Mutants - David Morley (2008)

[arioch]

Il n'y a que moi qui trouve que à quelques semaines d'intervalles deux films qui sortent titrés HUMAINS puis MUTANTS, ça pose un souci dans l'esprit des spectateurs ? Je veux dire qu'il m'arrive de m'emmêler les pinceaux. Sachant que le premier a très mauvaise réputation, forcément celui qui suit (qu'il soit bon ou mauvais) va pâtir de ce problème de titre. Evidemment, c'est de la très mauvaise coïncidence qui aurait peut être pu être contré en changeant le titre, je ne sais pas. Remarquez, il n'y a peut être que moi qui associe les deux titres de cette façons.

[Dragonball]

Ben déjà, je trouve assez hallucinant qu'on se retrouve soudain avec un tel embouteillage au niveau films d'horreur. Entre le remake de la dernière maison sur la gauche, celui de Meutres à la Saint Valentin et les 2 films français, faut vraiment être un fan du genre pour avoir envie de se taper les 3 sur une durée au final assez réduite !
Quand au problème que tu soulèves, je dirais surtout que les simples amateurs de fantastique et à fortiori le grand public, après c'être tapé "Humains", qui est visiblement une grosse bouse, n'auront probablement pas envie de retenter l'expérience avec un autre film français à peine 2 semaines après !

C'est quand même un peu con pour "Mutants" qui est peut être très bien !

[arioch]

Ben déjà, je trouve assez hallucinant qu'on se retrouve soudain avec un tel embouteillage au niveau films d'horreur. Entre le remake de la dernière maison sur la gauche, celui de Meutres à la Saint Valentin et les 2 films français, faut vraiment être un fan du genre pour avoir envie de se taper les 3 sur une durée au final assez réduite !

Ca m'hallucine. Les "fans" pleurent quand les films ne sortent pas en salles (un peu de leur faute en réalité puisqu'ils ne vont pas les voir en salles). Et maintenant, ça va se plaindre qu'il y a trop de films d'horreur dans les salles. N'importe quoi !

[crashnapalm]

Tu sais, il y a plein de films d'auteur, des drames, des documentaires, etc... qui sortent à aussi petite échelle. Pourquoi tjrs voir que devant sa porte et croire que le monde entier est ligué contre nous ?

Mais bien sur! le problème c'est pas les film d'auteur (qui ont tout autant de problème de diffusion et non de production!) de toute façon il n'y pas de place pour tout le monde (environ 12 sortie par semaine!) c'est énorme! Là ou je ne suis pas d'accord c'est le nombre de copie france pour "mutants" (29 copies). C'est incroyable! Il n'y a pas d'avenir dans le cinéma de genre dans notre pays! Ils se tirent une balles dans le pied... ça ne peut pas fonctionner, et apres on entendra dire..." ce genre cinema ne fonctionne pas"
Je ne crois pas que le monde entier est ligué contre nous. lol

[Superwonderscope]

Que tu sois d'accord ou pas, ça ne change rien aux problèmes que posent les multiples sorties de films chaque semaine, sans compter sur les éventuelles stratégies de diffusion (commencer sur peu de copies et en fonction, étendre la combinaison de salles, p.ex) que peuvent avoir certains distributeurs, ou encore le montant des aides allouées à la diffusion qui permettent à des petits distributeurs de tirer un certain nombe de copies sans trop perdre d'argent à la base... ou simplement qu'ils ont montré le films aux exploitants et que ceux-ci n'en ont pas voulu! Ou qu'il s'agisse d'une sortie bouche-trou et que le distributeur possède une obligation de diffusion cinéma et qu'il a pas envie de se risquer à tirer trop de copies vue la teneur du film... il y a tellement d'impondérables dont le public ne connait rien qu'il est difficile de juger si le nombre est justeou non...
A côté de cela, il y a des films "de genre" qui bénéficient de beaucoup de copies (Hellboy 2 sur 400 salles, 113 pour Meurtres à a St Valentin, idem pour Frontiere(s), si je me souviens bien, près de 200 pour les Saw, de manière générale...) d'autres moins (quant il s'agit pas de "sorties techniques"): 23 pour Morse, 1 pour Shrooms (!) 8 pour Solitaire, environ 80 pour Diary of The Dead -si je me souviens bien -et moins de 100 pour Push, entre autres, etc....
Ensuite, sur le nombre de copies de Mutants pour dire "c'est pas beaucoup", pour des aficionados, c'est jamais assez.
Mais comme on le dit depuis pas mal de temps ici (tu nous auras peut etre lu?) les films d'horreur, ils sont bien dans les salles en France et ce depuis des décades! Il ne faut pas regarder la seule situation acteulle, qui est loin d'être difficile puisqu'il y a pléthore d'offre depuis le début de l'année, voire depuis quelques temps...
Mais si beaucoup protestent contre le peu de présence (à mon sens faux , mais la notion de "pas assez diffère selon les attentes des individus!) de "films de genre" dans les salles, les résultats montrent hélas bien que peu s'y rendent véritablement genre : par exemple, qui a eu la curiosité d'aller voir Scar ?.
... à fortiori Mutants qui ne devrait pas dépasser les 2000 entrées le premier jour sur le territoire français. Et ça n'est pas un problème de nombre de copie.

