois pas encore l'image d'un individu confronté réellement à l'ennui. Ou alors c'est fait de façon indirecte... Spider peut-être ? Et encore...
Et le violeur n'a pas conscience de son acte, il a conscience de son besoin dans l'acte. Beaucoup d'entre eux ne prennent pas conscience qu'ils font du mal à autrui, c'est mon avis.
Enfin, on ne peut pas nier l'esprit de jeux-vidéo présent dans Existenz, bien sûr que je ne m'arrête pas à cette approche, mais les "codes" comme tu dis sont bien là : gamers et j'en passe.
Modifié en dernier par Otis le ven. oct. 06, 2006 11:17 pm, modifié 1 fois.
Mr tos
Messages : 19
Enregistré le : jeu. oct. 05, 2006 3:24 pm

Message par Mr tos »

En revanche, pour le thème de l'ennui, j'ai encore des réticences. Je me remémore sa filmographie brièvement et je ne vois pas encore l'image d'un individu confronté réellement à l'ennui. Ou alors c'est fait de façon indirecte... Spider peut-être ? Et encore...

tout d'abord, bravo pour ton approche philosophique du sujet qui est, quoi qu'on en pense très intéressante. Toutefois, et ce n'est pas grave, je ne suis franchement pas d'accord avec toi sur l'ennui. Si il n'y a pas d'ennui dans les personnages de Cronenberg... C'est que je n'ai rien compris ... et c'est possible !
Max Renn, pour commencer, n'est-il point un producteur en quête d'un divertissement qui le sortirait de la monotonie de ses productions. Sa quête n'est-elle pas une fuite vers le toujours plus qui arriverait à le situer à des années lumières de l'ennui? Pour moi, je le comprend comme un personnage qui s'emmerde à refaire toujours les mêmes productions...
Dans le festin nu, cronenberg place le personnage de Bill Lee comme une allégorie parfaite, à mon sens, de l'utilité du fantastique pour fuir l'ennui. Il existe une routine dans laquelle son imprimé les personnages au départ, puis, l'hallucination, l'irréel, le fantastique insinu un grain de sable qui casse cette routine meurtrière... Ainsi, ils échappent à l'ennui! Mais le thème est là... il existe dés le départ car il est l'état de base des personnages au départ. La suite n'est que le récit de leur fuite...

Pour finir, je te dirai qu'aussi bien dans Existenz que dans history of violence, on trouve des personnages qui, a contrario, cherchent à tout prix à se réfugier dans l'ennui. Ted pikul comme Tom Stall se protègent tout deux du danger en se murant dans une routine salvatrice... N'est-il pas?

Alors certes, je pense que ces liens avec l'ennui sont assez subtils mais ils existent... J'en suis sur ... je les ai vus !
Ou alors, je devrai peut-être retourner voir mon psy pour lui en parler !
C'est une possibilité ... MAIS JE NE PEUX PAS M'EMPECHER DE LE VOIR COMME CA! désolé!
Otis
Messages : 381
Enregistré le : dim. mars 26, 2006 1:10 pm
Localisation : Tours
Contact :

Message par Otis »

J'avais saisi ne t'inquiète pas. :wink: Je parlais vraiment du thème "ennui" travaillé sans sous-entendus, mais à bien considérer, c'est vrai que son dernier film est magique si on prend ce point d'étude. Intéressant : d'après-vous, Cronenberg propose-t-il un remède à l'ennui ? Je revois ce Tom Stall les mains dans l'eau, accablé...
meltingman
Messages : 1741
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 5:39 pm
Localisation : In a hatful of hollow
Contact :

Message par meltingman »

Intéressant aussi de débattre avec toi !

Par contre là on est dans une discussion philosophique qui dépasse le cadre du film et risque de vite gonfler les Devildeadiens. A ce niveau il faudrait en discuter de vive voix.

Je vais quand même répondre à 2 ou 3 points de ton argumentation.