[Manolito]

Il faut aussi dire que je n'ai vu aucune pub pour "Mutants" nulle part à paris (à part au Publicis bien sûr). Forcément, ça ne risque pas de marcher ! Bref, celui-là, il est clairement envoyé au casse-pipe...

[ZombiGirl]

Ce qui m'hallucine surtout, c'est 2 pages pour parler de tout sauf le film en lui-même.

La BA ne m'enthousiasmait pas du tout. La faute à trop de zombie movies sortis ces dernières années et je n'aurais pas cru dire ça un jour mais c'est soûlant, à force. Bref, c'est toujours l'occasion de voir un film d'horreur sur grand écran et rien que pour ça, faut y aller. Et j'ai vraiment bien aimé ce MUTANTS qui fait pourtant un peu peur au début la faute à une actrice (acteur ?) vraiment nulle Rarement vu ça. Mais ensuite, ça s'améliore petit à petit pour progresser dans une horreur où le réal ne lâche pas l'affaire pour le bonheur du specateur - un bonheur plus ou moins grand selon de seuil de tolérance de chacun. Visuellement, c'est très beau et le décor naturel de l'hôpital abandonné est juste magnifique !

Il reste cependant quelques points négatifs à commencer par une certaine perplexité devant un film si bourré de références qu'il n'a rien d'original. Certains défauts/clichés n'en deviennent que plus évidents - au hasard : qqs effets numériques foireux, une direction d'acteurs souvent vacillante, le gros dur au coeur tendre, l'aiguille qui pénètre une veine en GROS plan, le gars qui se jette contre une vitre de voiture et la seule tentative d'humour totalement ratée ("Un café. Deux sucres.").

Pour son premier long métrage, Morley nous livre un spectacle bien plus qu'honnête qui ne mérite aucunement de souffrir du désastreux HUMAINS sortis deux (?) semaines avant. Les deux titres sont en effet trop proches et cette soudaine déferlante de films d'horreur est ridicule - les distributeurs feraient mieux d'espacer les sorties. Ils ont peut-être leurs raisons mais les spectateurs aussi. Malgré l'envie, on ne peut pas toujours aller voir ce qu'on veut quand on veut pour diverses raisons de vie, de boulot, de famille, etc. Faut arrêter de traiter les spectateurs de cons - il y en a qui font des efforts. Puis en tant que SIMPLE SPECTATEUR, on est FORCEMENT ignorant de ce qui se passe dans les coulisses de la distribution et des intérêts d'untel. On se pose donc des questions légitimes dont certains se moquent. Ca ne donne pas envie de d'émettre une opinion ou même donner son avis sur un film.

[Sutter Cane]

Bon, finalement je n'ai pas vu Humains dont la réputation de vieux boulet cinématographique a fini par me rebuter mais je suis allé voir le très classe Mutants qui ne mettra certainement pas tout le monde d'accord.

Ayé, vu hier dans mon cinoche préféré... l'Orient Express hummm ... la copie projetée est désynchro (le son est nettement en avance sur l'image). Pfff

J'en suis ressorti avec la conviction qu'on tient là un très bon cinéaste. Le découpage n'a rien à envier à Aja dont j'aime beaucoup le découpage. On sent que le budget est riquiqui mais Morley et son équipe ont mis le paquet pour que ça ait quand même de la gueule.

J'aime bien la photo (tourné en 16, étalonné numériquement) qui est le premier long du chef op' dont on entendra forcément reparler rapidement. J'ai été agréablement surpris par Hélène de Fougerolles. J'avais de gros à priori sur elle mais non, elle est très investie et à aucun moment on doute de son jeu. Son personnage est bien écrit d'ailleurs. La bande son est franchement énorme, peut être la bande son française plus forte et la plus expérimentale depuis Irreversible (je n'aime pas ce film mais je lui reconnaît une belle efficacité au niveau sonore). Ca ne plaira pas aux amoureux de la grande finesse mais bigre, c'est efficace (il y a juste quelques petits soucis de mixage voix vers le début, ou l'équilibre dialogue/musique n'est peut être pas bien dossé à mon goût mais rien de bien méchant).

Je parle technique, je parle technique mais le film lui même alors ? L'histoire ? Les personnages ?

Bon, c'est la que le bas blesse un peu pour moi. Je n'ai eu aucune surprise tant les références narratives sautent aux yeux (La mouche surtout (l'histoire d'amour centrale + la dégénérescence d'un des personnages principaux) mais aussi 28 jours et semaines plus tard (le début, le final), aliens (une séquence quasi identique vers le climax) et vaguement the thing pour le décor enneigé).

Bien sûr, toutes ces références restent cohérentes et ma foi sont solides. Le style du film est même relativement personnel mais (comme pour L'orphelinat que j'ai pourtant trouvé très bien à tout point de vue) j'étais constamment en avance sur le récit, qui a de surcroît un ventre mou narratif vers le milieu avant que le récit ne soit relancé par l'arrivée de nouveaux personnages.

L'histoire d'amour centrale rappelle bien sûr celle de la mouche mais là où le film de Cronenberg prenait 30 bonnes minutes pour présenter à la fois ses personnages (dont un Seth Brundle hyper attachant) et le principe du film, le film de Morley démarre dans le feu de l'action. En matière de rythme , ça me parait un choix judicieux mais malheureusement, je n'étais pas attaché au couple car ils manquent, peut être, de présentation.

Le début fait un peu peur aussi car il y a un personnage (certainement intéressant sur le papier) d'une gendarmette black qui est archi caricatural et surtout, l'actrice en fait des caisses. On dirait un mauvais court métrage, vraiment. Heureusement ça s'arrange par la suite (quoiqu'il y a d'autres perso secondaires qui ne sont pas terribles non plus). Francis Renaud ne m'a pas paru très juste au départ non plus. Mais dès qu'il commence sa "déchéance", pas de soucis. Il y va à fond et on y croit. Les maquillages sont très bons aussi.

Par contre, Morley ne rate pas la fin de son film. Attention, hein, elle n'a rien d'extraordinaire mais j'ai trouvé que l'idée très jolie, logique et bouclant bien le récit.

Et pour finir avec les points négatifs, même si, ici, l'action reste très lisible, j'en ai vraiment marre de la "shakycam". Y'a plus personne qui veut filmer de l'action sans ce procédé ou quoi ?

Mais je n'ai pas envie de casser le film qui a été fait avec le coeur et qui s'attache bon gré mal gré à son histoire centrale. Quelque part, le film est assez sensible tout en montrant quelques séquences de bastons atendues et promises par le titre. Je le métrais quand même dans le haut du panier des films de genre français des dernières années.

Et surtout, je crois beaucoup au potentiel du réal (et du chef op').

[Superwonderscope]

1 166 entrées le premier jour pour les 29 copies. Ceux qui veulent le voir au cinéma devront donc se dépecher!

[Manolito]

Je rejoins malheureusement les mitigés sur ce "Mutants". Certes, on est loin du foutage du gueule à grande échelle d'un "Humains", mais "Mutants" peine à intéresser, voire à exister face aux spectateurs. La faute à une facture technique limite amateur (photo moche et monotone, prise de son désagréable, certains acteurs vraiment très, très mauvais...), à une intrigue alignant des éléments vus et revus jusqu'à l'indigestion, louchant en particulier très fort vers "28 jours plus tard". C'est vraiment l'ennui qui a dominé cette projection pour moi, seule la toute fin finissant par proposer une vraie idée, une vraie scène qui fonctionne. C'est bien dommage, car il y avait du potentiel derrière tout cela...