Otis a écrit : Je ne suis donc pas d'accord quand tu dis que "sans esprit l’Homme n’est qu’une machine". Une machine est le fruit d'une invention qui effectue une activité, le corps humain, dénué d'esprit, n'effectue rien, de même qu'un fou a un esprit et pourtant, ce n'est pas une machine, c'est un être-humain. Avec l'avancée de la chirurgie plastique, cela prouve combien Cronenberg reste infiniment moderne.
Une machine a besoin d’une impulsion pour fonctionner. Que ce soit un carburant, une pile, une main qui remonte un mécanisme. Et quand ce carburant n’est plus, la machine s’arrête. Il faut alors une intervention humaine pour remplacer le carburant et la remettre en route. Le corps fonctionne de la même façon, son mouvement étant induit par la pensée, même subconsciente. Retire l’esprit, le corps ne vaut effectivement pas mieux qu’une Nintendo DS sans batterie. Peut-être préfèrerais tu si je changeais de terme. Le corps est une mécanique. La problématique restant la même, sans impulsion une mécanique n’est qu’un amas de pièces inertes.
Les avancées de la chirurgie plastique prouvent justement à quel point le corps n’est rien d’autre qu’une mécanique. On peut remplacer les pièces défectueuses, pas toutes, pas encore, on peut remodeler le look général, on customise le corps comme certains leurs voitures. Ca n’a que très peu d’influence sur l’esprit.
Otis a écrit :rien n'est moins sûr que "l'âme soit matérielle" pas vrai ? Parce que le propos reviendrait à dire que notre esprit est libre de modeler notre propre corps et, excuse-moi, c'est faux. Déjà, on ne choisit pas son corps (mais on peut moduler son esprit, le faire évoluer). L'esprit, malgré sa volonté à faire ce que bon lui semble, ne détient pas le pouvoir absolu, en tt cas originel, sur le corps qui le contient.
Ah mais là on s’égare… je ne parle pas d’âme, ni matérielle, ni éthérée. Quand je parle de l’esprit j’invoque (Bahamut Niv.5 ! Désolé….) l’idée, la réflexion, pas l’esprit dans le sens « âme ». Dans ce cas effectivement, l’esprit et encore moins Laam ne sont capable de matérialiser quoi que ce soit et de changer le corps. Sinon imagines la joie pour toutes ses nanas qui pourraient avoir les seins qui poussent rien que parce qu’elles en ont envie en y pensant très fort.
Alors oui « on ne choisit pas son corps », cette phrase sera d’ailleurs l’épitaphe de Michael Jackson. Mais tout comme l’esprit, on peut le faire évoluer, ou régresser, ou mourir, ou etc… Et ça c’est la réflexion spirituelle qui décide. Si ton cheminement intellectuel te donne envie de te couper un bras ou de sectionner la langue dans le sens vertical, rien ne t’en empêche. C’est là que se situe la liberté humaine. La seule chose qui pourrait t’en empêcher c’est ton environnement social et son poids en règles. C’est en ça que je mets un bémol au libre arbitre, et c’est aussi ce que Cronenberg semble prendre en compte. Mais en tous cas je persiste en pensant que la pensée a le pouvoir absolu sur un corps qui n’arrive à prendre le dessus qu’à partir du moment ou il se met à défaillir.
Otis a écrit :En revanche, pour le thème de l'ennui, j'ai encore des réticences. Je me remémore sa filmographie brièvement et je ne vois pas encore l'image d'un individu confronté réellement à l'ennui. Ou alors c'est fait de façon indirecte...
« Crash ». Par exemple. (je viens de voir que MrTos avait aussi donné son avis et j’allais aussi parler du « Festin nu » et de « Videodrome », c’est donc fait). Quel est le postulat de base. C’est un couple, ouvertement amoureux, qui semble avoir réussi sa vie sociale, mais qui s’emmerde… profondément. Il n’ont plus goût aux ébats sexuels entre eux, n’ont plus grand-chose à se dire, ils essayent juste de faire survivre leur histoire (grâce à cet amour spirituel qui les unis au delà du sexe :D ). Ils tentent donc quelque chose qui pourrait les réveiller.
Otis a écrit :Enfin, on ne peut pas nier l'esprit de jeux-vidéo présent dans Existenz, bien sûr que je ne m'arrête pas à cette approche, mais les "codes" comme tu dis sont bien là : gamers et j'en passe.
Je ne nie pas l’esprit, je nie le fait que ce soit un film SUR le jeu vidéo. D’ailleurs tu dis toi-même que
Une machine n'est qu'un esprit humain par extension...
Tout comme un jeu vidéo quoi. Une extension en soi de l’esprit humain. Je pense que c’est ce qui a séduit Cronenberg car à partir de là, il peut utiliser les codes du jeu vidéo pour les appliquer au jeu de la vie. C’est pourquoi dès le début du film on nous dit qu’Allegra est la conceptrice d’une nouvelle forme de « jeu ». Pas de jeu « vidéo ». Et elle a créé un nouveau type de jeu pour des gens qui se prosterne devant elle. On est plus en phase avec ce qui se passe dans le domaine sectaire que dans une communauté de Gamers. Allegra va vous montrer la voie quoi. « Vous avez changé ma vie » dit Willem Dafoe. Allegra est un gourou montrant à ses fidèles une autre facette de la réalité, une autre vie. Elle et son pod organique sont la clé. L’élément basculant.
C’est exactement ce qui se passe pour Peter Weller lorsque Ian Holm lui donne le ticket pour son départ de la réalité, la machine à écrire.
C’est le triple vagin de Genevieve Bujold qui fait sombrer deux chirurgiens cartésiens dans un monde de folie.
C’est très Cronenberg quoi.