Vu au Publicis, évidemment (en salle 2, la 1 étant trustée par "Meurtres à la saint valentin")...

[Dragonball]

Le film est 100% sous influence (28 jours plus tard et la mouche principalement), très lent durant sa première heure et est handicapé par des heures de casting assez effrayantes (Le personnage de la flic black, le beauf au look de fan de Johnny Hallyday). De plus, à part le couple principal, les personnages annexes sont totalement transparent.
Cependant, la justesse du jeu d'Hélenne de Fougerolles, la beauté des paysages enneigés et les maquillages très convaincants des mutants (Même lors de gros plans filmé en pleine journée, les SFX restent impressionnants) font qu'au final, "Mutant" s'avère malgré ses nombreux défauts un film extremement sympathiques, réalisé avec soin et respectueux des fans du genre.

Très sympa.

[DPG]

Je suis assez partagé sur ce "Mutants". J'ai trouvé le tout assez inégal à peu près à tous les niveaux. Le gros problème du film, c clairement le scenar'. C'est limite du foutage de gueule de meubler 1h30 avec autant de vide ! Pr le reste, comme je vous disais, on a à boire et à manger. Les acteurs vont du correct au très mauvais, la zik est cool, les maquillages vraiment bons. C'est plutot bien mis en scène, malgré qques défauts (de jeunesse ?) un peu agaçants. Certaines scènes fonctionnent bien, notamment dans les attaques, d'autres un peu moins. Mais bon, ya tjrs cette impression d'avoir déjà vu tout ça tellement de fois qu'on est jamais vraiment scotché non plus. C'est un peu un film qui semble avoir 10 ans de retard sur le genre et qui n'apporte strictement rien de plus. Pas foncièrement désagreable, plutot bien troussé formellement pour son budget qu'on devine riquiqui, mais tout de même assez creux et vain. Anecdotique en somme.

[crashnapalm]

C'est pareil pour moi! Je suis mitigé! Graphiquement le film est très réussi, les maquillages sont géniaux, pareil pour la lumière et les choix des plans! Malheureusement le scénario est assez faiblard! Les comédiens (hormis les deux comédiens principaux) sont très limites (par exemple la militaire du début! pas du tout credible en soldat!), la façon de filmer est très loin d'être original! (la caméra bouge dans tout les sens comme d'habitude!!!)... Il est vai que le réalisateur essaie de meubler. (des ellipses en veux tu en voilà!!!)
En faite je suis déçu! Mais je crois toujours au réalisateur...

[Dragonball]

Heu, la caméra ne bougent pas dans tout les sens, faut pas abuser non plus !

Lesstyles de réalisation évoluent avec le temps, et c'est bien quand c'est avec de bons réals, mauvais avec des réal peut talentueux, voilà ....

D'ailleurs, si le montage d'e Zombie d'Argento que celui de nomero est meilleur (Enfin selon moi), c'est aussi parce qu'il a dynamisé le montage avec des plans plus cut (Enfin si j'ai bien compris ce qu'a dit Eric DinKian ! )

On va pas commencer à gueuler dès qu'un film est pas monté comme un épisode de Derrick !

[Eric DKN]

Merci d'orthographier correctement mon nom !

Ce style de réalisation parkissonnienne n'est finalement pas une question de montage. On parle de dynamique par le "cut" chez Zombie version Argento, par les emballements de rythme de plans. C'est pas la même chose. Dans Mutants, on a (je trouve) la pénible impression que le chef op' remue sa caméra pour nous empêcher de voir correctement la réalité du cadre : à savoir trois pauvres figurants arpentant un couloir (et encore, c'est le climax) ! Autant j'adore la caméra tremblante chez un cinéaste comme Tsukamoto, autant là ça fait sourire. Puis ça fatigue.

Allez hop, mon avis sur la bête dans la foulée ! Pas terrible de mon côté. Le film cité ses références avec une application scolaire, sans pour autant avoir les moyens et le talent de ses modèles. Du coup, gros ennui devant un spectacle qui manque cruellement d'intérêt et d'ambition. Autant je suis indulgent en tant que spectateur face à des films casse-gueule mais qui osent être personnels (genre Eden Log), autant là ça me fait regretter de m'être déplacé pour 90 minutes que j'ai déjà vu ailleurs et en mieux.