Pour Prodigy, je tiens à préciser que « eXistenZ » fonctionne effectivement exactement comme « Videodrome », jusque dans certains gimmiks (« Death to Videodrome » remplacé ici par « Death to eXistenZ »), mais en beaucoup moins intense. C’est pour ça que je ne trouve vraiment pas que ce soit l’un des meilleurs Cronenberg. Ceci dit, je pense que le pépère n’était pas non plus dupe et c’est pourquoi, quand on passe outre l’imagerie assez glacée, on est quand même face à la seule comédie volontaire de son auteur.
Not only does God play dice, but... he sometimes throws them where they cannot be seen - Stephen Hawking
Otis
Messages : 381
Enregistré le : dim. mars 26, 2006 1:10 pm
Localisation : Tours
Contact :

Message par Otis »

Perso, c'est le premier film que j'avais vu de lui et rien que pour ça, je lui garde une place affective. La chute m'avait fait halluciner à l'époque, c'était la première fois que je découvrais un tel délire dans la conception d'un scénario, dans le jeu des acteurs (Jude Law est vraiment bon, son rôle est très difficile à jouer, contrairement à ce que beaucoup avaient déploré, prétextant qu'il jouait comme un robot...), sans oublier Jennifer Jason Leigh, une de mes actrices favorites (Dolores Claiborne, elle est magnifique dedans : elle aurait dû avoir l'oscar à mon humble avis), et le côté huilé, visqueux des poissons m'avait dégoûté... Un grand film pour ma part !
ps : c'est vrai tu as raison pour Crash, j'avais pensé à du Houellebecq... qui me paraît bien cronenbergien d'ailleurs ! :P
choy
Messages : 664
Enregistré le : sam. déc. 25, 2004 1:29 pm
Localisation : France
Contact :

Message par choy »

meltingman a écrit :Intéressant aussi de débattre avec toi !

Par contre là on est dans une discussion philosophique qui dépasse le cadre du film et risque de vite gonfler les Devildeadiens. A ce niveau il faudrait en discuter de vive voix.
Bah non continuez c'est super intéressant de vous lire au contraire !
woops
meltingman
Messages : 1741
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 5:39 pm
Localisation : In a hatful of hollow
Contact :

Message par meltingman »

Aller un petit dernier pour la route... :D J'ai été voir sur IMDB s'il y a avait des anecdotes pour le film et une est assez étonnante....

Le titre "eXistenZ" ne s'est pas écrit comme ça par hasard. Deux des producteurs sont Hongrois. En mettant le X et le Z en majuscule, on met l'accent sur le mot "isten" qui, en hongrois, veut dire "Dieu".
Allegra, the game-pod goddess.

Sinon Otis, je ne connais malheureusement pas du tout l'oeuvre de Houellebecq, mais tu me donnes envie de m'y mettre du coup. :wink:
Not only does God play dice, but... he sometimes throws them where they cannot be seen - Stephen Hawking
Superwonderscope
DeVilDead Team
Messages : 21536
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 9:09 am
Localisation : Pyun City

Re: eXistenZ - David Cronenberg (1999)

Message par Superwonderscope »

aïe aïe aïe... eXistenZ va sortir en Blu ray aux USA.

Sur lepapier, c'est bien, mais c'est malheureusement echo bridge qui s'occupe de la distribution et le film sera disponible dans un pack appelé "Fast action Set" §£ en compagnie des films suivants:

B.Monkey
Ordinary Decent Criminal
Albino Alligator
Malevolent
People I Know

Echo Bridge n'étant pas réputé pour des éditions quali (voir leurs sorties calamiteuses des titres Miramax), le pire est à craindre.

C'est pour le 17 avril 2012.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Superwonderscope
DeVilDead Team
Messages : 21536
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 9:09 am
Localisation : Pyun City

Re: eXistenZ - David Cronenberg (1999)

Message par Superwonderscope »

Un film léger dans la filmo de Cronenberg, moins cérébral que Crash et moins entrailles que dEAD rINGERS mais... un film diablement en avance sur son temps. Toujours pertinent, qui a excellemment bien vieilli, à la fois dans son propos et dans son rendu.
Le fait qu'il parle de "pod" (tiens, I-Pod, nous voilà) a déstabilisé nombre de spectateurs amateurs de jeux. Déjà, c'est organique, c'est vivant et le film pense au-delà de l'écran. on est clairement à une génération de gamins d'après, puisque tout a muté et s'est interpénétré.
C'est marrant, car je venais de voir Down de Dick Maas avec ses puces électroniques matinée d'ADN humain. Autant Maas fait de l'exploitation rigolote, autant Cronenberg parle avec beaucoup de détachement du monde du gaming. Il est probable qu'il n'y connaisse rien, mais en repensant à un film comme Jesus de Montreal avec un Denys Arcand athée, je me dis qu'un auteur comme Cronenberg était juste parfait. A la fois pour bousculer les conventions et faire chier les gamers en les montrant de manière quasi sectaire et apathiques (voire les applaudissement hystériques au début du film et leur comportement final, incapables de discerner réalité de fiction.
C'est en cela que le film réussit son pari de passer les années et de rester tout aussi pertinent, à la fois sur le sujet du jeu, d'alter-réalité, d'altération de la réalité. Allegra Geller est tout aussi perdue comme créatrice à l'intérieur de son jeu qu'isolée dans la réalité. Au lieu de rassembler, la technologie isole, en filigrane. Quand on voit ce que la technologie a accompli en 2017, on nèpe que diner raison à Cronenberg.
Même un film considéré comme mineur chez lui reste quand même mille fois plus intéressant et riches en détails que d'autres cinéastes qui auraient réussi un de leurs films.
En fait, il s'agit d'un film plus accessible que Crash voire Dead Ringers. Plus ludique aussi (on parle de jeu, donc logiqu) et Cronenberg s'amuse clairement à altérer la vision du spectateur. Rebondissant sur univers logique (Bioport, pénétration de la chair, sodomie virtuelle?) et créant des univers parallèle à l'infini. Avec celles et ceux qui croient régir la société avec leur bon gout, leur sens de ce qui est juste ou pas. Une réflexion du cinéaste sur les procès en mauvais gouts que certains(e) lui ont assénés au long de sa carrière?

En tous, je l'ai revu avec un plaisir certain et malin. les 96mn sont riches, agréablement montées, sans aucun perte de rythme. Le score hypnotisant d'Howard Shore y est aussi pour beaucoup de l'étrangeté maladive de l'univers d'EXistenZ, avec ses remous économiques parmi le gamers, avec le discours pubeux de C. eccleston au début et celui qui clôt l'expérience avec Saah Polley.

Bref, j'aime beaucoup!


Revu sur le DVD français des chez Pathé!. 1.85:1 et 16/9e; Il tient d'ailleurs très bien la route, à ma grande surprise pour un DVD qui date d'il y a 17 ans;
piste 2.0 Dolby stereo minimale, qui fait la belle part à la partition. le reste demeure "fonctionnel", on va dire...
aucun bonus
stf
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Superwonderscope
DeVilDead Team
Messages : 21536
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 9:09 am
Localisation : Pyun City

Re: eXistenZ - David Cronenberg (1999)

Message par Superwonderscope »

le film arrive en Blu ray le 21/05/2018:

http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=10487
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Répondre